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Louis XVI
23 août 1754 - 21 janvier 1793
Français
Pendant la Révolution française, Louis XVI refuse d'abandonner son pouvoir absolu et s'oppose aux députés du Tiers-État en juin 1789, puis se montre menaçant à l'égard des parisiens et des députés à Versailles. La prise de la Bastille le 14 juillet 1789 ne suffit pas à ébranler sa position. Il refuse de ratifier la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen et l'abolition des privilèges (du 4 août 1789). Cette fois, le peuple parisien perd patience et va à Versailles, conduit par un cortège de femmes en colère. Le roi doit alors céder et signer les textes et il est ramené à Paris avec la famille royale. Le 20 juin 1791, Louis XVI fuit avec la famille royale vers la frontière de l'Est. Mais il est reconnu à Varennes et reconduit à Paris. Il perd alors la confiance du peuple, tandis que les républicains se montrent de plus en plus virulents et réclament la déchéance du roi.
Finalement l'Assemblée législative est élue. Tandis que se met en place la monarchie constitutionnelle, Louis XVI se réjouit de la déclaration de guerre à l'Autriche, le 20 avril 1792. Il attend alors la défaite de la France et le rétablissement de la monarchie absolue, avec l'aide des souverains européens.Le 20 juin des parisiens attaquent le Palais royal. En juillet, le duc de Brunswick, commandant des troupes autrichiennes et prussiennes, menace les Parisiens de les anéantir s'il est fait du mal au roi. Cette menace a pour effet de provoquer la colère du peuple qui attaque le palais des Tuileries le 10 août 1792. La famille royale est arrêtée et emprisonnée le 13 août. L'Assemblée législative annonce l'élection d'une Convention au suffrage universel masculin. Le 22 septembre, la nouvelle Convention élue proclame la République. La Convention décide de juger le roi pour trahison. Louis XVI est condamné à mort et guillotiné le 21 janvier 1793.
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Jacques Necker
30 septembre 1732 - 9 avril 1804
Genevois
Issu d'une famille protestante installée à Genève, il arrive à Paris, vers 1750 et fait rapidement fortune en devenant banquier. Il se retire des affaires en 1772 et Louis XVI fait appel à lui en 1776 pour remplacer Turgot et rétablir les finances royales. Il met en place une politique économique mais doit avoir recours aux emprunts et le financement de la guerre d'Amérique complique la situation. En 1781, il publie le compte-rendu au roi, qui révèle le montant des pensions distribuées par le roi. Il déclenche l'hostilité de la cour à son égard et les Grands obtiennent de Louis XVI son renvoi. Mais en août 1788, après les échecs successifs de Calonne et de Brienne, le roi est contraint de convoquer les États généraux et de rappeler le très populaire Necker pour faire face aux difficultés grandissantes du Trésor royal et pour calmer l'agitation des provinces. Après l'ouverture des États généraux en mai 1789, il est à nouveau renvoyé (le 11 juillet), ce qui déclenche l'insurrection parisienne du 14 juillet 1789. Le roi le rappelle de nouveau, et cette fois, c'est Necker qui démissionne en septembre 1790. Il se retire alors en Suisse avec sa fille, Madame de Staël.
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Honoré-Gabriel Riqueti de Mirabeau
9 mars 1749 - 2 avril 1791
Français
Pendant sa jeunesse, ses bêtises conduisent le marquis de Mirabeau à la prison de Vincennes de 1777 à 1780. En 1789, il est élu député aux États généraux non pas par la noblesse mais par le tiers état. Il est alors remarqué par son éloquence et son intelligence. Le 23 juin 1789, quand les députés du tiers état refusent de quitter leur salle de réunion et tiennent tête aux gardes du roi, Mirabeau devient célèbre pour avoir déclamé : "Nous sommes ici par la volonté du peuple, nous n'en sortirons que par la force des baïonnettes". Favorable à une monarchie constitutionnelle forte, il souhaite un veto absolu pour le roi, mais il n'est pas suivi. En mai 1790, il rentre secrètement au service du roi. Mirabeau meurt en 1791 et est inhumé au Panthéon. Mais quand il est découvert en 1792, qu'il traitait en secret avec le roi, son corps est retiré du Panthéon.
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Gilbert du Motier de La Fayette
6 septembre 1757 - 20 mai 1834
Français
De retour en France en 1785, le marquis de La Fayette qui a participé activement à la guerre d'indépendance des États-Unis, aux côtés du général Washington, est très populaire. La Fayette, gagné par les idées nouvelles, souhaite une évolution politique de la monarchie française. Élu député de la noblesse aux États généraux de 1789, il se range du côté du tiers état en juin 1789. En juillet 1789, il est vice-président de l'Assemblée nationale constituante, puis commandant en chef de la Garde nationale. Il participe à la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen. Persuadé de pouvoir faire le lien entre la Révolution et le roi, partisan de la monarchie constitutionnelle, il s'inquiète de la tournure des événements et doit donner l'ordre à la Garde nationale de tirer sur les manifestants du champs de Mars en juillet 1791. Après les événements du 10 août 1792 (l'arrestation du roi et de sa famille), il comprend qu'il n'a plus sa place dans cette Révolution, et préfère se livrer à l'Autriche. C'est le coup d'État du 18 brumaire qui met fin à son exil en 1799.
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Jean Sylvain Bailly
15 septembre 1736 - 12 novembre 1793
Français
Avant la Révolution française, Jean Sylvain Bailly est un astronome, auteur de plusieurs ouvrages scientifiques, dont une Histoire de l'astronomie et est membre de l'Académie française. Élu député du tiers état aux États généraux de 1789, il devient président de l'Assemblée nationale constituante le 17 juin, maire de Paris le 15 juillet. C'est lui qui ordonne la loi martiale et la fusillade du champs de Mars, lors de la manifestation républicaine du 17 juillet 1791. Il doit démissionner en novembre 1791. En novembre 1793, il est condamné à mort par le Tribunal révolutionnaire et guillotiné.
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Camille Desmoulins
2 Mars 1760 - 5 avril 1794
Français
Avocat à Paris, Camille Desmoulins se lance dans l'écriture de pamphlets politiques dès 1788 et 1789, dans lesquels il expose ses idées républicaines. Il prend la parole au club des Cordeliers de Danton dont il se rapproche. Élu à la Convention, il continue d'écrire des articles dans la presse contre les Girondins. En 1793, dans son journal Le Vieux Cordelier, il attaque Robespierre et condamne la Terreur. Arrêté en mars 1794, il est condamné à mort par le Tribunal révolutionnaire et exécuté le 5 avril. Son épouse qui écrit une lettre de protestation à Robespierre est également arrêtée, jugée et exécutée.
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Jean-Paul Marat
24 mai 1743 - 13 juillet 1793
Français
Marat, médecin et philosophe, crée un journal en 1789, L'Ami du peuple qui attaque violemment les aristocrates, les ministres, La Fayette et affiche des idées républicaines fortes. Marat devient un membre actif du club des cordeliers, mais doit fuir au moment des troubles de 1791, après la fuite du roi à Varennes et le massacre du Champs de mars. De retour en 1792, il prépare activement la journée du 10 août. Élu député de Paris à la Convention, il rejoint le camp des Montagnards avec Robespierre et Danton. Il vote la mort de Louis XVI. Il appelle le peuple à l'action contre les députés girondins et est en partie responsable de leur arrestation. Une admiratrice des Girondins, Charlotte Corday l'assassine en juillet 1793. Le peintre David laisse une œuvre qui immortalise l'événement.
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Georges Danton
26 octobre 1759 - 5 avril 1794
Français
Danton est avocat à Paris en 1789. En 1790, il fonde le club des Cordelier où il fréquente Desmoulins et Marat. Il réclame la liberté de la presse, la liberté d'association et attaque La Fayette et Bailly. Après la fuite de Varennes (20 juin 1791), il réclame la déchéance du roi. Un groupe de républicains, dont beaucoup venaient du club des Cordeliers, vient au Champs-de-Mars apporter une pétition et manifester. Mais la manifestation dégénère et c'est la fusillade (17 juillet 1791). Après la fusillade du Champs-de-Mars, Danton quitte la France et se cache. De retour à Paris en Septembre, il est amnistié. Il participe à la préparation de la journée du 10 août 1792 et est nommé ministre de la Justice dans le gouvernement provisoire, en attendant l'élection de la Convention nationale.
Danton est alors le véritable maître de l'exécutif et doit faire face à la menace autrichienne. Élu député de la Convention le 5 septembre 1792, il abandonne son poste de ministre et rejoint le groupe des Montagnards. Au jugement du roi, à la fin de l'année, il vote pour la peine de mort. Pour sauver la révolution, menacée par l'envahisseur autrichien à l'extérieur, et par la réaction royaliste à l'intérieur, la Convention décide la levée de 300 000 hommes, la création d'un Tribunal révolutionnaire et d'un Comité de salut Public. D'abord membre du Comité de salut public, Danton soutient la politique de Terreur, mais en juillet 1793, il en est écarté. Robespierre devient le véritable maître du Comité de salut public. Au début de l'année 1794, Danton réclame la fin de la Terreur et des violences et est soutenu par son ami Desmoulins, dans son journal, Le Vieux cordelier. Mais Robespierre, après avoir éliminé Hébert et les enragés, veut abattre Danton et les Indulgents. Le 30 mars 1794, Danton et Desmoulins sont arrêtés. Jugé et condamné de façon expéditive, Danton est guillotiné le 5 avril.
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Maximilien de Robespierre
6 mai 1758 - 28 juillet 1794
Français
Robespierre est avocat à Arras, lecteur de Rousseau et de Montesquieu, avant les événements de 1789. Il est élu député du tiers état aux États généraux de 1789. Il participe aux débats politiques de l'Assemblée constituante et du club des jacobins. Après la fuite du roi à Varennes et la journée du 10 août, Robespierre réclame la déchéance du roi. Élu député à la Convention, Robespierre rejoint les Montagnards et défend Danton et Marat, mis en accusation par les Girondins. Pour assurer la victoire de la Révolution, des Montagnards créent un Tribunal révolutionnaire et un Comité de salut public, c'est le début de la Terreur.
Robespierre accuse alors les Girondins de défendre les intérêts des bourgeois et des riches. Des Sans-culottes, à l'appel de Robespierre, viennent les arrêter à la Convention. En juillet 1793, Robespierre écarte Danton et devient le véritable chef du Comité de salut public. Il supprime toutes les libertés. Il élimine ses adversaires, tout d'abord Hébert et ses partisans, surnommés "les Enragés", car trop excessifs, puis "les Indulgents", comme Danton et Desmoulins qui réclament la fin de la Terreur. Robespierre, que l'on surnomme "l'incorruptible", reste le seul maître de la Révolution. Persuadé d'être investi d'une mission, il crée le culte de l'Être suprême et instaure avec la loi du 22 prairial (juin 1794) la Grande Terreur : tous les individus suspectés d'être des ennemis de la Révolution sont exécutés, après un procès expéditif. Les députés de la Convention, conduits par d'anciens amis de Robespierre votent l'arrestation de celui-ci, le 9 thermidor. Robespierre et ses fidèles sont arrêtés et guillotinés le 10 thermidor (28 juillet 1794). C'est la fin de la Terreur.
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Napoléon Bonaparte Napoléon Ier
15 août 1769 - 5 mai 1821
Français
Napoléon Bonaparte est né en Corse, au sein d'une fratrie nombreuse. Bonaparte suit une formation militaire à Brienne puis à Paris. Dès le début de la Révolution, Bonaparte joue un rôle actif en Corse et participe à la réaction révolutionnaire contre le soulèvement des royalistes en 1795. Il est alors nommé sous le Directoire commandant de l'armée d'Italie. Le jeune général Bonaparte révèle alors des capacités de stratégie et de négociateur hors-pair et sa campagne d'Italie est un fier succès en 1797. Des Républiques sont créées en Italie et deviennent des alliées de la France (les Républiques sœurs). En mai 1798, Napoléon Bonaparte entame la campagne d'Égypte. Mais cette politique de conquête inquiète les puissances européennes voisines qui forment une coalition contre la France. En 1799, la France se trouve encerclée par l'ennemi et les premières batailles sont des échecs. Les Jacobins prennent le pouvoir et votent des mesures qui rappellent l'époque de la Terreur. Bonaparte, en difficulté en Égypte, quitte son armée, rentre en France discrètement et renverse le Directoire par le coup d'État des 18 et 19 brumaire de l'an VIII (9 et 10 novembre 1799). Il établit un nouveau gouvernement, le Consulat et entreprend de restaurer l'ordre dans le pays. Ce coup d'État de Bonaparte en 1799 met fin à dix ans de Révolution.
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Marie Gouze - Olympe de Gouges
7 mai 1748 - 3 novembre 1793
Française
Née à Montauban dans une famille bourgeoise, Marie est mariée en 1765, à l'âge de dix-sept ans à un important client de son père, de trente ans son aîné. Elle met au monde un fils et perd son mari dans un accident en 1766. Désireuse de garder sa liberté retrouvée, elle ne se remarie jamais. Elle part vivre à Paris avec son fils et change de nom : elle se fait appeler Olympe de Gouges. Elle se lance dans une carrière littéraire, fréquente les salons et mène une vie luxueuse, soutenue financièrement par un riche amant. Elle écrit des pièces de théâtre et constitue sa propre troupe. Sa pièce la plus célèbre, écrite en 1785, L'Esclavage des noirs ou l'heureux naufrage, une pièce anti-esclavagiste qui dénonce la condition d'esclave noir dans les colonies, lui vaut un emprisonnement à la Bastille et sa pièce, pourtant inscrite au répertoire de la Comédie française, n'est pas jouée. Avec la Révolution française, cette situation change et elle en écrit une autre sur le même thème, Le Marché des Noirs. Ses positions abolitionnistes lui valent des ennemis et des menaces.
Dès 1788, elle se lance dans la politique et écrit des brochures et pendant la Révolution, elle défend l'idée d'une monarchie constitutionnelle et rejoint les Girondins. Elle revendique pour les femmes les mêmes droits naturels que pour les hommes et rédige la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Elle fait partie de ceux qui réclament le droit de divorcer, adopté quelques mois plus tard. En 1793, elle s'insurge contre les atrocités de septembre 1792 commises dans les prisons puis contre la dictature montagnarde et prend la défense des Girondins, après leur arrestation. Ses pamphlets la conduisent en prison en juillet 1793. C'est après l'exécution de ses amis girondins, qu'elle est jugée et condamnée à mort par le Tribunal révolutionnaire, en novembre 1793. Elle est guillotinée. Elle est considérée aujourd'hui comme la première féministe française.