Giuseppe Mazzini défend l'unité italienne
Mazzini, "L'Italie, l'Autriche et le Pape", La revue indépendante, cité dans Sylvie Aprile, La Révolution inachevée, Belin, Paris, 2010.
Septembre 1845
Nous sommes un peuple de vingt et un à vingt-deux millions d'hommes, désignés depuis un temps immémorial sous un même nom, celui de peuple italien, renfermés entre les limites naturelles les plus précises que Dieu ait jamais tracées, parlant la même langue, ayant les mêmes croyances, les mêmes mœurs, les mêmes habitudes, fiers du plus glorieux passé politique, scientifique, artistique, qui soit connu dans l'histoire européenne [...] Nous n'avons pas de drapeau, pas de nom politique, pas de rang parmi les nations européennes. Nous n'avons pas de centre commun, pas de pacte commun, pas de marché commun. Nous sommes démembrés en sept États...Un de ces États, comprenant à peu près le quart de la péninsule, appartient à l'Autriche ; les autres, quelques-uns par des liens de famille, tous par le sentiment de leur faiblesse, en subissent l'influence.
L'unité italienne vue par Cavour
Camillo Cavour, "Des chemins de fer en Italie", Revue nouvelle.
1846
En Italie, une révolution démocratique n'a pas de chance de succès. La force réside presque exclusivement dans la classe moyenne et dans une partie de la classe supérieure. Sur des classes aussi fortement intéressées au maintien de l'ordre social, les doctrines subversives de la Jeune Italie 1 ont peu de prise. Il nous paraît évident que la précieuse conquête de notre nationalité ne peut être opérée que moyennant l'action combinée de toutes les forces vives du pays, c'est-à-dire par les princes nationaux franchement appuyés par tous les partis. Il nous suffira de citer à cet égard ce qui se passe en Piémont. Le développement donné à l'instruction primaire, l'établissement de plusieurs chaires consacrées à l'enseignement des sciences morales et politiques, les encouragements accordés à l'esprit d'association appliqués aux arts aussi bien qu'à l'industrie, et plusieurs autres mesures, sans parler des chemins de fer, attestent suffisamment que l'illustre monarque qui règne avec tant d'éclat sur ce royaume est décidé à maintenir cette politique glorieuse qui, dans le passé, a fait de sa famille la première dynastie italienne, et qui doit dans l'avenir l'élever encore à de plus hautes destinées.
1 La Jeune Italie est un mouvement animé par Mazzini dont l'objectif est la naissance d'un État italien démocratique.
Quels éléments permettent de présenter chaque document ?
L'auteur est Giuseppe Mazzini
Ce document est un extrait de l'article "L'Italie, l'Autriche et le Pape"
Il date de 1845
Il met en avant l'existence du peuple italien et l'absence d'unité nationale.
L'auteur est Camillo Cavour
Ce document est un extrait de l'article des "chemins de fer en Italie".
Il date de 1846
Il indique la forme du système politique que doit prendre l'Italie et le modèle que constitue le Piémont.
Document 1
Document 2
À l'aide du document 1, indiquer quels sont les éléments du texte qui mettent en avant l'unité du peuple italien et les éléments qui mettent en avant l'absence d'unité nationale.
"Nous sommes un peuple [...] désignés depuis un temps immémorial sous un même nom, celui de peuple italien".
"Renfermés entre les limites naturelles les plus précises"
"Parlant la même langue, ayant les mêmes croyances, les mêmes mœurs, les mêmes habitudes".
"Fiers du plus glorieux passé politique, scientifique, artistique, qui soit connu dans l'histoire européenne."
"Nous n'avons pas de drapeau, pas de nom politique, pas de rang parmi les nations européennes."
"Nous n'avons pas de centre commun, pas de pacte commun, pas de marché commun."
"Nous sommes démembrés en sept États".
"Un de ces États [...] appartient à l'Autriche ; les autres [...] en subissent l'influence.
L'unité du peuple italien
L'absence d'unité nationale
D'après le document 2, quel doit être le système politique en Italie ?
D'après le document 2, quel est l' argument de Cavour en faveur du système politique qu'il souhaite mettre en place ?
Dans le document 2, quels sont les exemples qui illustrent les différents aspects permettant à Cavour de présenter le Piémont comme un modèle pour l'unité italienne.
"Le développement donné à l'instruction primaire".
"L'établissement de plusieurs chaires consacrées à l'enseignement des sciences morales et politiques".
"Les encouragements accordés à l'esprit d'association appliqués aux arts aussi bien qu'à l'industrie".
"Les encouragements accordés" [au] "chemins de fer".
Le développement de l'éducation
L'action en faveur du développement économique