Les personnages de La Peau de chagrin vivent intensément leur vie, usent de toute leur énergie vitale, quitte à la voir se consumer. Cette déclaration éclaire-t-elle votre lecture de l'œuvre ?
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Quel exemple fonctionne pour cet argument : « Économiser sa vie pour mieux vivre » ?
Quel exemple fonctionne pour cet argument : « Le banquet est le reflet d'une société décadente qui se consume petit à petit » ?
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Analyse du sujet
- Les personnages ont une vie limitée et ne savent pas toujours comment bien l'employer pour en profiter le plus possible.
- Ils semblent alors voués à regarder leur vie leur échapper sans pouvoir y changer quoi que ce soit.
- Il s'agit donc de se demander comment Balzac nous montre des personnages qui incarnent une société agonisante.
- Les personnages de La Comédie humaine sont épuisés par leurs passions. Raphaël de Valentin en est le parfait représentant puisqu'il épuise son énergie vitale tout au long du roman.
- Dans ce roman classé parmi les études philosophiques, Balzac nous fait découvrir la vie d'un jeune homme désargenté, Raphaël de Valentin, qui scelle son destin en concluant un pacte avec une peau aux pouvoirs magiques.
- Balzac fait le portrait de personnages voués à gaspiller leur énergie vitale. Cependant, certains cherchent des solutions pour trouver un remède, mais il n'en reste pas moins que ces solutions sont trop incertaines pour fonctionner.
Certains personnages vivent trop intensément leur vie et n'essaient pas de conserver leur énergie vitale
Raphaël ne parvient pas à économiser son énergie vitale et cause sa perte
Il n'hésite pas à signer un pacte avec la peau de chagrin lorsque l'Antiquaire lui en fait la proposition. De fait, il agit de manière inconséquente et met sa vie en péril. Tout au long du roman, il utilise ses désirs sans réfléchir, il n'essaie pas d'économiser sa vie et finit par en mourir.
Le banquet est le reflet d'une société décadente qui se consume petit à petit
Après avoir conclu le pacte, Raphaël émet le désir de festoyer. Il se retrouve alors chez le banquier Taillefer qui a invité les amis de Raphaël à un grand banquet. On remarque que les convives vivent une vie de débauche. En effet, les deux courtisanes, Aquilina et Euphrasie, ont fait le choix de mourir de plaisir plutôt que de vieillesse, tout comme les amis de Raphaël.
D'autres font le choix de ne pas vivre intensément leur vie mais de la préserver de différentes manières
L'argent comme moyen de préserver son énergie vitale
Lorsqu'il revoit son ami Émile, Raphaël lui fait le récit de sa vie. Il lui raconte qu'il a fait la rencontre d'un jeune homme, Rastignac, qui lui apprend que l'argent permet de bien vivre. Il engage Raphaël à le suivre dans la débauche et lui présente la comtesse Foedora. Selon elle, la fortune permet d'adoucir la vieillesse et permet donc de mieux vivre sa vie.
Économiser sa vie pour mieux vivre
L'Antiquaire et Pauline incarnent les figures de l'économie. En effet, l'Antiquaire privilégie le savoir au vouloir et au pouvoir, préférant ainsi ne pas vivre intensément sa vie. De même, Pauline symbolise la vertu. Elle vit de manière simple et ne cherche jamais à suivre Raphaël dans sa débauche, elle propose donc une manière de vivre sa vie sans la perdre.
Cependant, aucune solution n'est parfaite puisque tout le monde finit par être rattrapé par sa vie
Le poids de la société
Bien que l'Antiquaire propose une solution acceptable pour ne pas voir sa vie se consumer, il n'en reste pas moins qu'il finit par succomber aux charmes d'Euphrasie, et cède ainsi aux multiples tentations de la société. Il ne vit pas un véritable amour, mais seulement une forme d'amour passionné qui le dévore et absorbe sa vie.
Raphaël, un héros tragique rattrapé par son passé
Le début du roman s'ouvre sur la volonté du héros d'en finir avec la vie, ne trouvant plus sa place dans la société de 1830. Bien que la peau de chagrin lui ait redonné un élan de vitalité, elle scelle malgré tout son destin puisque lorsqu'il se résout à cesser de vivre intensément sa vie, son passé, incarné par la figure de Pauline, le rattrape et il ne peut y échapper.
- Balzac nous fait donc découvrir des personnages qui vivent intensément leur vie ou tentent d'économiser leur énergie vitale sans réellement y parvenir. Les valeurs incarnées par certains personnages sont happées par la société décadente de 1830.
- On retrouve la même idée dans le roman Le Rouge et le Noir de Stendhal, écrit la même année, qui nous fait également le triste portrait de la société de 1830 qui ne permet pas de vivre intensément sa vie sans s'y perdre soi-même.