À l'aide des connaissances, et après avoir répondu aux questions suivantes, répondre à la question d'essai littéraire :
« La littérature crée-t-elle une rupture ou une continuité avec le passé ? »
Quelle problématique correspond au sujet ?
Quels arguments seraient pertinents à utiliser ?
Quel plan pourrait convenir ?
Quelle accroche peut convenir ?
Quels exemples permettent d'étayer l'argument "Au début du XXe siècle, la littérature crée une rupture avec les courants passés pour tenter de les effacer et de les oublier. En effet, on voit apparaître un renouvellement littéraire avant-gardiste, qui trouve son essor dans la première partie du XXe siècle : le futurisme" ?
Quels exemples permettent d'étayer l'argument "Cependant, l'Histoire rattrape la littérature. Les auteurs ne peuvent plus fermer les yeux sur les événements qui se produisent ; il s'agit de les dénoncer grâce à un retour au passé. Les écrivains créent ou plutôt recréent en s'inspirant d'œuvres déjà existantes. Nombreux sont ceux qui, à partir des années 1930 qui voit apparaître la montée de régimes totalitaires, vont réinvestir les mythes antiques, puisque ceux-ci permettent de répondre à des questions existentielles." ?
Quels exemples permettent d'étayer l'argument "De nombreux écrivains se demandent s'il est toujours possible de créer après la Seconde Guerre mondiale, à la suite des horreurs qui ont été commises. Faut-il rompre avec le passé ou l'exalter ? C'est ainsi que l'on voit apparaître en littérature le mouvement de l'absurde." ?
Quel auteur a défendu l'idée selon laquelle les mythes antiques permettent de répondre aux questions que l'on se pose encore aujourd'hui ?
Quel auteur est contre l'idée qu'il faut constamment commémorer le passé en littérature ?
On suit ici les différentes étapes pour rédiger l'essai littéraire. Le plan est détaillé par souci méthodologique, mais ce n'est pas ainsi qu'il faut présenter sa copie le jour de l'épreuve. Sur la copie, les titres des différentes parties n'apparaîtront pas et le contenu sera intégralement rédigé.
Définition des termes du sujet proposé
- La notion de création suppose un renouveau, l'élaboration de nouvelles conceptions littéraires.
- Les termes « rupture » et « continuité » sont antithétiques. L'un envisage de rompre radicalement avec le passé, c'est-à-dire de se fermer à lui, tandis que le second propose une persistance avec le passé, qui devient source de création.
Pistes de réflexion
- La littérature cherche à renouveler ses œuvres en regardant vers l'avenir et en laissant le passé de côté.
- Cependant, l'Histoire rattrape la littérature, qui ne peut plus fermer les yeux sur les événements qui se produisent et doit l'affronter.
- On s'interroge alors sur le lien entre la littérature et l'histoire.
Problématique
La littérature n'est-elle qu'un hommage au passé ?
- A partir du XIXe siècle, de nombreux progrès techniques apparaissent et deviennent source d'inspiration littéraire. Les auteurs tentent de trouver une nouvelle forme d'inspiration, beaucoup plus moderne, en rompant avec les courants précédents.
- Le sujet proposé s'interroge sur le lien entre la littérature et l'histoire, c'est-à-dire son lien avec le passé. Faut-il l'exalter ou l'oublier ?
- Tout d'abord, la littérature cherche à rompre avec le passé en se tournant vers un avenir plus prometteur. Cependant, la Seconde Guerre mondiale chamboule les ambitions littéraires du début du XXe siècle, on ne peut plus ignorer l'histoire. Certains vont néanmoins se demander s'il ne faut pas trouver une voie alternative.
Paragraphe 1
Argument : Au début du XXe siècle, la littérature crée une rupture avec les courants passés pour tenter de les effacer et de les oublier. En effet, on voit apparaître un renouvellement littéraire avant-gardiste, qui trouve son essor dans la première partie du XXe siècle : le futurisme.
Exemple : Dans son Manifeste du futurisme, l'italien Marinetti exalte sa foi dans l'avenir en rompant radicalement avec l'esthétique littéraire tournée vers le passé. La modernité devient la voie à suivre ; on met en avant le changement urbain et les nouvelles inventions du début du siècle, qui deviennent une source d'inspiration bien plus intéressante que la nature.
Paragraphe 2
Argument : Cependant, l'Histoire rattrape la littérature. Les auteurs ne peuvent plus fermer les yeux sur les événements qui se produisent ; il s'agit de les dénoncer grâce à un retour au passé. Les écrivains créent ou plutôt recréent en s'inspirant d'œuvres déjà existantes. Nombreux sont ceux qui, à partir des années 1930 qui voient apparaître la montée de régimes totalitaires, vont réinvestir les mythes antiques, puisque ceux-ci permettent de répondre à des questions existentielles.
Exemple : En 1932, Jean Cocteau décide de présenter sa tragédie La Machine infernale, qui reprend le célèbre mythe d'Œdipe de Sophocle. À travers cette réécriture, le dramaturge souhaite mettre en garde les hommes contre les événements qui sont en train de se produire et contre lesquels ils doivent rapidement se rebeller.
Paragraphe 3
Argument : De nombreux écrivains se demandent s'il est toujours possible de créer après la Seconde Guerre mondiale, à la suite des horreurs qui ont été commises. Faut-il rompre avec le passé ou l'exalter ? C'est ainsi que l'on voit apparaître en littérature le mouvement de l'absurde.
Exemple : Albert Camus est l'un des écrivains emblématiques de l'absurde. Il montre l'absurdité de la condition humaine dans L'Étranger (1942), roman dans lequel le personnage principal, Meursault, doté d'une grande lucidité, perçoit le vide et l'absurdité de son existence et ne parvient pas à donner un sens à ses actions.
- Ainsi, la littérature a foi en l'avenir au début du XXe siècle, à tel point qu'elle exalte sans retenue la modernité. Mais cette exaltation est remise en cause à partir du moment où l'histoire ne lui permet plus de conserver ses espoirs du début du siècle. C'est la raison pour laquelle on s'intéresse à la condition humaine et l'absurdité de son existence.
- Dans la seconde partie du XXe siècle, on voit apparaître une « ère du soupçon » pour reprendre les mots de Nathalie Sarraute. Non seulement on ne croit plus en l'avenir ni dans le passé, mais en plus le personnage lui-même devient source de mépris.