L'aliénation au travail selon Marx Exercice fondamental

Karl Marx, fondateur avec Engels du communisme, a étudié les transformations que le capitalisme a opérées sur divers aspects du travail. Cette étude l'a mené à affirmer que le travail du prolétaire constitue une aliénation, par laquelle il est dépossédé du fruit de son travail.

Le travail fait partie des activités les plus importantes par lesquelles un individu peut se réaliser, s'exprimer de manière concrète et objective. Notre travail nous définit socialement, il est une des manières par lesquelles nous nous exprimons aux yeux d'autrui. Les objets que produit l'artisan sont un motif de fierté, surtout s'il possède une manière unique de les produire.

Marx observe que le principe du salariat a rompu le lien qui unissait le travailleur et le produit de son travail. Un salarié ne vise, dans son travail, que sa survie, le produit de son travail ne lui est pas destiné et lui est par conséquent indifférent. La force de travail, dans le cadre du système de production capitaliste, est une marchandise que le prolétaire vend pour assurer sa survie. Marx affirme que le prolétaire est ainsi aliéné du produit de son travail : aliéner vient du mot anglais alien, qui signifie étranger. Aliéner son travail signifie donc le céder à un autre, l'idée d'une aliénation produite par le salariat signifie quant à elle que le travailleur perd la possibilité de se réaliser à travers lui, et ne travaille que pour sa survie : "Mais la manifestation de la force de travail, le travail, est l'activité vitale propre à l'ouvrier, sa façon à lui de manifester sa vie. Et c'est cette activité vitale qu'il vend à un tiers pour s'assurer les moyens de subsistance nécessaires. Son activité vitale n'est donc pour lui qu'un moyen de pouvoir exister. Il travaille pour vivre. Pour lui-même, le travail n'est pas une partie de sa vie, il est plutôt un sacrifice de sa vie. C'est une marchandise qu'il a adjugée à un tiers." (Karl Marx, Travail salarié et capital).