Dans chacun des textes suivants, identifier la phrase dans laquelle se trouve un élément de vocabulaire du jugement appréciatif ou mélioratif.
« L'infante embrassa mille fois sa marraine, la pria de ne pas l'abandonner, s'affubla de cette vilaine peau, après s'être barbouillée de suie de cheminée, et sortit de ce riche palais sans être reconnue de personne. L'absence de l'infante causa une grande rumeur. Le roi, au désespoir, qui avait fait préparer une fête magnifique, était inconsolable. Il fit partir plus de cent gendarmes et plus de mille mousquetaires pour aller à la quête de sa fille ; mais la fée, qui la protégeait, la rendait invisible aux plus habiles recherches : ainsi il fallut s'en consoler. »
(Charles Perrault, « Peau d'âne », Contes de ma mère l'Oye, 1697)
Dans ce texte, l'élément de vocabulaire du jugement appréciatif se trouve dans la phrase en orange : « magnifique ». Cet adjectif sert à qualifier la fête organisée par le père.
« Un Loup n'avait que les os et la peau ; [...]
Ce Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau,
Gras, poli, qui s'était fourvoyé par mégarde.
L'attaquer, le mettre en quartiers,
Sire Loup l'eût fait volontiers. »
(Jean de La Fontaine, « Le Loup et le Chien », Fables, 1668)
Dans ce texte, l'élément de vocabulaire du jugement appréciatif se trouve dans la phrase en noir : « beau ». Cet adjectif permet de qualifier l'apparence physique du Dogue que rencontre le Loup.
« Maman m'a consultée sur tout ; elle me traite beaucoup moins en pensionnaire que par le passé. J'ai une femme de chambre à moi ; j'ai une chambre et un cabinet dont je dispose, et je t'écris à un secrétaire très joli, dont on m'a remis la clef, et où je peux renfermer tout ce que je veux. Maman m'a dit que je la verrais tous les jours à son lever ; qu'il suffisait que je fusse coiffée pour dîner, parce que nous serions toujours seules, et qu'alors elle me dirait chaque jour l'heure où je devrais l'aller joindre l'après-midi. Le reste du temps est à ma disposition, et j'ai ma harpe, mon dessin et des livres comme au couvent, si ce n'est que la mère Perpétue n'est pas là pour me gronder, et qu'il ne tiendrait qu'à moi d'être toujours à rien faire ; mais comme je n'ai pas ma Sophie pour causer et pour rire, j'aime autant m'occuper. »
(Pierre Choderlos de Laclos, « Lettre première », Les Liaisons dangereuses, 1782)
Dans ce texte, l'élément de vocabulaire du jugement appréciatif se trouve dans la phrase en vert : « très joli ». Cet adjectif sert à qualifier l'apparence du secrétaire de la narratrice.
« Le connétable ne crut pas trouver des obstacles dans l'esprit de M. de Montmorency ; mais quoique les raisons lui en fussent cachées, les difficultés n'en furent guère moindres. M. d'Anville était éperdument amoureux de la reine-dauphine, et, quelque peu d'espérance qu'il eût dans cette passion, il ne pouvait se résoudre à prendre un engagement qui partagerait ses soins. Le maréchal de Saint-André était le seul dans la cour qui n'eût point pris de parti : il était un des favoris [...]. Sa faveur lui donnait un éclat qu'il soutenait par son mérite et par l'agrément de sa personne, par une grande délicatesse pour sa table et pour ses meubles, et par la plus grande magnificence qu'on eût jamais vue en un particulier. »
(Madame de La Fayette, La Princesse de Clèves, 1678)
Dans ce texte, les éléments de vocabulaire du jugement appréciatif se trouvent dans la phrase en bleu : « éclat », « grande délicatesse », « la plus grande magnificence ». Ces éléments permettent d'insister de façon positive sur le caractère du maréchal de Saint-André.
« Un soir, t'en souvient-il ? nous voguions en silence ;
On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux,
Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence
Tes flots harmonieux. »
(Alphonse de Lamartine, « Le Lac », Méditations poétiques, 1820)
Dans ce texte, l'élément de vocabulaire du jugement appréciatif se trouve dans la phrase en bleu : « harmonieux ». L'adjectif permet de qualifier les flots du lac évoqué dans le poème.