Sommaire
ILes contacts entre l'Empire romain et les autres mondes antiquesALa route de la soieBUn commerce fondé sur les produits précieuxIILa Chine des HanALa dynastie impériale des HanBUne civilisation innovanteDès le IIe siècle av. J.-C., la route de la soie relie les Romains à la Chine des Han. Sur ces routes, maritimes ou terrestres, circulent des produits précieux. Elles mettent en relation deux civilisations : celle de la Méditerranée et celle de la Chine. La route de la soie est l'occasion de découvrir la dynastie des Han, qui dispose d'une organisation militaire efficace, et dans laquelle les découvertes scientifiques sont nombreuses.
Les contacts entre l'Empire romain et les autres mondes antiques
Les recherches archéologiques ont révélé de nombreux contacts entre les Romains et d'autres empires orientaux. Ces relations sont avant tout commerciales et fondées principalement sur la route de la soie, un commerce fondé sur les produits précieux.
La route de la soie
La route de la soie relie Rome et la Chine dès le milieu du IIe siècle. Rome et la Chine apprennent donc à se connaître. Cette route, qui traverse d'autres empires, enrichit considérablement les cités qu'elle traverse.
La protection des frontières par les Romains ne les empêche pas de s'ouvrir au commerce extérieur et d'avoir des contacts avec d'autres empires lointains. Cette route de 7 000 kilomètres, particulièrement longue et dont le parcours est éprouvant, est jalonnée de petites bourgades, où les marchands des caravanes peuvent s'arrêter pour se reposer. Ces caravanes peuvent parcourir 25 à 30 kilomètres en une journée.
Caravane
Une caravane est un ensemble composé d'un groupe de marchands et de bêtes (souvent des chameaux) transportant les marchandises.
© Colegota via Wikimedia Commons
L'Empire parthe domine la Perse à l'est de l'Asie Mineure du IIIe siècle av. J.-C. au IIIe siècle apr. J.-C. L'empire Kouchan domine le Nord de l'Inde du Ier au IIIe siècle. Ces deux empires se trouvent sur le chemin des marchands qui circulent entre Rome et la Chine. Ils constituent donc des intermédiaires obligés sur la route de la soie, malgré des relations parfois conflictuelles avec Rome.
De nombreuses traces et de très anciens récits de voyageurs attestent d'échanges entre Rome et la Chine des Han. Ces derniers sont au courant dès le Ier siècle des produits précieux qu'ils peuvent échanger avec les Romains. Les archéologues ont d'ailleurs retrouvé une multitude d'objets en Chine ou dans l'Empire romain, qui prouvent la richesse de ces échanges.
Un commerce fondé sur les produits précieux
Grâce à la route de la soie, des produits issus de l'Empire romain sont échangés contre des produits précieux chinois. Sur la route, le commerce de ces produits profite à certaines villes-étapes.
Les produits de l'Empire romain (tissus, huile d'olive, vin, verreries, corail) sont échangés contre la soie chinoise et d'autres produits de luxe comme le thé et les épices.
La soie est un produit très précieux et rare. Elle est issue du cocon produit par le ver à soie d'un mûrier. Les cocons des vers à soie sont bouillis puis leur soie est déroulée et filée. Commence alors un long et méticuleux filage de la soie.
Ces produits transforment la vie quotidienne des riches Romains, qui les apprécient, comme le montre la très célèbre fresque de la Villa des Mystères à Pompéi, sur laquelle on peut observer que les personnages portent de très belles pièces de soie.
Rituale di iniziazione ai Misteri, fresque, environ 60 av. J.-C., © Villa dei Misteri via Wikimedia Commons
La route de la soie est parcourue par des caravanes venues de toutes les contrées. Elle traverse des villes-étapes. Dans ces villes-étapes, les marchands peuvent se reposer et vendre une partie de leurs marchandises, ce qui contribue à développer et enrichir ces cités. Apamée, une des dernières villes romaines de la route, profite donc de ce commerce, comme le montre son impressionnante colonnade, qui s'étire sur près de 2 kilomètres, du nord au sud de la ville.
© Bernard Gagnon via Wikimedia Commons
La Chine des Han
La dynastie des Han règne sur la Chine antique durant quatre siècles. Elle se caractérise par une organisation impériale solide et par d'importantes innovations techniques.
La dynastie impériale des Han
Sous l'impulsion des Han, le territoire de l'empire chinois s'agrandit et se protège avec la construction de la Grande Muraille de Chine. Ces conquêtes permettent de sécuriser une partie de la route de la soie.
La dynastie des Han, fondée par Han Gaozu, dirige la Chine pendant quatre siècles, de 206 av. J.-C. à 220 apr. J.-C. Son empire ne cesse alors de s'agrandir, notamment durant le règne de l'empereur Wudi.
Pour se protéger des peuples nomades du Nord, la dynastie des Han commence à construire la « Grande Muraille ».
L'empire des Han est très hiérarchisé. L'empereur est au sommet de la société. Il recrute sur concours des fonctionnaires lettrés, les mandarins, qui appliquent ses décisions.
Mandarin
Un mandarin est un fonctionnaire de l'administration impériale de la dynastie des Han. Ils savent lire et écrire et sont recrutés sur concours.
Les empereurs encadrent également des gouverneurs, qui gèrent les différentes régions de l'empire. L'empire met également en place une monnaie et une langue communes, qui permettent d'unifier davantage sa population.
Une civilisation innovante
La civilisation antique chinoise est techniquement très avancée, grâce à de nombreuses inventions. Ces innovations ont lieu dans un contexte de développement des arts chinois.
Avant l'arrivée des Han, les Chinois maîtrisent déjà la fabrication de la soie et du métal. Leur règne correspond à de nombreuses innovations techniques, comme :
- le gouvernail, qui permet d'améliorer la navigation ;
- la boussole, qui permet aux marchands et aux militaires de s'orienter ;
- le papier, qui permet notamment de diffuser les idées de la civilisation chinoise.
Les Chinois sont également de grands artistes. Ils écrivent selon des techniques de calligraphie qui se perfectionnent de plus en plus.
Calligraphie
La calligraphie est l'art d'écrire et de bien former les caractères de l'écriture manuscrite.
Les Chinois fabriquent des objets précieux comme des statuettes en terre cuite ou en bronze, ou des broderies en soie.
Michael Gunter, © Gansu Provincial Museum via Wikimedia Commons