Démonstration
La démonstration est un raisonnement logique qui expose l'enchaînement logique de faits observables et vérifiables. Elle est surtout utilisée dans les matières scientifiques.
En sciences physiques, il est possible de démontrer la gravité.
Conviction
La conviction s'appuie sur un raisonnement non scientifique mais dont la construction reste logique.
Dans son Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, Jean-Jacques Rousseau énonce différents arguments pour dénoncer la notion de propriété privée.
Persuasion
La persuasion fait davantage appel au cœur qu’à l'esprit du destinataire.
Dans son Discours à l'Assemblée nationale, Simone Veil suscite la pitié de son auditoire vis-à-vis des femmes qui sont contraintes à avoir recours à l'avortement.
Thème
Le thème désigne la question évoquée par l'auteur.
Le Discours sur la misère de Victor Hugo aborde la question de la pauvreté.
Thèse
La thèse est la position que l'auteur prend par rapport au thème.
Dans son Discours à l'Assemblée nationale, Robert Badinter défend la thèse d'une abolition de la peine de mort.
Argument
L'argument est une phrase qui confirme efficacement une thèse.
Dans sa lettre inaugurale aux Réflexions sur l'esclavage des nègres, Condorcet avance l'argument selon lequel tous les hommes sont égaux.
Plusieurs types d'arguments :
- L'argument d'expérience, qui fait appel à l'expérience concrète des lecteurs.
- L'argument d'autorité, qui est incontestable.
- L'argument d'analogie, qui fait des comparaisons pour mieux faire comprendre la thèse au lecteur.
- L'argument de logique, qui résulte d'une démonstration préalable.
Exemple
L'exemple est un cas particulier évoqué pour illustrer l'argument. Il permet au locuteur de justifier le bien-fondé de celui-ci.
Pour dénoncer l'obscurantisme et les superstitions dans l'Histoire des oracles, Fontenelle prend l'exemple d'une dent en or prise par erreur pour un objet magique.
Raisonnement d'autorité
Un raisonnement d'autorité s'appuie sur une vérité générale qui est reconnue de manière universelle.
La Terre tourne autour du Soleil.
Raisonnement inductif
Un raisonnement inductif part de plusieurs constats pour justifier une idée nouvelle.
Dans Le Dernier jour d'un condamné, Victor Hugo effectue un raisonnement par induction : en présentant un fait fictif précis, il se positionne contre la peine de mort en général.
Raisonnement déductif
Un raisonnement par déduction part d'un argument auquel le destinataire adhère pour justifier une ou plusieurs conséquences logiques.
Dans la lettre dédicatoire des Réflexions sur l'esclavage des nègres, Condorcet tient un raisonnement déductif : puisque la nature a formé les hommes noirs de la même façon que les hommes blancs, les hommes noirs devraient être traités avec humanité et égards.
Syllogisme
Le syllogisme est la combinaison de deux déductions qui amènent à la formulation d'une déduction supplémentaire entre le constat de la première déduction et la conséquence de la seconde déduction.
Tous les hommes sont mortels
Or Socrate est un homme
Donc Socrate est mortel.
Raisonnement de mauvaise foi
Le raisonnement de mauvaise foi se caractérise par un enchaînement grammaticalement logique mais construit grâce à des arguments non valables ou non logiques entre eux.
Puisque mon professeur m'a mis 8 sur 20 pour un devoir pour lequel j'avais beaucoup travaillé, autant ne pas travailler.
Prétexte
Le prétexte est un argument de mauvaise foi qui justifie une thèse par des données imaginaires.
Il fait la fête parce qu'il fait beau.
Tautologie
La tautologie associe une idée à sa répétition. Il n'y a pas d'information nouvelle dans la phrase.
Courir signifie aller plus vite que marcher.
Argument ad hominem
L'argument ad hominem est un argument de mauvaise foi qui critique le locuteur de la partie adverse au lieu de ses arguments.
Cet argument n'est pas valable parce que celui qui le profère ne porte pas de cravate.
Concession
La concession évoque d'abord la thèse adverse tout en réduisant son impact et formule ensuite la thèse défendue par le locuteur, de sorte que celle-ci, formulée en dernier de manière opposée, semble plus acceptable.
Bien que la littérature soit un art ancestral, ce dernier reste néanmoins contemporain et sans cesse actualisé.
Raisonnement par l'absurde
Le raisonnement par l'absurde semble suivre la thèse opposée à celle que le locuteur veut défendre, mais l'issue du raisonnement formulé est irrecevable, de sorte que le locuteur a finalement montré la plus grande validité de sa propre thèse.
Dans De l'esprit des lois, au chapitre "De l'esclavage des nègres", Montesquieu tient un raisonnement par l'absurde : les arguments en faveur de l'esclavage qui sont avancés paraissent ridicules et infondés, ce qui aboutit à une dénonciation du principe même de l'esclavage.
Ironie
Le locuteur fait preuve d'ironie lorsqu'il semble défendre une thèse qui est contraire à la sienne et que le discours sous-entend, par son trop grand sérieux, que ce raisonnement est tourné en dérision. Le destinataire se trouve alors convaincu de l'invalidité de ce raisonnement et penche pour la thèse du locuteur.
Dans De l'horrible danger de la lecture, Voltaire fait preuve d'ironie : les idées avancées de manière sérieuse par le moufti sont si aberrantes qu'elles en sont ridicules. Elles expriment ainsi le contraire de ce qu'elles énoncent explicitement.
Registre didactique
Le registre didactique rend le discours semblable à une leçon, un ordre logique à suivre.
Dans "Pour faire le portrait d'un oiseau", Jacques Prévert emploie le registre didactique pour revendiquer la proximité entre le réel et l'imaginaire littéraire.
Registre oratoire
Le registre oratoire insiste sur la dimension orale du discours, de sorte qu'il prenne un tour cérémonieux.
Dans son Discours à l'Assemblée nationale, Robert Badinter emploie de nombreux procédés typiques du registre oratoire.
Registre pathétique
Le registre pathétique souligne toute la souffrance éprouvée par le locuteur ou les personnages évoqués dans son discours.
Dans son poème "Mélancholia", Victor Hugo a recours au registre pathétique pour dénoncer le travail des enfants.