Dans quelle mesure Les Caractères de La Bruyère offrent-ils une peinture colorée de la vie en société à la ville et à la cour ? Vous répondrez à cette question et organiserez votre réflexion en prenant appui sur Les Caractères et son parcours associé « La comédie sociale », ainsi que sur vos lectures personnelles.
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Quel exemple fonctionne pour cet argument : « Des portraits peints "d'après nature" » ?
Quel exemple fonctionne pour cet argument : « Une réflexion sur le langage » ?
Quel exemple fonctionne pour cet argument : « Des portraits qui représentent la société du XVIIe siècle » ?
Quel exemple fonctionne pour cet argument : « La présence du moraliste dans son œuvre » ?
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Analyse du sujet
- La société du XVIIe siècle est une société remplie de vices, véritable « theatrum mundi » des apparences où règnent les faux-semblants et l'hypocrisie.
- Grâce à une description haute en couleur des hommes de son temps, La Bruyère dresse une critique de la vie en société à la ville et la cour. Il souhaite ainsi mettre en garde ses lecteurs.
- On s'interroge alors sur l'aspect critique de l'œuvre, et si cela est le seul but de l'oeuvre.
- Dans la préface de ses Caractères, La Bruyère écrit : « Je rends au public ce qu'il m'a prêté ; j'ai emprunté de lui la matière de cet ouvrage ». Véritable observateur de son temps, il expose ce qu'il voit en se faisant moraliste.
- Les Caractères sont l'œuvre la plus connue de La Bruyère. Durant toute sa vie, le moraliste n'a cessé d'y apporter des ajouts, des rectifications, dans le but de proposer la peinture la plus complète de la société de son temps. Les livres V à X s'intéressent plus particulièrement à la vie à la ville et à la cour.
- L'œuvre de La Bruyère dessine des portraits saisissants des hommes de son époque, dans le but de corriger les mœurs de la société de XVIIe siècle. Mais il s'agit également pour le moraliste de développer une réflexion sur la conversation et le langage.
La Bruyère dessine des portraits saisissants de son époque
Des portraits peints « d'après nature »
Comme il l'indique dans sa préface, La Bruyère fait des portraits peints « d'après nature » des hommes de son temps. C'est ainsi qu'il présente Arrias comme un contre-modèle de l'honnête homme : c'est un homme trompeur, qui porte un masque pour se montrer tel qu'il souhaite être aux yeux de la société.
Des portraits qui représentent la société du XVIIe siècle
En proposant des portraits particuliers des hommes de son temps, La Bruyère fait en réalité le portrait général de la société du XVIIe siècle. Les livres VIII et IX s'attachent à faire la critique des courtisans et des princes. Il fait également une distinction entre la vie à la ville et la vie à la campagne.
Corriger les mœurs de la société
Instruire son lectorat
Le projet de La Bruyère est clairement exprimé dans la préface du livre : il s'agit de faire découvrir aux lecteurs les défauts mis en avant dans les portraits et de s'en corriger. Il est donc question d'une véritable instruction de la part du moraliste en dénonçant les mensonges et l'hypocrisie.
La présence du moraliste dans son œuvre
Au fil de la lecture des Caractères, on remarque que le moraliste est omniprésent à travers l'emploi du « je ». Cette présence affirmée lui permet de montrer qu'il part de son expérience personnelle pour dénoncer les travers de la société et légitime également son rôle d'instructeur auprès de ses lecteurs.
Une œuvre de conversation centrée sur le langage
Une conversation entre La Bruyère et son lectorat
L'œuvre de La Bruyère s'apparente à une conversation mondaine entre le moraliste et ses lecteurs. En effet, il cherche à ne pas lasser son lecteur par des remarques jugées trop pompeuses et fait le choix d'user davantage d'un ton proche de la conversation. C'est ce qu'indique la remarque 78 du livre V : « Il me semble que l'on dit les choses encore plus finement qu'on ne peut les écrire. »
Une réflexion sur le langage
Le livre V des Caractères s'intéresse à la conversation et propose une analyse du langage et de la manière dont on l'emploie. Les livres VIII et IX, quant à eux, évoquent la manière dont les grands s'expriment à la cour : il s'agit de trouver le bon mot, en toute circonstance, de savoir manier et décrypter le langage dans cette société où tout n'est qu'apparence.
- La Bruyère propose une œuvre saisissante à ses lecteurs qui doivent comprendre qu'ils peuvent corriger les mœurs de leur temps, leur société étant jugée comme une « comédie sociale ». Grâce à ses observations, il mène de longues réflexions sur des sujets d'actualité pour essayer de faire évoluer sa société.
- Cette volonté de corriger les mœurs de son temps est également présente chez ses contemporains tels que Molière, dont le but était de plaire et instruire pour corriger les mœurs par le rire.