Sommaire
ILa faiblesse des premiers CapétiensADes seigneurs puissants dans le système féodalBHugues Capet et l'installation de la dynastie capétienneIIL'affirmation de la monarchieALe sacreBL'agrandissement du domaine royalCla mise en place d'une administration efficaceIIILa guerre de Cent Ans (1337 - 1453) : la monarchie française en dangerALes origines de la guerreBLe déroulement de la guerreCUne monarchie consolidée et moderniséeIVSchéma bilanAu IXe siècle, le pouvoir est entre les mains des petits seigneurs : c'est la féodalité. Dans ce contexte, le pouvoir d'Hugues Capet, roi des Francs et fondateur de la dynastie des Capétiens, est faible. Grâce au sacre, qui confère au pouvoir royal un aspect sacré, aux guerres et aux alliances matrimoniales, les Capétiens imposent leur autorité sur les seigneurs. Le système féodal est progressivement remplacé par un système monarchique.
La faiblesse des premiers Capétiens
Des seigneurs puissants dans le système féodal
Au IXe siècle, des invasions extérieures bouleversent les fondements du système politique. Le roi n'est pas capable de défendre le royaume contre les attaques des Normands, des Sarrasins et des Hongrois. Pour défendre son royaume, il confie des terres à de grands seigneurs comme les ducs et les comtes afin qu'ils en assurent eux-mêmes la défense. En échange, le roi reçoit un serment d'obéissance de la part des grands seigneurs lors de la cérémonie de l'hommage.
Assez rapidement, les grands seigneurs n'obéissent plus au roi qui a peu de moyens pour se faire respecter. Les terres sont transmises héréditairement et sont considérées par les grands seigneurs comme leur propriété.
Les seigneurs affichent leur pouvoir par la construction de châteaux forts et s'entourent de chevaliers. Les grands seigneurs, pour se protéger, distribuent eux aussi des terres, appelés fiefs, à des seigneurs moins puissants.
Ce système de fidélité autour de terres, les fiefs, s'appelle la féodalité.
Le fonctionnement de la féodalité
Hugues Capet et l'installation de la dynastie capétienne
En 987, Hugues Capet succède au dernier roi issu de la dynastie carolingienne (la dynastie de Charlemagne) :
- Face aux seigneurs qui s'estiment propriétaires de leur fief, son pouvoir est faible.
- Il ne contrôle qu'une petite partie du royaume, le domaine royal. Le reste du territoire est constitué par les fiefs des grands seigneurs.
Hugues Ier Capet
Tom 177 via Wikimedia Commons
Le roi est le "seigneur suprême" et la dynastie capétienne s'installe durablement :
- Le roi est au sommet de la hiérarchie féodale, car il n'est le vassal de personne.
- Le sacre à Reims fait de lui un personnage élu de Dieu.
- Les Capétiens ont la chance d'avoir toujours un héritier mâle du XIe au XIVe siècle et ils font couronner cet héritier de leur vivant.
L'affirmation de la monarchie
Le sacre
Se déroulant à Reims en référence au baptême de Clovis, le sacre est une cérémonie qui marque le caractère exceptionnel du roi par rapport aux autres seigneurs du royaume :
- C'est une cérémonie religieuse pendant laquelle le roi est oint du saint chrême : on lui applique sur le front une huile considérée comme sainte.
- C'est une cérémonie politique, car tous les grands seigneurs du royaume sont présents et reconnaissent alors la puissance du monarque.
Couronnement d'Hugues Capet, roi de France
Grandes Chroniques de France via Wikimedia Commons
L'agrandissement du domaine royal
Les rois agrandissent le domaine royal en affirmant leur statut de seigneur suprême.
Les premiers Capétiens éprouvent des difficultés à imposer leur pouvoir sur les grands seigneurs. À partir du milieu du XIIe siècle, les rois tentent d'imposer l'hommage aux grands seigneurs : ceux qui refusent se voient confisquer leur fief.
Pour récupérer les fiefs, le roi peut :
- Faire la guerre à des seigneurs contestant son autorité et récupérer ainsi leur fief
- Racheter des terres auprès de ses vassaux
- Conclure des mariages pour lui-même ou pour des membres de sa famille avec des familles seigneuriales afin d'obtenir des fiefs en héritage
Philippe Auguste (1180 - 1223) remporte la bataille de Bouvines en 1214. C'est la première fois depuis plus de cent ans qu'un roi gagne contre ses vassaux, notamment contre le roi d'Angleterre (Jean sans Terre) qui possède des fiefs en France.
Philippe le Bel (1285 - 1314) se marie avec Jeanne de Navarre et récupère la région de Champagne.
L'agrandissement du domaine royal du XIe au XVe siècle
la mise en place d'une administration efficace
L'autorité du roi se consolide, le système féodal est progressivement remplacé par un système monarchique.
Philippe Auguste (1180 - 1223) renforce le pouvoir du roi en administrant le royaume :
- Il installe le pouvoir royal à Paris et renforce l'administration.
- Il nomme des baillis (au nord) et des sénéchaux (au sud) pour le représenter sur l'ensemble du domaine royal. Ils sont en charge de la justice, des finances et de l'armée royale dans leur province.
Après lui, les rois Louis IX (1226 - 1270) et Philippe le Bel (1285 - 1314) réorganisent la cour du roi en conseils spécialisés :
- Le conseil du roi est chargé de conseiller le roi sur les affaires politiques.
- Le Parlement reçoit les appels en justice.
Philippe le Bel (1285 - 1314) crée les premiers États généraux en 1302. Il confisque aussi les biens des templiers pour résoudre ses difficultés financières.
États généraux
Les États généraux sont des assemblées convoquées par le roi réunissant des membres du clergé, de la noblesse et des bourgeois dont le but est de faire accepter la politique du roi.
La guerre de Cent Ans (1337 - 1453) : la monarchie française en danger
Les origines de la guerre
Une crise de succession met en difficulté les rois de France : à la mort de Charles IV en 1328, les Capétiens n'ont plus de successeurs directs.
L'héritier le plus proche est Edouard, le petit-fils de Philippe le Bel. Mais Edouard est également roi d'Angleterre par sa mère sous le nom d'Edouard III. Il est inconcevable pour les Grands du royaume de France que le roi d'Angleterre soit aussi le roi de France.
Les Français invoquent la loi salique (qui est en réalité rédigée pour l'occasion) qui fixe les règles de succession et interdit la succession au trône par l'intermédiaire d'une femme.
Le cousin de Charles IV est sacré roi de France, il s'agit de Philippe de Valois (1328 - 1350).
Philippe de Valois, Joseph Cicolas Robert-Fleury
Paris 16 via Wikimedia Commons
Le déroulement de la guerre
Edouard III, qui possède des fiefs en France, refuse de prêter hommage au roi de France et revendique le trône de France.
Les Français subissent de nombreuses défaites contre les Anglais à Crécy et à Calais. Le roi français Jean II le Bon est fait prisonnier à Poitiers en 1356.
Sous le règne de Charles VI le fou (1380 à 1422), de nombreux seigneurs français, comme le duc de Bourgogne, s'allient aux Anglais. Suite à la défaite d'Azincourt (1415), le nord du pays est contrôlé par le roi d'Angleterre.
En 1420, le traité de Troyes, imposé par les Anglais victorieux, écarte le fils de Charles VI du trône de France et désigne comme héritier le roi d'Angleterre.
La bataille d'Azincourt (1415), miniature tirée de l'Abrégé de la Chronique d'Enguerrand de Monstrelet, XVe siècle
Chroniques d'Enguerrand de Monstrelet via Wikimedia Commons
La situation évolue en faveur des Français, en partie grâce à Jeanne d'Arc. À la tête d'une armée, elle reprend Orléans aux Anglais et permet le couronnement de Charles VII (1422 - 1461) à Reims. Elle est ensuite capturée par les Bourguignons et brûlée par les Anglais en 1431.
Charles VII poursuit la reconquête du royaume et la guerre se termine en 1453.
Jeanne d'Arc au siège d'Orléans, Jules-Eugène Lenepveu (1819 - 1898)
User Gdr via Wikimedia Commons
Une monarchie consolidée et modernisée
Au cours de la guerre, Charles VII parvient à moderniser considérablement l'État :
- Il crée une armée professionnelle permanente qui combat aux côtés des guerriers vassaux.
- Il convainc les États généraux de lever un nouvel impôt dans tout le royaume, la taille royale. Le clergé et la noblesse sont exemptés de cet impôt direct et permanent.
Son successeur Louis XI (1461 - 1483) poursuit la conquête de territoires et l'extension du domaine royal en s'emparant de terres occupées par le duc de Bourgogne, Charles le Téméraire.