Sommaire
ILes principales régions de départ et d'arrivéeIIDes migrations politiques, économiques et climatiquesADes migrations politiquesBLes migrations économiquesCLes migrations climatiquesIIILes effets multiples des flux migratoires sur les territoiresALes effets des flux migratoires dans les pays d'émigrationBLes effets des flux migratoires dans les pays d'arrivéeSelon les Nations unies, le nombre des migrants dans le monde était estimé à environ 280 millions de personnes en 2020. Les flux migratoires révèlent non seulement la persistance des inégalités de développement entre les régions du monde, mais aussi la multiplication des crises politiques et des risques climatiques.
Comment s'organisent les principales migrations dans le monde ?
Les principales régions de départ et d'arrivée
Les principales aires de puissance, qui profitent le plus de la mondialisation, sont les principales régions d'immigration. Les pays les plus riches et développés du Nord sont les principales régions d'accueil. Les principales zones d'émigration sont les pays pauvres.
Flux migratoires
Les flux migratoires sont des déplacements de personnes.
L'Amérique du Nord, l'Europe et l'Asie sont les principales régions d'immigration. Les principaux territoires d'émigration sont l'Amérique centrale et du Sud, l'Afrique et l'Asie (en particulier le sous-continent indien et l'Asie du Sud-Est). L'Asie, l'Europe et l'Amérique du Nord connaissent les plus fortes augmentations en millions de migrants accueillis. L'Asie est désormais à la fois la première région de départ et la première destination des migrants, tandis que l'Afrique est le principal continent de départ après l'Asie.
Rapport de l'ONU sur les migrations internationales, 2017
Les migrations régionales, au sein d'un même continent, sont les plus nombreuses. Plus de la moitié des migrants qui s'installent dans un pays africain sont ainsi originaires d'un pays africain voisin. Cette proportion atteint 60 % en Asie (des populations quittent leur pays d'origine pour rejoindre un pays émergent du continent) et concerne les \dfrac{2}{3} des flux migratoires en Europe (des Européens de l'Est s'installent dans un pays de l'Ouest).
https://publications.iom.int/system/files/pdf/wmr_2020.pdf
Des migrations politiques, économiques et climatiques
Les migrations peuvent être de différentes natures : politiques, économiques ou climatiques.
Des migrations politiques
Les réfugiés politiques qui fuient la guerre ou les dictatures sont de plus en plus nombreux. Leurs conditions de vie sont difficiles, ils sont souvent hébergés dans des camps de réfugiés insalubres.
Réfugiés politiques
Les réfugiés politiques sont des personnes qui fuient leur pays pour échapper à des guerres civiles ou à des régimes politiques dictatoriaux qui peuvent menacer leur vie et celle de leur famille.
Les réfugiés politiques sont de plus en plus nombreux.
Les principales victimes sont aujourd'hui celles menacées par les guerres civiles en Syrie, en Érythrée et en Afghanistan. Ces guerres ont des causes variées :
- contestations contre un régime dictatorial, qui utilise la répression policière ou militaire ;
- rivalités ethniques ;
- rivalités religieuses.
La Syrie est le pays qui génère le plus de réfugiés politiques au monde : 6,7 millions de Syriens ont fui leur pays en 2018.
Les réfugiés politiques s'installent dans des camps de réfugiés gérés par des organisations humanitaires au cours de leur migration. Ils doivent s'entasser dans des abris précaires (tentes, hangars), où ils souffrent du manque de nourriture et d'eau potable. Les mauvaises conditions d'hygiène favorisent la prolifération des maladies.
Les migrations économiques
Les migrants quittent leur pays pour trouver de meilleures conditions de vie dans un pays d'accueil. Désormais, les migrations entre pays du Sud sont plus nombreuses que les migrations de pays du Sud vers des pays du Nord. Les migrations de pays du Nord vers des pays du Sud se développent, et on observe enfin des migrations au sein des pays du Nord, concernant surtout les étudiants.
Les migrations économiques concernent des populations qui se déplacent pour obtenir de meilleures conditions de vie dans leur pays d'accueil. Ces migrations ne se limitent pas à des déplacements de populations fuyant la pauvreté pour rejoindre des pays riches : les migrants qui quittent un pays pauvre du Sud pour vivre dans un pays du Sud sont désormais plus nombreux que ceux qui migrent vers les pays riches du Nord.
Pays du Nord
Les pays du Nord sont généralement des pays plus développés.
Pays du Sud
Les pays du Sud sont généralement des pays en développement ou émergents.
De nombreux migrants qui fuient la pauvreté s'arrêtent dans les pays qu'ils traversent avant d'arriver dans les pays les plus riches qu'ils voulaient rejoindre au départ. Par manque d'argent pour poursuivre leur parcours ou parce qu'ils sont arrêtés aux frontières, ils finissent par s'installer dans ces pays.
Les migrations économiques du Nord vers le Sud augmentent également. Elles sont d'abord le fait de salariés qui quittent les pays les plus riches et qui rejoignent une entreprise installée dans un pays émergent, ou qui y investissent. Ces départs sont parfois volontaires mais ils peuvent aussi être imposés par un employeur. Ces flux du Nord vers le Sud sont aussi animés par des personnes qualifiées, originaires d'un pays pauvre, qui rejoignent leur pays d'origine dès lors qu'elles ont terminé leurs études en Amérique ou en Europe.
Les migrations économiques dans les pays du Nord concernent de plus en plus d'étudiants qui réalisent une partie de leur formation dans un pays étranger : aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Australie, au Japon, au Canada ou en France. Les plus nombreux sont ceux qui font des études supérieures, dans les écoles d'ingénieurs et de commerce.
Plus d'un million et demi d'étudiants ont fait une partie de leur cursus dans un pays étranger en 2017.
On observe également de plus en plus de départs de personnes très diplômées qui quittent leur pays pour trouver des opportunités professionnelles plus avantageuses : cet « exode des cerveaux » ou « brain drain » a pris de l'ampleur vers les États-Unis, le Canada, l'Europe ou l'Australie.
Les migrations climatiques
Le nombre de réfugiés contraints de quitter leur pays après une catastrophe climatique ne cesse d'augmenter.
Réfugiés climatiques
Les réfugiés climatiques sont des personnes qui fuient leur lieu de résidence (le plus souvent temporairement) pour échapper à une catastrophe climatique.
Les victimes de catastrophes naturelles peuvent devenir des réfugiés climatiques. Les inondations sont les catastrophes naturelles qui engendrent le plus de déplacements de population. Les réfugiés climatiques déménagent parfois temporairement à l'intérieur de leur pays ou s'installent dans un pays voisin.
On estime que 80 % des réfugiés climatiques vivent aujourd'hui en Asie.
Les réfugiés climatiques sont plus de 20 millions chaque année. Les pays les plus touchés sont notamment la Chine et l'Inde. L'ONU prévoit 250 millions de réfugiés climatiques dans le monde en 2050, avec une forte augmentation liée à la montée des eaux et aux inondations des régions littorales.
Les effets multiples des flux migratoires sur les territoires
Les migrations de populations ont des effets sur les pays d'émigration et sur les pays d'accueil.
Les effets des flux migratoires dans les pays d'émigration
Les migrations de populations affaiblissent les pays de migrations, malgré les échanges de capitaux qui peuvent se multiplier à leur profit.
Les migrations sont de plus en plus le fait de travailleurs qualifiés, dont la qualification peut être d'un niveau élevé. Ces travailleurs qui émigrent privent leur pays de leurs compétences, qui pourraient contribuer à améliorer leur niveau de développement.
Les pays d'Afrique subsaharienne subissent le départ de plus de 30 % de leurs jeunes diplômés. Ils étaient 7 millions en 2013 et pourraient être plus de 30 millions en 2050. Ce sont le plus souvent des étudiants qui finissent leur cursus universitaire dans des écoles européennes ou américaines, ou des personnes diplômées qui rejoignent des pays du Nord pour y exercer leur profession dans de meilleures conditions de travail et avec des salaires plus élevés.
Ces migrations provoquent un réel manque de personnel dans les pays de départ, notamment dans des domaines importants.
C'est le cas de membres du personnel de santé (médecins, infirmiers) qui, une fois diplômés, vont exercer leur métier en Europe, aux États-Unis ou au Japon. L'Asie, d'où proviennent les plus nombreux, subit un manque de ce personnel.
De nombreux migrants envoient à leur famille restée dans leur pays d'origine une partie de leurs revenus. Ces transferts d'argent représentent des sommes beaucoup plus élevées que celles versées par les pays riches dans le cadre de l'aide au développement des pays pauvres. Ils représentent dans certains cas une part majoritaire du produit intérieur brut (ensemble des richesses produites) du pays d'origine.
Ces capitaux peuvent atténuer le niveau de pauvreté dans les pays du Sud. Ils permettent d'effectuer des dépenses dans les domaines de la santé et de l'éducation (réduction du travail des enfants, progrès de la scolarisation), d'améliorer les conditions de transport et de créer des entreprises.
Les effets des flux migratoires dans les pays d'arrivée
Les migrations de populations provoquent des réactions de peur dans les pays d'accueil et de plus en plus de pays se remettent à contrôler leurs frontières.
Face aux flux migratoires, de plus en plus de pays mettent en œuvre des mesures de limitation et de contrôle.
Aux États-Unis, les politiques en matière de délivrance de visas sont plus dures. L'administration du président Donald Trump a ainsi décidé d'interdire l'entrée sur le sol américain de certains migrants (originaires d'Iran, de Libye, de Somalie, du Soudan, de Syrie et du Yémen). Le symbole de ce durcissement est la volonté de renforcer la frontière avec le Mexique par la construction d'un mur de plus de 3 000 kilomètres de long, pour un budget estimé à plus de 20 milliards de dollars.
Depuis 2014, l'Union européenne a adopté des mesures de rétablissement des contrôles aux frontières. Certains pays ont construit des murs :
- Dans les années 1990, l'Espagne a mis en place des barrières le long de ses deux enclaves de Melilla et Ceuta, au Maroc.
- En 2012, la Grèce a érigé un mur de barbelés entre son territoire et la Turquie.
- En 2014, la Bulgarie a également érigé un mur de barbelés le long de ses frontières.
- En 2015, la Hongrie a construit une clôture barbelée de 175 kilomètres de long à la frontière avec la Serbie et de 70 kilomètres de long à la frontière avec la Croatie.
- L'Autriche, la Slovénie et la Norvège ont également construit des murs.
Les politiques de contrôle et de régulation mises en place par les États sont différemment perçues par les opinions publiques.
- Certains Européens sont favorables aux politiques de contrôle et de blocage de l'immigration clandestine, estimant que les pays européens n'ont pas les moyens économiques et financiers d'accueillir des migrants.
- D'autres citoyens condamnent les gouvernements européens hostiles aux migrants au nom de la liberté de circulation, du droit à la sécurité et du principe de solidarité entre les peuples, proclamés dans la Déclaration universelle des Droits de l'homme (1948).