Sommaire
ILe travail, transformation de la nature par l'hommeALa distinction entre l'homme et l'animal par la techniqueBLa technique pour transformer la natureCLe monde habité par l'homme : un produit de son travailIILes effets du travail sur l'hommeALe travail : une formation entre contrainte et dépendanceBLe travail pour former l'homme d'un point de vue moralCLe travail pour former l'homme à vivre avec les autres1Travail et société2Travail et échangeIIILe travail et ses liens avec la libertéALe travail comme moyen pour être libreBLe travail comme obstacle à la liberté humaineCUn monde sans travail pour plus de libertéLe travail, transformation de la nature par l'homme
La distinction entre l'homme et l'animal par la technique
Ce qui distingue l'homme de l'animal, c'est sa capacité à travailler la nature, c'est-à-dire à la transformer en utilisant des moyens qui lui sont propres, à commencer par l'outil.
Technique
On appelle technique l'ensemble des procédés utilisés par l'homme pour transformer la nature par le travail. Ces procédés n'appartiennent pas eux-mêmes à la nature : une canne à pêche, même rudimentaire, n'est pas un simple bâton.
Les moyens techniques ont évolué au cours de l'histoire mais l'homme a toujours su construire des outils et des machines pour transformer la nature et faire évoluer son travail.
Sur les chantiers des pyramides, les ouvriers utilisaient déjà des outils, comme des leviers pour transporter les blocs. Au XIXe siècle, lors de la révolution industrielle, de nombreuses inventions ont révolutionné le travail de l'homme, comme la machine à vapeur qui a permis de voyager plus rapidement et de transporter plus facilement les marchandises. Aujourd'hui, une part très importante de la population travaille sur des ordinateurs. Ces nouveaux outils ont envahi les bureaux et transformé considérablement la façon de travailler.
La technique permet à l'homme d'inventer et de fabriquer des outils qui vont l'aider dans son travail et lui faciliter la tâche. Aucun autre animal étudié pour le moment n'est capable de faire cela. En effet, certains animaux peuvent utiliser des instruments, mais ils ne créent pas d'outils. Les instruments sont des objets à fonction unique qui sont comme des prolongements du corps.
Ainsi, le chimpanzé peut utiliser un bâton pour atteindre un objet ou de la nourriture hors de sa portée et le ramener à lui. L'homme, quant à lui, est capable de fabriquer des outils qui ont des fonctions multiples et de perfectionner cet outil.
L'opposition entre l'animal et l'homme, entre l'instrument et l'outil, symbolise l'opposition entre la nature et la culture. L'animal s'adapte à son environnement, l'homme transforme son environnement par le travail. Seul l'homme possède une culture, car il possède la technique.
Certaines dispositions naturelles anticipent l'activité technique, donc l'activité culturelle. Ainsi, l'usage de la main (la préhension, c'est-à-dire la capacité à saisir des objets avec la main grâce au pouce opposable) favorise l'homme. On peut même considérer la main comme un "outil naturel", le premier de tous, qui favorise l'homme et prépare l'invention des véritables outils. Toutefois, cela n'est pas suffisant puisque le chimpanzé, qui possède une main similaire, n'a pas de technique.
Anaxagore dit que l'homme pense parce qu'il a une main. La vérité est que l'homme a une main parce qu'il pense.
Aristote
Parties des animaux, trad. Frédéric Gain, Paris, éd. Le Livre de poche, coll. "Classiques de la philosophie" (2011)
La technique participe à ce que Claude Lévi-Strauss nomme la dialectique de la nature et de la culture, c'est-à-dire le passage, par transformation, de la nature à la culture. Or, c'est justement comme un acte de transformation que le travail est défini. Technique et travail sont indissociables, ils sont également ce qui différencie les hommes de tous les autres animaux.
La technique pour transformer la nature
La technique ne cesse d'évoluer puisqu'au cours de l'histoire, l'homme ne cesse de perfectionner les outils qu'il utilise.
Chaque savoir ou savoir-faire en appelle un autre. De ce fait, la technique est un moteur de l'histoire puisqu'elle permet l'évolution du travail de l'homme et la démultiplication des possibilités de transformation de la nature. La technique possède un caractère cumulatif : chaque machine ou outil inventé permet d'en créer d'autres, directement ou par combinaison.
Ainsi, la coutellerie, artisanale au départ, devient une production en série où des machines produisent elles-mêmes ce qui était autrefois un outil. Utilisé comme arme, le couteau, arme "blanche", est progressivement remplacé par l'arme à feu qui utilise elle-même une autre technique.
Certaines grandes inventions techniques ont permis à l'homme de maîtriser davantage son environnement et de faciliter son travail :
- La roue : c'est le premier mécanisme qui permet de transformer un outil en machine simple. Ainsi, grâce à la roue, l'homme a créé la poulie ou encore le treuil. Aussi fondamental, le levier, qui dépend directement de la connaissance géométrique, est combiné avec la roue dans l'engrenage, système de machines simples.
- La multiplication des rouages, elle, a permis de créer une machine complexe, l'automate. L'engrenage en est le prototype, il était utilisé comme support des machines mécaniques divertissantes d'Héron d'Alexandrie au Ier siècle.
- La machine moderne permet de transformer une source d'énergie en une autre. Ainsi, la machine à vapeur transforme l'énergie thermique de la vapeur d'eau en énergie mécanique permettant de faire avancer un train.
- La machine programmable, elle, repose sur l'information. L'information est une notion scientifique comme celle d'énergie. On parle également de "machines abstraites" ou "virtuelles" pour désigner le langage dans lequel est "codée" l'information. Ces machines ont envahi le monde du XXIe siècle, il s'agit des ordinateurs, des robots ou encore des pilotes automatiques.
Ainsi, chaque nouvelle invention technique a permis de révolutionner le travail de l'homme et a transformé la nature. Joseph Schumpeter et Karl Marx ont insisté sur le caractère décisif de l'innovation technologique dans la transformation du monde par l'homme.
Le moulin à bras vous donnera la société avec le suzerain [le seigneur de la société féodale], le moulin à vapeur, la société avec le capitalisme industriel.
Karl Marx
Misère de la philosophie, Paris, éd. Payot, coll. "Petite bibliothèque Payot" (n° 294) (2019)
1847
Le monde habité par l'homme : un produit de son travail
D'après le philosophe allemand Jakob von Uexküll, l'animal vit dans un environnement naturel qui constitue son "milieu". L'homme, quant à lui, vit dans un environnement "artificiel", son "monde" au sens de monde habitable. Ce "monde habitable" est le produit de la technique, donc du travail de l'homme.
Le feu permet de se chauffer et de protéger, de cuire des aliments, de préparer des matériaux de construction pour construire des édifices. Par la suite, la métallurgie, l'industrie du verre et la plastification, qui utilisent le feu, transforment l'habitat en des bâtiments de plus en plus complexes. On parle alors de "monde artificiel", essentiellement urbain, dans lequel vit l'homme aujourd'hui. C'est bien le travail qui est à l'origine de la modification de la nature.
Bâtir, habiter, penser.
Martin Heidegger
Essais et conférences, (Vorträge und Aufsätze), trad. André Préau, Paris, éd. Gallimard, coll. "Tel" (n° 52) (1980)
1951
Si l'homme a transformé la nature en construisant des villes, il a également réussi à maîtriser, d'une certaine façon, le temps.
Les TGV permettent à l'homme de traverser très rapidement des distances considérables, et les avions passent d'un continent à l'autre en une seule journée.
Le monde habité par l'homme n'a ainsi plus rien de "naturel". Heidegger conçoit la technique comme un "arraisonnement", c'est-à-dire une mise à la raison, presque une "mise au pas" du monde naturel. René Descartes déjà définissait la technique comme une manière de rendre les hommes "maîtres et possesseurs de la nature".
La prise de conscience écologique montre toutefois que l'homme n'est pas satisfait de cette transformation, par le travail, de la nature qui n'est pas, comme on le dit dans le langage courant, une source inépuisable de richesses. Ainsi, au XIXe siècle, Thomas Malthus montrait déjà que le rendement de l'agriculture diminue au fur et à mesure qu'augmente le nombre des hommes.
Les effets du travail sur l'homme
Le travail : une formation entre contrainte et dépendance
Les conditions dans lesquelles s'effectue le travail ont évolué avec l'histoire. L'homme a d'abord vécu dans de petites collectivités où tout le monde était "égal" devant l'impératif de survie et les tâches nécessaires pour le satisfaire comme la chasse, la pêche ou la cueillette. Tout le monde travaillait.
Avec les difficultés climatiques, l'errance et le nomadisme qui les ont suivis, la nécessité et surtout la rivalité entre clans ont conduit à des guerres de territoires, devenues de plus en plus meurtrières avec l'invention de la métallurgie et des armes. Ces guerres ont mené à l'esclavage, les premiers esclaves étant des prisonniers de guerre contraints de travailler pour les vainqueurs. Alors, le travail devient une contrainte et l'inégalité devant le travail se met en place.
Même en temps de paix, cette situation s'est généralisée : les plus démunis travaillent le plus durement dans des conditions difficiles. La notion du travail comme contrainte est apparue.
L'esclave est un instrument vivant, venant avant les autres [...]. Si les navettes [au moyen desquelles on tisse la laine] tissaient toutes seules, le maître des travaux n'aurait pas besoin de serviteurs, ni les chefs de familles, d'esclaves.
Aristote
La Politique, trad. Jules Tricot, Paris, éd. Vrin, coll. "Bibliothèque des Textes philosophiques" (1995)
IVe siècle av. J.-C.
Si le travail peut être perçu comme une contrainte, certains philosophes ont montré que ceux qui ne travaillent pas dépendent du travail des autres. C'est la dialectique du maître et de l'esclave, développée par Hegel dans Phénoménologie de l'esprit. Il montre que le travail, au départ "subi" par un être dépendant, forme et éduque le travailleur. Celui-ci acquiert des savoirs et des savoir-faire qui constituent une formation essentielle. Le maître, au contraire, sombre dans l'oisiveté, l'ennui et la guerre destructrice. Ainsi, le travail, devenu rapidement une dépendance, est aussi, par le progrès technique, la conquête d'une liberté, celle de la connaissance. Sans devenir "l'esclave de son esclave", le maître devient dépendant dans la mesure où il ne travaille pas car il a besoin du savoir technique de son esclave.
L'esclave prépare la nourriture pour son maître. Il fabrique même, plus tard, les armes au moyen desquelles celui-ci fait la guerre, et ainsi "domine" celui qui le sert et dépend de lui. Par ce moyen, l'esclave devient un artisan et, s'il apprend le maniement de l'arme, il devient aussi un guerrier.
Le maître s'approprie les armes mais n'en maîtrise que le maniement, non la fabrication. C'est pourquoi Grecs et Romains ont reconnu un "dieu" de la métallurgie, Héphaïstos ou Vulcain, aux côtés d'un "dieu" de la guerre, Arès ou Mars.
Le travail pour former l'homme d'un point de vue moral
Emmanuel Kant considère que le travail est un devoir envers soi-même, un devoir qui forme l'homme moralement parlant.
Pour Emmanuel Kant, le travail satisfait la conscience morale et la fierté humaine. Ainsi, l'animal satisfait ses besoins par l'instinct, l'homme par le travail. Il lui faut néanmoins pour cela un effort qui le sorte de la paresse. Le travail est donc un devoir et son habitude, une vertu. Aristote explique d'ailleurs que la vertu est l'habitude du bien. L'homme qui travaille serait alors un homme meilleur, plus moral, un homme dont la formation est plus accomplie car il se dépasse.
De plus, comme le souligne Freud, le travail peut être considéré comme un bien en lui-même.
Être normal, c'est aimer et travailler.
Sigmund Freud
Freud ne parle pas seulement du travail social, mais de tout effort pour mûrir et changer ainsi notre propre "nature". Il évoque le travail du deuil, effort mental pour surmonter la perte d'un être cher. Le terme "travail" est alors pris comme une métaphore et signifie l'effort sur soi-même.
Il faut encore réserver une place particulière à l'art, travail sur soi-même qui aboutit à la sublimation, c'est-à-dire à des œuvres qui transfigurent les épreuves subies par l'artiste dans sa vie ainsi que ses désirs refoulés.
Le travail pour former l'homme à vivre avec les autres
Travail et société
Le travail forme l'homme à la sociabilisation et lui apprend donc à vivre en société. Le travail est en effet lié à la diversité des techniques et à la nécessaire coopération sociale.
À la chasse, un homme rabat le gibier et l'autre prépare le piège. Le travail est divisé entre les hommes.
Les philosophes ont comparé cette division à celle d'un organisme, où toutes les parties (les organes avec leurs fonctions respectives) concourent à un même résultat. Pour que le travail aboutisse, il faut pouvoir coopérer. C'est pour cette raison que de nombreux philosophes voient dans la division du travail un facteur de cohésion sociale. On peut citer Platon et Aristote, mais également Adam Smith ou Emmanuel Kant. Tous soulignent que la division du travail favorise l'échange.
Division du travail
La division du travail est la répartition de l'ensemble des tâches à accomplir dans une société ou un groupe humain, indépendamment du statut social. Mais on parle surtout de division sociale du travail, en fonction du statut social (esclaves ou travailleurs libres comme les artisans ou commerçants, ou employés et dirigeants) et même du genre de travail à effectuer ("manuel" ou "intellectuel"). Toute activité de production implique en effet la répartition des tâches dans un ensemble organisé.
Remarque
Dans une chaîne de production quelconque (ex : automobiles) la conception (invention, maquette) la fabrication et la commercialisation s'enchaînent nécessairement, mais les tâches restent séparées.
Travail et échange
Le travail favorise également la communication, donc le rapport avec les autres. Il fait vraiment de l'homme un être social.
Pour Hegel, travail et langage sont d'ailleurs liés, il les considère comme les deux premières "extériorisations" (c'est-à-dire manifestations) de la conscience dans sa relation de "reconnaissance" par les autres consciences. C'est en travaillant avec les autres que le langage, le rapport humain et la communication se sont développés.
Le philosophe français Tran Duc Thao voit l'origine du langage dans la communication des premiers hominidés (ancêtres de l'homme). Les chasseurs se faisaient des gestes qui sont devenus des mots lorsqu'ils tentaient de rabattre le gibier les uns vers les autres.
Le langage devient un instrument de la socialisation, comme support du travail lui-même. Il permet à l'homme de maîtriser son environnement et de se former lui-même. Quelle que soit sa pénibilité, il développe la communication. Ceux qui ne travaillent pas peuvent donc se sentir exclus et frustrés de la compagnie de leurs semblables.
Le travail et ses liens avec la liberté
Le travail comme moyen pour être libre
Le règne de la liberté commence seulement à partir du moment où cesse le travail dicté par la nécessité et les fins extérieures.
Karl Marx
Le Capital. Critique de l'économie politique, (trad. Das Kapital. Kritik der politischen Ökonomie), trad. Joseph Roy, éd. Maurice Lachâtre
1867
Le travail a permis à l'homme de se libérer de la nature, de se sociabiliser et d'emmagasiner des connaissances, donc de se dépasser. D'ailleurs, même si les philosophes antiques assurent que le travail n'est pas pour les hommes libres, eux-mêmes "travaillent" puisqu'ils réfléchissent au monde et à la condition de l'homme et condamnent sévèrement l'oisiveté. Le travail dit intellectuel semble ainsi être une marque de la liberté humaine.
Par ailleurs, le travail a évolué au cours de l'histoire. En Occident, de nombreux changements ont permis de ne plus être exploité comme autrefois. Ainsi, Karl Marx souligne qu'il y a plus de liberté pour le travailleur dans le capitalisme que dans le servage féodal ou dans l'esclavage.
Dans le capitalisme en effet, des salariés vendent librement leur force de travail sur un "marché" déterminé seulement par la concurrence des travailleurs en recherche d'emploi. Leur "force de travail" est achetée tout aussi librement par les propriétaires des moyens de production ou détenteurs du capital industriel, commercial ou financier. L'esclave, au contraire, est la propriété de son maître. Ce dernier consomme ou revend ce que l'esclave produit, sans lui reverser aucun salaire.
Le travail comme obstacle à la liberté humaine
Toutefois, le travail est souvent associé à quelque chose de difficile.
Étymologiquement, "travail" signifie d'ailleurs "contrainte" ou même "moyen de torture" (tripalium en latin). La Bible fait même du travail la conséquence du péché. En effet, Dieu punit Adam et Ève en associant le travail à la douleur et l'effort : "tu travailleras à la sueur de ton front". Le travail serait alors une punition. Par ailleurs, l'idée que le travail rend libre a été exploitée au XXe siècle par des idéologies comme le nazisme ou le stalinisme, alors que c'est l'asservissement voire la destruction des hommes qui a effectivement été mis en place.
Le slogan "le travail rend libre" (Arbeit macht frei) figurait au fronton du camp de concentration nazi de Dachau alors que les hommes y étaient exploités et tués.
Le stalinisme a aussi fait l'apologie de l'effort de travail extrême, immortalisé par le mineur Stakhanov sous le nom de "stakhanovisme".
De plus, même si le travail forme la conscience du travailleur grâce à l'acquisition du savoir technique, de nombreux travailleurs semblent plutôt aliénés que libres. Ainsi, le travail ouvrier, industriel ou même bureaucratique peut "aliéner", c'est-à-dire rendre étranger à soi-même. Le philosophe hongrois Georg Lukacs assure que le travail peut aussi "réifier", c'est-à-dire donner l'apparence d'une chose.
Dans le film de Charlie Chaplin Les Temps modernes, le travail n'est pas libérateur, les ouvriers sont vus comme des êtres mécaniques répétant à la chaîne, inlassablement, le même geste toute la journée. Le personnage de Charlot est même pris dans les rouages de la machine : il devient un objet, il subit.
Un monde sans travail pour plus de liberté
Avec le progrès technique, l'idée d'un monde sans travail semble possible.
C'est ce que Jeremy Rifkin développe dans Fin du travail. On pourrait alors choisir de ne pas travailler (ou de travailler très peu) et vivre de "l'air du temps" comme le "bon sauvage" du Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes de Jean-Jacques Rousseau.
Tant que les hommes se contentèrent de leurs cabanes rustiques, tant qu'ils se bornèrent à coudre leurs habits de peaux [...], à se parer de plumes et de coquillages, à se peindre le corps de diverses couleurs, à perfectionner ou embellir leurs arcs et leurs flèches, à tailler avec des pierres tranchantes quelques canots de pêcheurs ou quelques grossiers instruments de musique, en un mot tant qu'ils ne s'appliquèrent qu'à des ouvrages qu'un seul pouvait faire, et qu'à des arts qui n'avaient pas besoin du concours de plusieurs mains, ils vécurent libres, sains, bons et heureux. [...] Ce sont le fer et le blé qui ont civilisé les hommes et perdu le genre humain.
Jean-Jacques Rousseau
Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, Paris, éd. GF Flammarion (2016)
1755