Sommaire
ILa croissance démographique et les besoins alimentairesALe défi de répondre aux besoins alimentaires accrusBLes inégalités face à l'alimentationCDes modes de consommation variés à travers le mondeIINourrir l'humanitéAL'inégal accès aux ressources alimentairesBLes problèmes posés par l'agriculture intensiveCVers des agricultures durablesL'alimentation est un enjeu majeur de développement depuis les débuts de l'humanité. Les défis de l'alimentation mondiale se renouvellent avec la forte croissance démographique. Les modes de consommation posent également question. La sous-alimentation touche principalement les populations des pays pauvres, tandis que la malnutrition existe partout. L'agriculture et ses progrès techniques restent la principale solution pour nourrir une population qui pourrait atteindre les 10 milliards d'humains en 2050. Partout dans les pays en développement subsiste cependant une agriculture vivrière et peu productive. Dans les pays développés ou émergents, une agriculture durable, respectueuse des hommes et de l'environnement se développe.
La croissance démographique et les besoins alimentaires
La population mondiale ne cesse de croître. Par conséquent, les besoins alimentaires augmentent. Si l'agriculture permet de mieux nourrir l'humanité, les hommes ne sont pas toujours égaux face à l'alimentation et ont des modes de consommation très différents.
Le défi de répondre aux besoins alimentaires accrus
La population mondiale augmente moins vite que la production agricole. Elle est donc globalement mieux nourrie par rapport au début du XXe siècle.
La population mondiale a presque atteint 8 milliards d'humains et pourrait en compter 10 milliards en 2050. Depuis l'invention de l'agriculture, d'immenses progrès ont en grande partie permis à la population mondiale de continuer à augmenter durant tout le XXe siècle et au début du XXIe siècle, malgré ses besoins accrus.
Les rendements de l'agriculture ont été multipliés par 3 depuis les années 1960, tandis que la population mondiale a été multipliée par 2. La sécurité alimentaire a donc augmenté à l'échelle mondiale.
Sécurité alimentaire
La sécurité alimentaire est une situation dans laquelle une personne peut manger en quantité et en qualité suffisantes pour être en bonne santé.
Selon certains spécialistes, l'agriculture pourrait nourrir 10 à 12 milliards d'êtres humains.
Les inégalités face à l'alimentation
La sécurité alimentaire n'est toujours pas assurée dans certains pays, notamment les plus pauvres. Plusieurs raisons peuvent expliquer la faim dans le monde, comme les difficultés économiques et politiques que rencontrent certains pays.
Les populations souffrant de la faim se concentrent essentiellement dans les pays en développement d'Afrique et d'Asie du Sud. Les pays riches d'Europe, d'Amérique du Nord et quelques autres pays garantissent quant à eux la sécurité alimentaire à la quasi-totalité de leur population.
© Allice Hunter via Wikimedia Commons
La carte ci-dessus ne montre aucune donnée sur le Sud-Soudan, tant la situation est chaotique et difficile à connaître pour les observateurs.
Un rapport récent de l'Organisation des Nations unies (ONU) indique que plus de 800 millions de personnes souffrent de la faim, et que celle-ci progresse à nouveau depuis quelques années. Plusieurs raisons expliquent cette situation :
- un retard de la croissance économique ;
- une dépendance de certains pays par rapport à l'aide des pays étrangers ;
- une agriculture qui ne parvient pas toujours localement à subvenir aux besoins de la population ;
- des crises politiques et des guerres, qui peuvent déstabiliser l'accès aux ressources alimentaires.
De 2013 à 2020, la guerre civile au Sud-Soudan a conduit le pays à une famine, responsable de plusieurs dizaines de milliers de morts. Les populations fuient la guerre et abandonnent leurs terres et leurs maisons pour rejoindre les pays voisins. Les populations se retrouvent alors dans des pays déjà touchés par la sécheresse, la désertification des terres et l'insécurité alimentaire, comme la Somalie ou l'Érythrée.
Des modes de consommation variés à travers le monde
L'humanité souffre de deux grands maux concernant l'alimentation : la sous-alimentation, caractéristique des populations démunies de la planète, et la malnutrition, qui soulève la question d'un accès qualitatif à l'alimentation.
En 2020, l'ONU précise que près de 150 millions d'enfants de moins de 5 ans sont trop petits pour leur âge en raison d'une sous-alimentation depuis leur naissance.
Sous-alimentation
La sous-alimentation désigne l'état d'une personne qui reçoit une quantité de nourriture insuffisante par rapport à ses besoins énergétiques quotidiens.
© Pxhere
Les pays les plus en difficulté sur les plans économique et politique, comme ceux d'Afrique subsaharienne, d'Asie du Sud ou d'Amérique du Sud, ont des modes de consommation problématiques qui suivent deux logiques :
- Une logique quantitative, avec la sous-alimentation : les populations ne mangent pas des quantités suffisantes.
- Une logique qualitative, avec la malnutrition : du point de vue nutritionnel, la nourriture n'apporte pas de vitamines et de protéines suffisantes.
Au Tchad, plus du tiers de la population souffre de sous-alimentation : 500 000 enfants de moins de cinq ans ont besoin d'une aide alimentaire d'urgence et de soins médicaux appropriés, notamment autour du lac Tchad. Cette malnutrition aiguë régulière est parfois renforcée par la saison des pluies et les combats entre l'armée et diverses milices terroristes telles que Boko Haram.
Nourrir l'humanité
Certaines populations éprouvent de fortes difficultés à accéder aux ressources alimentaires. Pourtant, l'agriculture s'est fortement mécanisée et intensifiée durant les dernières décennies. Celle-ci pose de graves problèmes environnementaux et se tourne progressivement vers une agriculture plus durable.
L'inégal accès aux ressources alimentaires
L'insécurité alimentaire ne semble pas due à un manque de nourriture mais bien à un problème d'accès à celle-ci. Pour y remédier, certaines organisations internationales viennent en aide aux plus démunis.
Dans certains pays émergents, l'agriculture s'est fortement développée au cours des dernières années et a amélioré ses rendements grâce à d'importants progrès techniques.
Pour nourrir une population nombreuse et en forte croissance, l'Inde a fortement augmenté sa production agricole à partir des années 1960 et a financé d'importants progrès techniques. Ce phénomène a été tellement rapide qu'il a été qualifié de « révolution verte ». Pourtant, un récent rapport de l'ONU signale que plus de 200 millions d'Indiens souffrent encore de sous-alimentation dans le pays, malgré la « révolution verte » de son agriculture.
© TeshTesh via Wikimedia Commons
Pour compenser les difficultés d'accès à la nourriture des populations sous-alimentées, l'ONU finance un certain nombre de programmes d'aides. L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (la FAO : « Food Agriculture Organization ») ou l'Unicef pilotent l'aide internationale, principalement financée par les pays développés.
© AMISOM Public Information via Wikimedia Commons
Les Nations unies se sont également engagées sur des Objectifs de développement durable (ODD) directement en lien avec la question de la sécurité alimentaire :
- ODD n° 2 : lutter contre la faim, éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir une agriculture durable ;
- ODD n° 3 : accès à la santé ;
- ODD n° 12 : établir des modes de consommation et de production durables.
Dans les pays développés et émergents, un autre problème lié à l'alimentation est apparu depuis quelques décennies : la suralimentation.
Suralimentation
La suralimentation repose sur une alimentation trop riche en glucides ou en matières grasses par rapport aux besoins journaliers du corps humain.
Les pays développés et émergents sont ainsi confrontés au phénomène d'obésité, qui touche une part croissante des populations.
Les problèmes posés par l'agriculture intensive
L'agriculture intensive, où qu'elle se développe, met en tension les milieux naturels et la santé des hommes. L'utilisation industrielle des engrais et des pesticides a des conséquences désastreuses sur les plans environnemental et sanitaire.
Pour augmenter les rendements, les agriculteurs développent l'irrigation et des moyens techniques performants : mécanisation, utilisation d'engrais et de pesticides, etc. Ces produits chimiques polluent les sols et l'eau située dans les nappes phréatiques.
© Jeff Vanuga, USDA Natural Resources Conservation Service via Wikimedia Commons
Si l'agriculture intensive a permis une forte croissance de la production des ressources agricoles depuis quelques décennies, elle provoque des dégradations importantes de l'environnement. Les pesticides étant notamment destinés à détruire des organismes vivants, ils sont susceptibles, d'après la communauté scientifique, d'avoir des effets négatifs sur la santé humaine.
Vers des agricultures durables
Progressivement, certains pays favorisent une agriculture durable, respectueuse des hommes et de l'environnement, comme l'agriculture biologique ou le commerce équitable.
Agriculture durable
L'agriculture durable repose sur un mode de production qui concilie développement économique, préservation de l'environnement, faible consommation d'énergie et vie digne pour les agriculteurs.
Une agriculture durable, respectueuse des hommes et de l'environnement, se développe de plus en plus à travers le monde, mais reste largement minoritaire. L'ONU encourage ce type d'agriculture, notamment à travers ses ODD.
Ce type d'agriculture repose sur quelques modèles déjà existants :
- L'agriculture biologique : mode de production agricole sans produits chimiques, préservant l'environnement et le bien-être animal.
- Le commerce équitable : assure une meilleure rémunération aux petits producteurs des pays en développement.
- Le développement d'une agriculture de proximité : pour éviter les temps de trajet des marchandises vers les consommateurs et réduire ainsi les émissions de \ce{CO2}.
© Didier Gentilhomme via Wikimedia Commons
Dans les pays développés, les citoyens se mobilisent pour lutter contre le gaspillage alimentaire et sensibiliser les populations à cette question.