Expliquer les inégalités et les dynamiques du peuplement français.
Quelle région française regroupe 19% de la population française ?
Quelle ville a connu la plus forte croissance de population entre 2008 et 2013 ?
Dans quelle zone de la France le solde migratoire est-il positif ?
Quel est le pourcentage des migrations se concentrent en Île-de-France ?
Marqué par une inégale répartition de sa population, le territoire français est également structuré par des mobilités humaines croissantes de natures diverses.
La région Île-de-France regroupe 20% de la population française, sur à peine 2% du territoire. On observe à Paris et dans sa banlieue proche des densités de l'ordre de 8 000 habitants par km2. Les autres grands foyers de peuplement sont les grandes agglomérations (Lyon, Marseille, Lille), le Nord et le Nord-Est du pays, ainsi que les grandes vallées fluviales (Saône-Rhône, Garonne, Loire et Seine). On peut également noter des aires de fort peuplement le long des littoraux (Méditerranée, Atlantique, Manche). Outre ces foyers principaux de densité, on note la présence de foyers secondaires : les bassins industriels et urbains du Nord - Pas-de-Calais sont très densément peuplés (450 habitants par km2 dans le département du Nord), ainsi que la Lorraine, l'Alsace et la région Rhône-Alpes. Ailleurs, les concentrations de population ne sont que ponctuelles, associées aux grandes villes ou métropoles régionales : Nancy - Metz, Grenoble, Toulouse, Clermont-Ferrand, Rennes. A l'inverse, une vaste zone de faibles densités traverse la France des Ardennes aux Pyrénées, en passant par le Massif central : c'est la diagonale du vide. Sur un tiers de la superficie, les densités restent souvent inférieures à 15 habitants par km2. Cette désertification est liée à un vieillissement de la population dans les zones du "rural profond". D'autres régions (les zones de montagne, la Corse, les Landes) sont peu peuplées. Cette "France du vide" est composée de territoires à dominante rurale et agricole, avec des villes petites ou moyennes, souvent peu dynamiques. L'Auvergne, par exemple, est une région de moyenne montagne peu peuplée, située au cœur du Massif central. Dans un milieu plutôt contraignant, la campagne occupe une place importante. Cependant, l'Auvergne est un véritable "poumon vert" de la France. La région peut valoriser un riche patrimoine naturel et culturel. La désertification des campagnes s'est cependant atténuée récemment grâce aux résidences secondaires et aux activités liées au tourisme vert.
Quelques chiffres donnent la mesure de l'explosion des mobilités : en France, au cours des cinquante dernières années, le trafic aérien a été multiplié par 50, les trafics automobiles par 25, le trafic ferroviaire par 2. En 1960, les Français parcouraient en moyenne 3700 km dans l'année, 9100 km en 1982, et 14 300 km en 2000, soit quatre fois plus que quarante ans plus tôt. Si la mobilité a ainsi quadruplé, ce n'est pas tant du fait d'une augmentation du nombre de déplacements par personne que de l'allongement des distances parcourues. Cela s'explique principalement par le fait que les transports consomment du temps. Dans l'agglomération parisienne, le temps moyen d'un déplacement motorisé était de 29 minutes en 2001, comme en 1976. Entre 1994 et 2008, la distance entre domicile et lieu de travail, mesurée à vol d'oiseau, a ainsi augmenté de 8%. De nombreux citadins étant partis s'installer dans la grande périphérie des villes et nombre d'équipements ou d'établissements ayant fermé en zone rurale, les distances pour aller au travail ou à l'école et faire des achats se sont allongées. La situation a évolué différemment selon le degré d'urbanisation du lieu de résidence : la distance aux activités est restée globalement stable dans les grandes agglomérations mais a augmenté de 12% en dehors (entre 1994 et 2008), là où la population s'est implantée plus récemment, loin des aires d'activités. Hors des grandes agglomérations, les lieux de résidence sont de plus en plus éloignés des commerces et des établissements d'enseignement : leur distance à vol d'oiseau a augmenté respectivement de 29% et 22%.
- La répartition de la population sur le territoire français est très inégale.
- Les plus fortes densités concernent les plus grandes agglomérations, les grandes vallées fluviales ainsi que les littoraux
- L'explosion des mobilités s'explique par l'augmentation des distances parcourues.