Comment peut-on définir le langage ?
Qu'affirme Aristote du langage ?
Laquelle de ces définitions générales peut-on appliquer au langage ?
Quel défaut présente le langage dans sa fonction de communication ?
À quoi sert avant tout le langage, la communication mise à part ?
Le langage a souvent été défini comme le propre de l'Homme. Aristote a même affirmé que le fait que l'Homme possède en propre le langage est la preuve qu'il est par nature un animal social, destiné à vivre en société. Mais qu'est-ce que le langage ? Il importe, pour penser l'Homme, de penser le langage qui en fait la spécificité.
Le langage est généralement défini comme un ensemble de signes conventionnels rendant possible la communication. Il faut ainsi distinguer, avec Aristote, entre la "voix" (phonè) animale, qui permet d'exprimer l'agréable et le désagréable (les aboiements ou les soupirs d'un chien lui permettent d'indiquer son plaisir ou son déplaisir), et le "langage" (logos) humain, qui concerne également le juste et l'injuste, et permet d'exprimer des réalités complexes.
Une partie importante de cette définition repose donc sur l'idée que le langage est une réalité conventionnelle : en effet, si le langage était une réalité naturelle, il serait le même pour toutes les cultures, en tout temps. Or, on observe que le langage diffère selon l'espace (les diverses cultures du globe ont des langages différents) et le temps (une même langue évolue avec le temps). Ces différences de langage prouvent qu'il s'agit d'une réalité instituée. Certaines théories défendent cependant l'idée d'une origine naturelle du langage, le langage apparaissant par mimétisme (imitation) à partir des sons présents dans la nature ; c'est notamment le cas chez Épicure. Les différences de langage s'expliqueraient ainsi par les différences des conditions naturelles dans lesquelles l'Homme évolue.
Un autre point important est l'idée que le langage permet la communication : en effet, la variété du lexique et la complexité de la syntaxe permettent aux humains d'échanger des idées complexes, avec une relative clarté. Toutefois cette idée présente certaines limites : d'une part, le langage est ambigu en ce qu'il nomme de la même manière des réalités diverses (le concept d'"Homme" s'applique à tous les hommes, malgré leurs différences). Ensuite, le langage, avant de servir à la communication, sert également à se formuler ses propres idées : une idée que l'on ne peut se formuler à soi-même est une idée vague, imprécise, ce n'est pas une vraie idée. Les idées ne préexistent donc pas à leur formulation et le langage sert dans un premier temps à conceptualiser, avant d'échanger.
- Le langage, souvent compris comme le propre de l'Homme, est défini comme un ensemble de signes conventionnels permettant la communication.
- Cependant, le langage ne permet la communication que d'une manière imparfaite, et sert, avant même de communiquer ses idées, à se les formuler à soi-même.