Sommaire
ILes années 1920 en FranceALe retour des affrontements dans la vie politiqueBLe congrès de Tours : l'opposition de deux visions du socialismeIILes années 1930 en FranceALa crise des années 1930BLe Front populaire et ses réponses à la criseÀ la fin de la Première Guerre mondiale, dans un contexte politique marqué par la Révolution russe, l'union sacrée éclate et les élections permettent l'arrivée au pouvoir du Bloc national. À la suite d'émeutes organisées par l'extrême droite, c'est le Front populaire (gauche) qui est élu en 1936, avec à sa tête Léon Blum. Il met alors en place des réformes sociales sans précédent. Malgré ses réformes, le gouvernement de Léon Blum ne parvient pas à mettre fin à la crise économique. Léon Blum démissionne en juin 1937 et le Front populaire disparaît quelques mois plus tard.
Les années 1920 en France
Le retour des affrontements dans la vie politique
Avec la déclaration de guerre en août 1914, les partis politiques français se rangent derrière le gouvernement et forment l'Union sacrée. La guerre marque une parenthèse dans la vie politique française. L'Union sacrée des partis politiques est remise en cause en 1917, la guerre est trop longue et la révolution russe sert de modèle aux plus contestataires. Des grèves et des soulèvements ont lieu.
Le retour à la vie parlementaire se déroule dans un climat d'affrontement entre la droite et la SFIO (le parti socialiste français), accusée de vouloir mener une révolution sur le modèle bolchevique. Jouant sur la peur des Bolchéviques, le Bloc national mené par Georges Clemenceau remporte les élections législatives de 1919.
Bloc national
Le Bloc national est la coalition des partis de droite des années 1920.
SFIO
La SFIO est la Section française de l'internationale ouvrière. C'est le nom du Parti socialiste en France.
Le congrès de Tours : l'opposition de deux visions du socialisme
La défaite de la gauche aux élections de 1919 est liée aux conséquences de la révolution de Lénine en URSS. Certains socialistes français aimeraient reproduire cette action en France. Cette question divise la SFIO. Les idées communistes se diffusent largement dans le milieu ouvrier, mais elles inspirent aussi la peur et la méfiance.
Un débat est organisé lors du congrès de Tours en 1920 afin de savoir si la SFIO doit adhérer à la IIIe internationale. La IIIe Internationale est une réunion et une coordination des partis communistes d'Europe. Lénine impose 21 conditions pour adhérer à la IIIe Internationale comme le contrôle de la presse, l'exclusion des dirigeants modérés, l'obligation de se conformer aux décisions de Moscou, etc.
Ceux qui sont contre, une minorité, souhaitent le maintien de la SFIO. C'est le cas de Léon Blum. Ceux qui sont pour souhaitent la création d'un Parti communiste (SFIC) sur le modèle bolchevique. C'est le cas de Marcel Cachin.
Face aux désaccords, la SFIO éclate et se scinde en deux. La majorité de ses membres fonde le Parti communiste appelé SFIC. La seconde partie, une minorité, reste au sein du SFIO.
SFIC
La SFIC est la Section française de l'Internationale communiste. C'est le nom du Parti communiste français.
IIIe internationale
La IIIe Internationale succède à la IIe Internationale socialiste. Elle se réunit pour la première fois en 1889 et réunit les partis communistes d'Europe. Lénine reprend l'ancien modèle, mais pour le Parti Communiste. Il impose 21 conditions pour adhérer à la IIIe Internationale comme le contrôle de la presse, l'exclusion des dirigeants modérés, l'obligation de se conformer aux décisions de Moscou, etc.
Les années 1930 en France
La crise des années 1930
En octobre 1929, le krach de Wall Street provoque une crise économique qui se diffuse rapidement à l'ensemble du monde. Elle atteint la France en 1931. Cette crise a des conséquences économiques et sociales : la baisse des revenus (surtout chez les agriculteurs), la baisse de la production industrielle, le développement du chômage, de la pauvreté et des inégalités. Il n'y a pas de salaire minimum ni d'indemnisation possible. Les manifestations se multiplient pour réclamer du travail et de meilleurs salaires. Elles sont fortement réprimées par le gouvernement.
Les gouvernements sont impuissants et se succèdent rapidement (30 gouvernements entre 1918 et 1935). Dans ce climat de crise, une partie de la population perd confiance dans le régime parlementaire et on voit se développer un véritable antiparlementarisme. Les plus extrêmes se regroupent dans des ligues : des organisations d'extrême droite qui sont opposées au régime parlementaire et qui critiquent les nombreux scandales financiers de l'époque. Ces ligues sont très nationalistes et réclament un pouvoir fort. Ils s'inspirent du régime fasciste en Italie et nazi en Allemagne. Les ligues organisent une manifestation sur les Champs-Élysées. Le 6 février 1934, elles déclenchent des émeutes sur la place de la Concorde. Sous la pression, le gouvernement Daladier est contraint de démissionner.
Antiparlementarisme
L'antiparlementarisme est un ensemble de critiques adressées au régime parlementaire.
Ligue
Une ligue est une organisation d'extrême droite aspirant à un pouvoir autoritaire.
Par exemple, les ligues des Croix-de-Feu, de l'Action française ou des Jeunesses patriotes.
Le Front populaire et ses réponses à la crise
Face à la montée des ligues d'extrême droite en France, les partis de la gauche décident de s'unir. En 1935, le Parti communiste, le Parti socialiste et le Parti radical forment une coalition : le Front populaire. Le Front populaire remporte les élections législatives de mai 1936 et son leader Léon Blum est nommé président du Conseil. Cette victoire déclenche une série de "grèves de la joie" et d'occupation d'usines pour obtenir au plus vite des réformes.
Le 7 juin 1936, sont signés les accords de Matignon. Ils prévoient une hausse des salaires de 7 à 15%, la reconnaissance des droits syndicaux dans les entreprises et la signature de conventions collectives. À ces accords, s'ajoute une loi sociale qui limite la durée du temps de travail à 40 heures par semaine (au lieu de 48) et ce, sans baisse de salaire. Elle instaure deux semaines de congés payés chaque année. Ainsi, beaucoup d'ouvriers partent pour la première fois de leur vie en vacances durant l'été 1936. Léon Blum engage également la nationalisation des industries d'armement et des chemins de fer (création de la SNCF). Léon Blum devient président du Conseil.
Malgré ses réformes, le gouvernement de Léon Blum ne parvient pas à mettre fin à la crise économique. Il se heurte également à l'hostilité de la bourgeoisie d'affaires et aux attaques de l'extrême droite, qui lui reproche son origine juive. Léon Blum démissionne en juin 1937 et le Front populaire disparaît quelques mois plus tard, suite à des désaccords entre les trois partis.
Conventions collectives
Les conventions collectives sont des textes réglementaires qui régissent les relations entre les patrons et les employés.
Accords de Matignon
Les accords de Matignon sont des accords entre les syndicats ouvriers et les patrons, signés à la résidence du chef du gouvernement en 1936.