Sommaire
IDe la période révolutionnaire au Ier EmpireALa fin de la monarchie absolueBLa fin du règne de Louis XVI et la proclamation de la Ire RépubliqueCDe la Ire République au Ier EmpireIILes effets de la période révolutionnaire en France et en EuropeALes transformations profondes de la France1Des transformations politiques2Des transformations sociales3Des transformations religieusesBUn bouleversement pour l'EuropeÀ la fin du XVIIIe siècle, la France est gouvernée par Louis XVI. La monarchie absolue, remise en question par les Lumières, est fragilisée par les difficultés financières du royaume. Dans ce contexte, le roi demande à ses sujets de rédiger des cahiers de doléances. La rédaction des cahiers suscite de nombreux espoirs au sein de la population. Lors des États généraux, les députés du tiers état se heurtent à l'impossibilité de voter des réformes. Cette crise devient une révolution : elle entraîne d'abord la remise en cause de la monarchie absolue, puis de la monarchie, avec l'instauration d'une république. Cette période révolutionnaire transforme profondément la France et bouleverse l'Europe, avant l'instauration du Ier Empire.
Comment la période révolutionnaire entraîne-t-elle la chute de la monarchie et transforme-t-elle profondément la France et l'Europe ?
De la période révolutionnaire au Ier Empire
Durant la période révolutionnaire, de 1789 à 1792, la France connaît de profonds bouleversements avec la fin de la monarchie et l'exécution du roi Louis XVI. La Ire République est mise en place en 1792 et dure jusqu'en 1799, au moment où Napoléon Bonaparte prend le pouvoir et met en place le Ier Empire.
La fin de la monarchie absolue
La révolution commence en 1789 avec les actions entreprises par les députés du tiers état. Elle conduit à la fin de la monarchie absolue, le roi Louis XVI semble accepter le partage de ses pouvoirs.
La période révolutionnaire débute par la révolte des députés du tiers état suite à l'échec des États généraux.
États généraux
Les États généraux sont une assemblée convoquée par le roi et composée de représentants du clergé, de la noblesse et du tiers état pour résoudre une crise grave dans le royaume.
Le 17 juin 1789, les députés du tiers état décident de se proclamer Assemblée nationale. Le 20 juin 1789, ils prêtent serment dans la salle du Jeu de paume où ils se jurent fidélité jusqu'à la rédaction d'une nouvelle constitution, qui impose au roi le partage des pouvoirs.
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Le 9 juillet 1789, le roi cède et demande aux députés de la noblesse et du clergé de rejoindre ceux du tiers état au sein de l'Assemblée nationale, proclamée Assemblée constituante.
C'est ensuite le peuple de Paris qui se révolte.
14 juillet 1789
Prise de la Bastille
Le 14 juillet 1789, c'est la prise de la Bastille.
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La révolution se diffuse alors dans tout le royaume. La fin de l'été 1789 est marquée par la Grande Peur, période où les paysans saccagent les campagnes et les routes et pillent les nobles. En réaction, les députés des trois ordres votent dans la nuit du 4 au 5 août 1789 l'abolition des privilèges, marquant alors la fin de la société d'Ancien Régime.
26 août 1789
Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen
Le 26 août 1789, les députés votent la Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen.
Le peuple obtient ainsi ses premiers droits politiques. Le 6 octobre 1789, le roi et la famille royale doivent quitter Versailles pour s'installer à Paris, au palais des Tuileries.
La fin du règne de Louis XVI et la proclamation de la Ire République
Les accords qui semblent symboliser le rapprochement entre le roi et son peuple n'effacent pas l'hostilité du roi envers la révolution. En 1792, les tensions s'aggravent et aboutissent à la condamnation du roi. La Ire République est proclamée en 1792. Le roi est exécuté en 1793.
La Constitution de 1791 met fin à la monarchie absolue, remplacée par une monarchie constitutionnelle.
Constitution
La constitution est un texte officiel qui définit l'organisation et la répartition des pouvoirs dans un pays.
La Constitution de 1791 confirme le partage des pouvoirs du roi avec un parlement, qui a le pouvoir législatif. Louis XVI n'est plus roi de France mais roi des Français. L'assemblée est élue au suffrage censitaire.
Suffrage censitaire
Le suffrage censitaire est le droit de vote réservé aux hommes qui ont un certain niveau de richesse et paient ainsi le cens.
Si le roi semble accepter cette situation, en réalité il conclut secrètement des alliances avec les pays étrangers, hostiles à la révolution, notamment l'Autriche et la Prusse. En 1791, il tente de fuir le royaume avec sa famille, mais il est arrêté à Varennes et ramené prisonnier à Paris.
En 1792, les tensions s'aggravent et aboutissent à la condamnation du roi. Le roi espère une défaite de l'armée révolutionnaire face à l'Autriche. Cela crée des tensions au sein du peuple. Le peuple de Paris envahit le palais des Tuileries le 10 août 1792 et fait emprisonner le roi et la famille royale.
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21 septembre 1792
Ire République
Le 21 septembre 1792, la Ire République est proclamée.
Le roi est condamné à mort et guillotiné le 21 janvier 1793.
De la Ire République au Ier Empire
La Ire République est rapidement agitée par une guerre civile qui oppose les partisans de la monarchie aux républicains modérés ou aux plus virulents. Ces affrontements entraînent l'instauration de la Terreur, une période de violences qui met fin à la Ire République, à laquelle succèdent le Consulat puis le Ier Empire.
Après l'exécution du roi, le pays est agité par une guerre civile qui oppose les Français qui souhaitent le maintien d'une monarchie à ceux qui souhaitent une république modérée et à ceux qui souhaitent condamner toutes les personnes suspectées de vouloir s'opposer à la république. À la Convention nationale, assemblée créée en 1792, les Montagnards sont les plus virulents. Ils créent un Comité de Salut public, dirigé par Robespierre, et instaurent le régime de la Terreur.
Terreur
La Terreur est une politique mise en œuvre par les députés Montagnards pendant onze mois entre septembre 1793 et juillet 1794. Elle a pour but d'éliminer physiquement tous les ennemis présumés de la révolution et de la république. Elle est appliquée par Robespierre, à la tête du Comité de Salut public et du Tribunal révolutionnaire, qui condamne sans preuves. La Terreur transforme la république en une dictature répressive qui fait de nombreuses victimes.
Les libertés sont suspendues. La « loi des suspects » permet d'arrêter les suspects sur simple dénonciation. Le Tribunal révolutionnaire se donne le droit de juger, sans avoir besoin de preuves, toute personne suspectée de s'opposer à la république. La Terreur fait plus de 40 000 victimes, parmi lesquelles de nombreux révolutionnaires et amis de Robespierre.
La Terreur se termine avec la chute et l'exécution de Robespierre, jugé trop dangereux, en juillet 1794.
En 1799, le pouvoir exécutif passe aux mains d'un consul, Napoléon Bonaparte.
Engagé dans une carrière militaire, Napoléon Bonaparte remporte de nombreuses victoires qui lui assurent un grand prestige et lui permettent de s'enrichir et de financer son entrée dans la vie politique française.
9 novembre 1799
Coup d'État
Le 9 novembre 1799, Napoléon Bonaparte réalise un coup d'État et impose la création d'un consulat.
Coup d'État
Un coup d'État est la prise du pouvoir par la force, avec le soutien de l'armée.
Napoléon Bonaparte est nommé consul à vie en 1802 puis il est sacré empereur à la cathédrale Notre-Dame de Paris le 2 décembre 1804.
Les effets de la période révolutionnaire en France et en Europe
La période révolutionnaire est une rupture essentielle dans l'histoire de la France. Elle transforme profondément le pays sur le plan politique, économique et social, et a des conséquences sur toute l'Europe.
Les transformations profondes de la France
La période révolutionnaire permet d'importantes transformations politiques, sociales et religieuses en France.
Des transformations politiques
La période révolutionnaire entraîne d'abord des changements de régime : monarchie constitutionnelle, Ire République, Consulat, Ier Empire. Ces changements ont des conséquences importantes sur l'exercice du pouvoir.
La monarchie absolue de droit divin est définitivement supprimée. Avec la révolution se met en place la souveraineté nationale : les Français ne sont plus des sujets du roi, mais des citoyens, qui votent pour une assemblée qui les représente. Le système politique est régi par une constitution qui répartit les pouvoirs. Les Français sont désormais en charge de la défense de la patrie, et la conscription militaire obligatoire permet le recrutement de citoyens qui sont aussi des soldats.
Cependant, Napoléon Bonaparte rétablit un régime autoritaire dans lequel il s'approprie l'essentiel des pouvoirs. Les assemblées législatives sont mises à l'écart ou supprimées, la nomination des maires se substitue à leur élection.
La révolution entraîne également l'apparition d'une nouvelle organisation administrative. Les départements, divisés en cantons et en communes, sont créés en 1790.
Des transformations sociales
La période révolutionnaire entraîne des bouleversements sociaux avec la fin de la société d'ordres. La période révolutionnaire permet aux sujets du roi de devenir des citoyens, avec des devoirs mais aussi des droits. Cependant, certains acquis obtenus en 1789-1792 sont remis en cause par Napoléon Bonaparte.
Avec la Révolution française, les privilèges qui fondent la société d'ordres disparaissent. Le 26 août 1789, la Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen fixe des droits et des devoirs à tous les citoyens.
La révolution a permis la conquête de libertés :
- La liberté individuelle n'est plus menacée par les arrestations arbitraires et les lettres de cachet.
- La liberté d'opinion s'accompagne de la liberté d'expression : « de parler, écrire, imprimer librement ».
En 1789, l'Assemblée nationale proclame l'égalité des droits entre les citoyens devant l'impôt et la justice. La loi s'applique de la même manière pour tous les citoyens. Ils peuvent tous accéder aux emplois publics.
Sous le Ier Empire, Napoléon Bonaparte remet cependant en question certains acquis :
- La liberté individuelle est limitée par la surveillance de la police ou la censure qui contrôle journaux et imprimeries.
- L'idéal d'égalité est limité par la création de la Légion d'honneur (1802) et des lycées (1802) : le mérite semble supérieur à la naissance mais seule une minorité en profite.
La volonté de rédiger un ensemble de lois identiques sur tout le territoire aboutit à la création du Code civil. Ce Code civil protège les droits des citoyens mais n'instaure pas une réelle égalité. Il maintient par exemple l'infériorité des femmes par rapport aux hommes.
1804
Code civil
Le Code civil est instauré en 1804.
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Des transformations religieuses
La période révolutionnaire transforme les rapports entre la population et l'Église catholique, qui a perdu de nombreux pouvoirs.
La révolution entraîne la perte d'influence de l'Église catholique au sein de la société et la diminution de ses pouvoirs.
- La liberté de culte est instaurée et proclamée dans la Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen.
- Le 2 novembre 1789, les biens du clergé sont mis à la disposition de la nation.
- Le 12 juillet 1790, l'Église de France devient Église d'État, ce qui signifie que les curés puis les évêques doivent prêter serment de fidélité à la nation, à la loi et au roi.
- À partir de 1793, les biens du clergé sont confisqués, les fêtes chrétiennes sont remplacées par des journées qui célèbrent des épisodes révolutionnaires.
- L'État met également en place l'état civil. Il contrôle désormais l'enregistrement des naissances et des décès.
1801
Concordat
Le Concordat est instauré en 1801.
Le Concordat maintient la liberté religieuse en reconnaissant la religion catholique non comme la religion de l'État français mais comme la religion de la majorité des Français. Les évêques sont choisis par le gouvernement français et reçoivent leur pouvoir religieux du pape.
Un bouleversement pour l'Europe
La période révolutionnaire française bouleverse l'Europe et inquiète les souverains des pays voisins. Avec le Consulat et le Ier Empire, Napoléon Bonaparte s'engage dans des conflits violents avec les autres pays européens.
La Révolution française entraîne des réactions distinctes en Europe. Le 16 juillet 1789, l'ambassadeur d'Angleterre à Paris se réjouit de constater que « la France est devenue un pays libre, le roi un monarque dont les pouvoirs sont limités ». D'autres regrettent la violence de la prise de la Bastille ou s'inquiètent que d'autres peuples s'en inspirent.
Dans les pays dominés par la France, les idées de la révolution se diffusent, des révoltes éclatent pour plus de libertés.
En Allemagne, dans la région de Hambourg, l'anniversaire de la prise de la Bastille est célébré en 1790.
La domination française favorise également le développement du sentiment national, c'est-à-dire le sentiment d'appartenir à une nation et de devoir la défendre. Inspirés par les idées de la révolution, ces peuples dominés veulent défendre leur droit à se gouverner par eux-mêmes. La solidarité nationale se développe, ainsi que la prise de conscience d'appartenir à une même nation, pour laquelle il faut lutter.
Des révoltes éclatent en Espagne et dans les territoires de langue allemande contre les soldats de l'armée napoléonienne.
La période révolutionnaire est marquée par des conflits entre la France et ses pays voisins, qui se soldent par des victoires françaises :
- En 1792, la guerre contre l'Autriche et la Prusse se termine, après plusieurs défaites, par la victoire finale à Valmy le 20 septembre 1792.
- En 1793, la France fait face à une nouvelle alliance de souverains européens inquiets de la diffusion des idées révolutionnaires mais repousse les multiples menaces à ses frontières.
Le Consulat et le Ier Empire permettent d'abord à la France de multiplier les conquêtes et d'imposer sa domination en Europe. Napoléon Bonaparte multiplie les annexions et place de nombreux États sous le contrôle des membres de sa famille. Cette domination est ensuite combattue à partir de 1812, jusqu'à la défaite finale de Napoléon Bonaparte en 1815 (défaite à Waterloo contre les Anglais).
En 1811, le territoire français est à son apogée et regroupe alors 100 départements.