Sommaire
ILa présidence de Charles de Gaulle de 1958 à 1969ALa Ve RépubliqueBUne volonté de restaurer la puissance de la FranceCLa fin de la présidence gaullienneIILa vie politique depuis 1969ALe maintien de la droite au pouvoir de 1969 à 19811La persistance de l'héritage gaulliste (1969-1974)2La présidence de Valéry Giscard d'Estaing (1974-1981)BL'arrivée de la gauche au pouvoir1Les années Mitterrand2Le temps des cohabitationsCLe temps de l'alternance (1995-2017)1Les années Chirac, nouveau président de droite2L'alternance politique depuis 2007En 1958, le général de Gaulle est appelé au pouvoir par le gouvernement français afin de régler la question de l'indépendance algérienne. La même année, il rédige une nouvelle constitution créant la Ve République. Après la crise de mai 1968, ses réformes sont moins populaires. Il démissionne en 1969. Par la suite, les présidents se succèdent, alternant les courants politiques ou les faisant cohabiter.
Quelles sont les mutations de la vie politique en France depuis 1958 ?
La présidence de Charles de Gaulle de 1958 à 1969
Charles de Gaulle revient au pouvoir dans le contexte de la guerre d'Algérie. Il met alors en place la Ve République. En tant que président de la République, il a pour volonté de restaurer la puissance de la France. Il démissionne en 1969, fragilisé par les événements du mois de mai 1968.
La Ve République
Au moment de la guerre d'Algérie, plusieurs gouvernements se succèdent sans parvenir à résoudre le conflit. Dans ce contexte, Charles de Gaulle se proclame prêt à assumer les pouvoirs de la République, à condition de transformer la constitution et de réviser les pouvoirs du président. Il revient alors au pouvoir et instaure la Ve République.
La France est engagée dans la guerre d'Algérie depuis 1954. En 1958, l'opinion publique est divisée entre ceux qui souhaitent accorder l'indépendance à l'Algérie et ceux qui désirent une Algérie française.
En 1958, le général de Gaulle revient au pouvoir. Face au risque de guerre civile, Charles de Gaulle obtient les pleins pouvoirs pour six mois afin de préparer une nouvelle constitution.
Constitution
Une constitution est un ensemble de lois qui définissent les droits fondamentaux des citoyens et fixent le fonctionnement du pouvoir politique.
Le nouveau projet de constitution est approuvé par référendum en septembre 1958. La Ve République remplace la IVe République le 4 octobre 1958.
Référendum
Un référendum est un vote au cours duquel les citoyens refusent ou acceptent une réforme importante proposée par le chef de l'État, en répondant par « oui » ou « non ».
Comme le souhaite Charles de Gaulle, la nouvelle constitution renforce les pouvoirs du président face au Parlement :
- Il nomme le Premier ministre et le gouvernement avec lequel il exerce le pouvoir exécutif.
- Il possède le pouvoir de dissolution de l'Assemblée nationale.
- Il est le chef des armées.
- Il peut obtenir les pleins pouvoirs en cas de crise majeure.
- Il peut utiliser le référendum afin de consulter les Français.
En 1962, Charles de Gaulle obtient par référendum le principe de l'élection du président de la République au suffrage universel direct. Il est réélu président de la République par suffrage universel direct en 1965.
Le Parlement conserve toutefois des pouvoirs importants :
- Il vote les lois.
- Il vote le budget.
- Il peut renverser le gouvernement.
Une volonté de restaurer la puissance de la France
La politique internationale mise en œuvre par Charles de Gaulle se caractérise par sa volonté de redonner à la France une place importante dans le monde. La priorité est de mettre fin au conflit algérien qui divise le pays. Charles de Gaulle souhaite renforcer l'influence de la France dans le contexte de la guerre froide.
Charles de Gaulle met d'abord fin à la guerre d'Algérie après plusieurs années de conflits violents qui ont profondément divisé le peuple algérien et la société française. La guerre d'Algérie se termine en 1962, avec l'indépendance accordée à l'Algérie.
Dans le contexte de la guerre froide, il veut également renforcer l'influence de la France sur la scène internationale. Pour ce faire, il souhaite libérer la France de l'influence des États-Unis au sein du bloc de l'Ouest. Pour mener une politique diplomatique et militaire autonome vis-à-vis des États-Unis, il lance le programme nucléaire français (création de la bombe atomique) et fait sortir la France de l'OTAN. En Europe, il renforce les liens avec la RFA et s'oppose à l'entrée du Royaume-Uni dans la CEE. En effet, il considère que le Royaume-Uni est trop proche des États-Unis.
La fin de la présidence gaullienne
Après un premier mandat de 7 ans, Charles de Gaulle est réélu président en 1965. Toutefois, il est de plus en plus contesté. Il démissionne avant la fin de son second mandat et quitte le pouvoir en 1969, la crise de mai 1968 ayant affaibli davantage sa popularité.
La présidence de Charles de Gaulle est de plus en plus contestée dans les années 1960, malgré sa réélection en 1965. Les critiques sont de plus en plus fortes et mènent à la crise de mai 1968.
En 1968, les manifestations étudiantes et ouvrières et les grèves se multiplient.
Les étudiants condamnent la société de consommation issue des Trente Glorieuses, période qui s'étend des années 1950 aux années 1970. Ils veulent davantage de libertés et des conditions d'étude plus favorables.
Société de consommation
Une société de consommation est une société dans laquelle la population multiplie les achats pour améliorer son confort quotidien.
Les ouvriers demandent une hausse des salaires.
© George Garrigues via Wikimedia Commons
L'agitation sociale prend de l'ampleur jusqu'à paralyser le pays au mois de mai.
Charles de Gaulle est affaibli par la crise de mai 1968, mais son parti gagne tout de même les élections législatives de juin 1968. Cependant, dès 1969, ses tentatives de réformes se soldent par un échec. La majorité des Français vote « non » au référendum sur la régionalisation et la réforme du Sénat, en signe de contestation contre Charles de Gaulle.
28 avril 1969
Démission de Charles de Gaulle
Charles de Gaulle démissionne de son mandat présidentiel le 28 avril 1969.
La vie politique depuis 1969
Après Charles de Gaulle, le pouvoir présidentiel reste à droite, avec Georges Pompidou puis Valéry Giscard d'Estaing. François Mitterrand est le premier président de gauche, de 1981 à 1995. Jacques Chirac, de droite, lui succède en 1995. À partir de 2007, on observe une alternance politique, avec Nicolas Sarkozy (président de droite de 2007 à 2012) et François Hollande (président de gauche de 2012 à 2017).
Le maintien de la droite au pouvoir de 1969 à 1981
Après le départ de Charles de Gaulle, le pouvoir présidentiel reste à droite, avec d'abord Georges Pompidou qui apparaît comme un héritier de Charles de Gaulle. Valéry Giscard d'Estaing est élu président en 1974, il veut lancer des réformes plus profondes, en prenant ses distances avec l'héritage gaulliste.
La persistance de l'héritage gaulliste (1969-1974)
Georges Pompidou n'est au pouvoir que durant cinq années. Premier ministre de 1962 à 1968, il reste très influencé par les choix politiques de Charles de Gaulle.
Après la démission du général de Gaulle, Georges Pompidou remporte l'élection présidentielle avec 58 % des voix.
Georges Pompidou s'inscrit dans la continuité des choix politiques de Charles de Gaulle. Il ouvre cependant la porte à l'entrée du Royaume-Uni dans la CEE, alors que Charles de Gaulle s'y opposait. L'entrée du Royaume-Uni est officialisée en 1973.
Georges Pompidou meurt avant d'avoir terminé son septennat.
La présidence de Valéry Giscard d'Estaing (1974-1981)
Valéry Giscard d'Estaing est élu président de la République en 1974. Il lance des réformes sociales importantes mais il est confronté à une grave crise économique.
Le 27 mai 1974, Valéry Giscard d'Estaing devient président de la République. Il lance ses principales réformes sociales au cours des deux premières années de son septennat :
- abaissement de la majorité à 18 ans ;
- légalisation de l'avortement ;
- réforme du divorce (fin du divorce pour faute) ;
- réforme de l'audiovisuel (moins de contrôle de l'État) ;
- instauration du collège unique.
Il est ensuite confronté à une grave crise économique, suite aux chocs pétroliers de 1974 et 1979 qui dérèglent l'économie mondiale.
L'arrivée de la gauche au pouvoir
L'année 1981 est un tournant majeur dans la vie politique du pays, avec, pour la première fois, l'arrivée au pouvoir d'un président de gauche. François Mitterrand est le chef du parti socialiste. Il dirige le pays durant deux septennats qui se caractérisent par une forme inédite de partage du pouvoir : la cohabitation.
Les années Mitterrand
François Mitterrand est le président ayant été en exercice le plus longtemps dans l'histoire de la Ve République. Président de gauche, il instaure de nombreuses réformes sociales mais est confronté à d'importantes difficultés économiques.
Le 10 mai 1981, François Mitterrand est élu président de la République. C'est la première fois qu'un candidat de gauche est élu à cette fonction depuis le début de la Ve République.
Partis de gauche
Les partis de gauche sont des partis politiques plutôt favorables à la défense des intérêts des familles modestes et pour lesquels l'égalité et la solidarité sont les valeurs fortes de la République.
Partis de droite
Les partis de droite sont des partis politiques plutôt favorables aux familles plus aisées, et pour lesquels la liberté est la valeur première de la République.
La présidence de François Mitterrand constitue la première alternance politique de la Ve République.
Alternance
L'alternance désigne un changement de majorité gouvernementale dans le cadre de l'opposition droite-gauche.
Chef du parti socialiste, François Mitterrand est parvenu à réaliser une union de la gauche avec le parti communiste.
Il instaure de nombreuses réformes sociales, telles que :
- l'abolition de la peine de mort en 1981 ;
- la retraite à 60 ans ;
- la 5e semaine de congés payés ;
- la semaine de 39 heures ;
- l'augmentation du SMIC ;
- la création du RMI (revenu minimum d'insertion) en 1988.
Il est cependant confronté à une crise économique persistante, qui entraîne une forte augmentation du chômage et fragilise sa popularité au sein de l'opinion publique.
Le temps des cohabitations
Président de gauche, François Mitterrand doit à deux reprises partager le pouvoir avec un Premier ministre de droite, suite aux élections législatives de 1986 et 1988.
La droite gagne aux élections législatives de 1986. François Mitterrand, président de gauche, doit choisir Jacques Chirac, chef de la droite, comme Premier ministre. C'est la cohabitation.
Élection législative
Une élection législative est une élection pour choisir les députés à l'Assemblée nationale.
Cohabitation
La cohabitation est une situation politique dans laquelle le président de la République et le gouvernement sont de tendances politiques opposées.
Le président prend alors en charge le domaine des affaires étrangères et le Premier ministre celui de l'intérieur.
L'élection présidentielle de 1988 permet à François Mitterrand d'exercer un second mandat de 7 ans. Mais les élections législatives de 1993 entraînent une nouvelle cohabitation avec, à nouveau, la victoire des partis de droite.
Le temps de l'alternance (1995-2017)
La victoire de Jacques Chirac en 1995 signifie le retour au pouvoir d'un président de droite. Président durant deux mandats (un septennat puis un quinquennat), Jacques Chirac est également contraint à une période de cohabitation. L'alternance politique caractérise les premières présidences du XXIe siècle.
Les années Chirac, nouveau président de droite
Le premier septennat de Jacques Chirac se caractérise par 5 années de cohabitation avec un Premier ministre de gauche. Jacques Chirac est réélu en 2002 pour un mandat qui est passé de 7 ans à 5 ans.
Jacques Chirac est élu président de la République en mai 1995.
En juin 1997, une troisième cohabitation débute avec la victoire des partis de gauche aux élections législatives. Jacques Chirac choisit Lionel Jospin comme Premier ministre de gauche.
En 2000, Jacques Chirac est à l'initiative d'une modification de la constitution : le mandat présidentiel passe de 7 ans à 5 ans. Cette réforme a été conçue pour rapprocher les élections présidentielles et législatives, afin d'éviter de nouvelles cohabitations.
L'alternance politique depuis 2007
Nicolas Sarkozy, président de droite, puis François Hollande, président de gauche, ne sont arrivés au pouvoir que pour un seul mandat. L'alternance politique continue. Élu en 2017, Emmanuel Macron devient le plus jeune président de l'histoire de la Ve République : il a créé son propre parti, ne se déclarant ni de droite ni de gauche.
En 2007, Jacques Chirac cède la place à Nicolas Sarkozy. Celui-ci ne fait qu'un mandat et est battu en 2012 par François Hollande. Après un seul mandat, François Hollande renonce à se présenter à sa réélection.
En mai 2017, c'est Emmanuel Macron qui est élu à la tête de la République française. Il a fondé un nouveau parti politique : La République en marche. Avec ce nouveau parti, il affirme vouloir mettre fin à l'opposition traditionnelle entre les partis de droite et les partis de gauche. Il forme un gouvernement avec des personnalités issues des deux camps.