Expliquer l'immigration de 1945 à nos jours Exercice fondamental

De 1945 aux années 1970, l'immigration est forte, puis à partir des années 1970, elle devient restreinte et très surveillée. Enfin, depuis les années 1990, elle pose problème.

Pendant les Trente Glorieuses, de 1945 à 1973, se met en place une immigration de masse pour reconstruire le pays détruit par la guerre et soutenir la croissance économique de 5 % par an. L'immigration est souhaitée et encouragée par l'État qui prend en charge le recrutement et le contrôle des immigrés. En 1945, est créée l'ONI (Office national de l'immigration), chargée de recruter la main-d'œuvre étrangère. Les immigrés sont régularisés après leur installation s'ils ont un contrat de travail.
Les immigrés proviennent de l'Europe frontalière, notamment de l'Italie, l'Espagne, la Pologne, la Belgique mais aussi de Turquie et de Russie. Ils viennent également des pays d'Afrique du Nord comme l'Algérie et le Maroc. Ils sont surtout engagés dans le bâtiment et le secteur automobile, des métiers pénibles et souvent peu qualifiés. Ils vivent dans des foyers ou dans des bidonvilles à la périphérie de la ville, dans la misère sociale. Ils sont isolés, peu informés de leurs droits et très dépendants de leur employeur.

Puis, à partir des années 1970 et des chocs pétroliers de 1973 et 1979, la France entre dans une période de crise économique. Par conséquent, l'immigration est ralentie et davantage contrôlée : c'est la fin de l'immigration de masse. L'État tente de lutter contre l'immigration clandestine et de faciliter l'immigration régulière (le droit d'asile, par exemple). L'État mène une politique de regroupement familial depuis 1976 autorisant, sous certaines conditions, l'installation en France de la famille de la personne immigrée.

Depuis les années 1990, l'immigration se mondialise mais ce sont surtout les ressortissants des pays du Sud qui migrent le plus en France. De plus, l'immigration ne se fait plus seulement vers l'Europe de l'Ouest et les États-Unis, mais aussi vers les pays émergents comme la Chine ou l'Inde.
L'immigration devient source de problèmes. Elle représente désormais un enjeu médiatique et politique. La politique d'immigration doit prendre en compte les nouvelles réalités sociales et culturelles nées de l'immigration. L'intégration est plus difficile car les immigrants viennent de pays de plus en plus éloignés des pratiques culturelles et du mode de vie européen (pays d'Afrique subsaharienne ou d'Asie). De plus, la crise de 2008 et l'augmentation du chômage accentuent la xénophobie. Certains considèrent que les immigrés sont les responsables de la délinquance, des violences et de l'insécurité en France. Des associations antiracistes comme SOS-Racisme organisent des manifestations pour soutenir les immigrés. Les émeutes dans les banlieues se multiplient, comme en 2005, témoignant des difficultés que les enfants issus de l'immigration ressentent à s'intégrer.