Dans chacun des textes suivants, repérer les phrases dans lesquelles se trouve le vocabulaire du jugement péjoratif.
« Au milieu se trouve une table ronde à dessus de marbre Sainte-Anne, décorée de ce cabaret en porcelaine blanche ornée de filets d'or effacés à demi, que l'on rencontre partout aujourd'hui. [...] Le surplus des parois est tendu d'un papier verni représentant les principales scènes de Télémaque, et dont les classiques personnages sont coloriés. Le panneau d'entre les croisées grillagées offre aux pensionnaires le tableau du festin donné au fils d'Ulysse par Calypso. [...]
La cheminée en pierre, dont le foyer toujours propre atteste qu'il ne s'y fait de feu que dans les grandes occasions, est ornée de deux vases pleins de fleurs artificielles, vieillies et encagées, qui accompagnent une pendule en marbre bleuâtre du plus mauvais goût. »
(Honoré de Balzac, Le Père Goriot, 1835)
Dans ce texte, l'élément de vocabulaire péjoratif se trouve dans la phrase en orange : « du plus mauvais goût. » Ici, c'est le narrateur qui juge. En effet, il faut une description de la pension de Madame Vauquer et en donne son avis.
« Les petites parties fines du sieur Goriot convenaient trop bien aux intérêts de madame Vauquer pour qu'elle ne fût pas mécontente de l'exactitude progressive avec laquelle son pensionnaire prenait ses repas chez elle. Ces changements furent attribués autant à une lente diminution de fortune qu'au désir de contrarier son hôtesse. Une des plus détestables habitudes de ces esprits lilliputiens est de supposer leurs petitesses chez les autres. Malheureusement, à la fin de la deuxième année, monsieur Goriot justifia les bavardages dont il était l'objet, en demandant à madame Vauquer de passer au second étage, et de réduire sa pension à neuf cents francs. »
(Honoré de Balzac, Le Père Goriot, 1835)
Dans ce texte, l'élément de vocabulaire péjoratif se trouve dans la phrase en noir : « détestables ». Ici, le mot permet de qualifier une habitude et de donner son avis en même temps.
« Puis, oubliant ses misères, il parla des choses de la patrie, les croix d'honneur prodiguées à la fête du Roi, un changement de cabinet, les affaires Drouillard et Bénier, scandales de l'époque, déclama contre les bourgeois et prédit une révolution. Un crid japonais suspendu contre le mur arrêta ses yeux. Il le prit, en essaya le manche, puis le rejeta sur le canapé, avec un air de dégoût. [...]
Cet adieu, répété deux fois, son froncement de sourcils en contemplant le poignard, sa résignation et son air solennel, surtout, firent rêver Frédéric, qui bientôt n'y pensa plus. »
(Gustave Flaubert, L'Éducation sentimentale, 1869)
Dans ce texte, l'élément de vocabulaire péjoratif se trouve dans la phrase en noir : « avec un air de dégoût ». Cela permet de qualifier l'avis de Frédéric, sans qu'il intervienne directement, vis-à-vis du crid japonais.
« Les boucles de sa chevelure avaient comme une langueur passionnée, et son front couleur d'agate semblait contenir beaucoup de choses et dénotait un maître. Elle avait mis près d'elle la nièce de son mari, jeune personne assez laide. De temps à autre, elle se dérangeait pour recevoir celles qui entraient ; et le murmure des voix féminines, augmentant, faisait comme un caquetage d'oiseaux. Il était question des ambassadeurs tunisiens et de leurs costumes. »
(Gustave Flaubert, L'Éducation sentimentale, 1869)
Dans ce texte, l'élément de vocabulaire péjoratif se trouve dans la phrase en vert : « laide ». Cet adjectif permet de qualifier l'apparence physique de la nièce.
« Duroy ravi, se laissait aller, buvait avec ivresse l'air vicié par le tabac, par l'odeur humaine et les parfums des drôlesses. Mais Forestier suait, soufflait, toussait. [...]
Et, tournant à gauche, ils pénétrèrent dans une espèce de jardin couvert, que deux grandes fontaines de mauvais goût rafraîchissaient. Sous des ifs et des thuyas en caisse, des hommes et des femmes buvaient sur des tables de zinc. »
(Guy de Maupassant, Bel-Ami, 1885)
Dans ce texte, l'élément de vocabulaire péjoratif se trouve dans la phrase en orange : « de mauvais goût ». Ici, l'expression permet de qualifier le point de vue du narrateur sur les fontaines : il ne les trouve pas belles.