Nicolas Boileau
1636 - 1711
Français
Satire, poésie, traité
Nicolas Boileau
Satires
1660 - 1711
Nicolas Boileau
Épîtres
1669 - 1695
Nicolas Boileau
Art poétique
1674
Nicolas Boileau est le quinzième enfant d'une famille de juristes de la petite bourgeoisie. Son père le destine à une vie de clerc. Il étudie la théologie mais se dirige vers des études de droit. Il renonce vite à la profession d'avocat pour se consacrer à la littérature qui est sa passion, après avoir reçu l'héritage de son père. Il fréquente alors les écrivains en vogue à son époque dans les salons, écrit et lit beaucoup en même temps qu'il essaie de se faire une place à la cour. Sa volonté de tout normaliser correspond aux aspirations de Louis XIV qui lui fait vite une place dans ses favoris et lui accorde une belle pension.
Dans de virulentes satires, publiées de 1666 à 1711, il défend Molière et Racine et ridiculise des auteurs qui font alors autorité, comme Chapelain ou Bensérade. Il place en tête de son recueil le "Discours au roi", dans lequel le poète justifie la virulence d'un genre illustré par les poètes latins Horace et Juvénal. Il se présente comme le "censeur" qui, au nom de la vérité, démasque librement "les sottises de son temps". Contre les avares, les coquettes, les précieuses, les jésuites, les auteurs prétentieux, les poètes ridicules, Boileau déploie une verve dont la vivacité parfois cruelle lui est reprochée. Ses Satires remettent parfois l'homme en question en s'écartant de l'actualité, comme c'est le cas dans la satire VIII. Il recourt à l'exagération pour dévoiler sa conception de la sagesse et dénonce l'inconstance de la nature humaine.
Son inspiration s'adoucit dans les Épîtres, qui sont au nombre de douze. La première s'adresse au roi dans laquelle il l'exhorte à abandonner la guerre au profit de la paix. Une autre s'adresse à Racine, la septième, dans laquelle il s'adresse au dramaturge pour lui montrer l'utilité d'avoir des ennemis après la représentation polémique de Phèdre.
Son Art poétique fait de lui le théoricien de l'art qu'on appellera plus tard "classique". Le poème, divisé en quatre chants, expose en vers les règles de l'écriture, dont certains sont devenus des proverbes. Boileau expose ensuite les règles de chaque genre, de l'élégie à la satire, en passant par le sonnet et la ballade. La fable n'apparaît pas, ce qui peut s'expliquer par le fait que le genre n'est pas encore reconnu à son époque comme étant officiel. Dans le troisième chant, Boileau évoque les genres considérés comme étant les plus nobles, à savoir la tragédie, la comédie et l'épopée. Il expose aussi les règles de chaque genre, donne les sujets qu'il est possible de traiter dans chacun et leurs conditions pour être réussis. Il raconte l'histoire de chaque genre au fil de ses développements. Son œuvre se termine par un éloge au roi Louis XIV.
Boileau place Malherbe au premier rang des versificateurs. Il aime frapper les formules mémorables par leur clarté et leur densité. Il donne vie, grâce à sa passion, à des polémiques littéraires qu'on aurait sans lui oubliées aujourd'hui. Ses œuvres lui attirent la bienveillance du roi et il le nomme historiographe en 1677. Il l'impose à l'Académie française en 1684 où il s'est fait de nombreux ennemis. Il prend le parti des Anciens contre les Modernes qu'il défend jusqu'à sa mort, s'élevant violemment contre les jésuites et leur laxisme. Il meurt dans la foi janséniste à l'âge de soixante-quinze ans.
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