Expliquer le rôle de l'école et de la famille dans la mobilité sociale Exercice fondamental

La mobilité sociale est le phénomène de circulation des individus d'une catégorie sociale à une autre. La mobilité sociale peut être individuelle ou collective. La compréhension des trajectoires de mobilité est au cœur des analyses sociologiques de la société et la fluidité sociale entendue comme la possibilité du passage pour les individus d'un groupe social à un autre est un enjeu important de la démocratie qui repose sur l'égalité des individus. La mobilité sociale dépend de nombreux facteurs et les institutions de socialisation, notamment la famille et l'école, en constituent l'un des piliers. À travers la famille et l'école, les individus acquièrent en effet une partie importante de leur capital culturel. Celui-ci, avec le capital social, économique et politique, permettra aux individus de s'intégrer dans la société et d'occuper un positionnement social particulier. La famille et l'école jouent donc à travers la socialisation primaire un rôle déterminant en assurant la transmission des normes et des valeurs qui permettront à l'individu la maîtrise plus ou moins importante de son intégration dans la société. Les institutions scolaires, en donnant accès aux mêmes ressources et en permettant les mêmes apprentissages pour tous, indifféremment du milieu social et des origines, doivent ainsi en théorie fournir à chacun l'égalité des chances dans l'acquisition des positions sociales.

De nombreux sociologues comme Pierre Bourdieu (1930 - 2002) ont cependant montré les limites de ces institutions (famille et école) qui en réalité tendent à assurer une certaine reproduction sociale (maintien des mêmes positions sociales d'une génération à une autre). Les tables de mobilité et les statistiques montrent ainsi que la réussite scolaire repose très souvent sur le milieu social d'origine et le capital culturel de la famille. Statistiquement, les enfants de cadres réussissent ainsi mieux dans le contexte scolaire que ceux des catégories moins aisées de la population et certains métiers comme ceux de médecins ou d'avocats sont caractérisés par une forte prédétermination liée au statut de la famille.