Sommaire
ILa représentation de la nature en littératureALa nature comme sujet poétique positifBLa nature comme sujet poétique inquiétantIIL'influence de l'Homme sur la natureAL'influence positive de l'Homme sur la natureBL'influence négative de l'Homme sur la natureLa représentation de la nature en littérature
La nature comme sujet poétique positif
La nature est un sujet littéraire depuis l'Antiquité. Les poètes la décrivent souvent de façon très positive. Elle est comme :
- Un paradis sur Terre
- Un lieu idéal
- Un lieu enchanteur
- Un lieu protecteur et rassurant
En latin, l'expression locus amoenus signifie "lieu agréable".
La nature représente les plaisirs simples :
- La pureté de l'eau
- La fraîcheur de l'ombre
- La tranquillité
- Le chant des oiseaux
Les poètes qui ont particulièrement pris la nature comme sujet d'inspiration sont :
- Les poètes de la Pléiade
- Les poètes romantiques
Le poète de la Pléiade Pierre de Ronsard a écrit de nombreux poèmes traitant de la nature, dont le célèbre "À la forêt de Gastine".
Chez le poète romantique Victor Hugo, le paysage devient la représentation des sentiments. Dans le poème "Aux arbres" il écrit ainsi : "Arbres de la forêt, vous connaissez mon âme !"
Ils utilisent souvent les mêmes procédés littéraires :
- Personnification de la nature
- Musicalité et harmonie de la langue pour décrire la nature
- Un rythme qui rappelle le mouvement de la nature
"La Dame à la licorne : Le Goût", tapisserie, 1484 - 1538
Au Moyen Âge, la nature est idéalisée et représentée comme un lieu merveilleux, comme sur cette célèbre tapisserie intitulée "La Dame à la licorne".
La nature comme sujet poétique inquiétant
La nature peut également être un sujet poétique inquiétant. Les poètes l'utilisent pour mettre en scène sa puissance. On retrouve des catastrophes climatiques comme :
- Des séismes
- Des éruptions volcaniques
- Des avalanches
- Des inondations
La nature est fascinante car elle montre à l'Homme ses limites. Il ne peut rien contre sa violence.
Ô malheureux mortels ! ô terre déplorable !
Ô de tous les mortels assemblage effroyable !
D'inutiles douleurs éternel entretien !
Philosophes trompés qui criez : "Tout est bien" ;
Accourez, contemplez ces ruines affreuses,
Ces débris, ces lambeaux, ces cendres malheureuses,
Ces femmes, ces enfants l'un sur l'autre entassés,
Sous ces marbres rompus ces membres dispersés ;
Cent mille infortunés que la terre dévore,
Qui, sanglants, déchirés, et palpitants encore,
Enterrés sous leurs toits, terminent sans secours
Dans l'horreur des tourments leurs lamentables jours !
Voltaire
"Poème sur le désastre de Lisbonne"
1756
Dans ce poème, Voltaire décrit les ravages causés par un tremblement de terre.
Pour décrire l'inquiétante nature, les écrivains utilisent :
- Des métaphores et des comparaisons
- Des hyperboles pour exagérer la puissance de la nature
- Le registre pathétique pour émouvoir le lecteur
- Le registre épique pour exagérer la puissance de la nature
L'influence de l'Homme sur la nature
L'influence positive de l'Homme sur la nature
L'Homme peut avoir une influence positive sur la nature. C'est le cas avec les jardins. Il s'agit d'une domestication de la nature qui vise à l'embellir. Depuis l'Antiquité, les jardins sont une source d'inspiration poétique positive.
En traversant le fleuve dans sa cage, il vit avec surprise les jardins du palais illuminés comme pour une fête : il entra. Des lanternes pendaient à tous les arbres comme des fruits de rubis, de saphir et d'émeraude ; des jets de senteur lançaient sous les feuillages leurs fusées d'argent ; l'eau courait dans les rigoles de marbre, et du pavé d'albâtre découpé à jour des kiosques s'exhalait, en légères spirales, la fumée bleuâtre des parfums les plus précieux, qui mêlaient leurs arômes à celui des fleurs. Des murmures harmonieux de musiques cachées alternaient avec les chants des oiseaux, qui, trompés par ces lueurs, croyaient saluer l'aube nouvelle, et dans le fond flamboyait, au milieu d'un embrasement de lumière, la façade du palais dont les lignes architecturales se dessinaient en cordons de feu.
L'étonnement de Hakem était extrême ; il se demandait : "Qui donc ose donner une fête chez moi lorsque je suis absent ? De quel hôte inconnu célèbre-t-on l'arrivée à cette heure ? Ces jardins devraient être déserts et silencieux. Je n'ai cependant point pris de hachich cette fois, et je ne suis pas le jouet d'une hallucination." Il pénétra plus loin. Des danseuses, revêtues de costumes éblouissants, ondulaient comme des serpents, au milieu de tapis de Perse entourés de lampes pour qu'on ne perdît rien de leurs mouvements et de leurs poses. Elles ne parurent pas apercevoir le calife. Sous la porte du palais, il rencontra tout un monde d'esclaves et de pages portant des fruits glacés et des confitures dans des bassins d'or, des aiguières d'argent pleines de sorbets.
Quoiqu'il marchât à côté d'eux, qu'il les coudoyât et en fût coudoyé, personne ne fit à lui la moindre attention. Cette singularité commença à le pénétrer d'une inquiétude secrète. Il se sentait passer à l'état d'ombre, d'esprit invisible, et il continua d'avancer de chambre en chambre, traversant les groupes comme s'il eût eu au doigt l'anneau magique possédé par Gygès.
Gérard de Nerval
Le Voyage en Orient
1851
Dans ce passage, l'écrivain décrit un jardin paradisiaque et enchanteur qui est associé à un lieu exotique et mystérieux.
Les jardins deviennent alors une œuvre d'art. L'Homme peut agir sur la nature pour la rendre plus belle. Toutefois, certains auteurs mettent en garde contre cette pratique. Ils pensent que le jardin est une preuve de la vanité de l'Homme qui croit pouvoir maîtriser la nature.
Rousseau critique le jardin "à la française" dans son roman La Nouvelle Héloïse en 1761. Il le trouve trop maîtrisé, pas assez libre. Toutefois, il ne rejette pas complètement l'idée du jardin puisqu'il apprécie ceux à l'anglaise, qui sont souvent plus sauvages.
L'influence négative de l'Homme sur la nature
Les écrivains peuvent dénoncer l'influence négative de l'Homme sur la nature. Ils parlent ainsi :
- De la pollution
- Du réchauffement climatique
- De la disparition des espèces animales
Depuis le XXe siècle, l'écologie est devenu un sujet littéraire. Les auteurs veulent faire réfléchir leurs lecteurs sur le rapport destructeur de l'Homme par rapport à la nature.
Deux genre littéraires permettent de parler des catastrophes qui pourront arriver si l'Homme laisse continue à exploiter la nature sans réfléchir :
- La science-fiction
- La littérature d'anticipation
Roman de science-fiction
Le roman de science-fiction est un genre littéraire qui raconte des événements futurs, dans des mondes parallèles ou lointains, ancrés dans le réel mais où des avancées technologiques importantes ont changé la façon de vivre des hommes.
Roman d'anticipation
Le roman d'anticipation est un récit dont l'intrigue se situe dans un futur où les changements liés aux évolutions technologiques sont importants.
Dans Un cantique pour Leibowitz de Walter M. Miller, publié en 1959, une guerre nucléaire a détruit la civilisation sur Terre.
Dans Lona et le temps des dragons de Patrice Wolff, publié en 2012, le dérèglement climatique et la pollution menacent la Terre.
Dans le dessin animé Wall-E, la planète Terre a été tellement polluée qu'un exode massif est organisé à bord de vaisseaux spatiaux.