Quelles limites notre raison rencontre-t-elle dans son entreprise de connaissance ?
Qu'est-ce que l'épistémologie ?
En quel sens peut-on affirmer que la connaissance ne présente pas de limites ?
Quelles limites internes la connaissance présente-t-elle ?
Quelles limites externes la connaissance présente-t-elle ?
Jamais la science ne sera dans un état où elle rendra compte de tout ce qui peut être connu. Le champ du connaissable est illimité, nous ne l'aurons jamais épuisé. Cependant, cela revient-il à affirmer qu'il n'existe aucune limite à la connaissance ?
Affirmer que l'on n'atteindra jamais un stade où toutes les connaissances possibles sont réalisées ne revient pas à affirmer que l'on peut connaître absolument tout, ni de manière complète. La connaissance présente en effet des limites, et d'abord des limites externes : le temps qui passe, conjugué à notre mortalité, interdit de penser qu'au niveau individuel du moins, nous serons un jour capable de tout connaître. La science est également limitée par les moyens techniques dont on dispose : avant que le télescope ait atteint un certain niveau de perfectionnement, on pouvait encore défendre l'idée que le Soleil tournait autour de la Terre, et non l'inverse. Enfin, la question est débattue de savoir si l'on peut imposer des limites éthiques à la connaissance : peut-on permettre les tests sur des êtres humains ? Toute vérité est-elle bonne à connaître ?
À côté de ces limites externes, la connaissance présente également des limites internes, qui peuvent être issues de son fonctionnement même. Ainsi, on peut montrer que la connaissance repose sur le langage, qu'il soit formalisé scientifiquement ou non ; une connaissance particulière est donc toujours tributaire du langage spécifique qu'elle utilise, qui contient une partie d'arbitraire et ne peut présenter une parfaite correspondance avec le réel. D'autre part, certaines théories mathématiques ou physiques montrent que l'on ne peut connaître une chose avec exactitude, ni créer un système qui ferait la somme de toutes les connaissances. Le théorème d'incomplétude de Gödel montre ainsi que dans tout système complexe, il existe des propositions qui restent indémontrables au sein de ce système. La relation d'incertitude d'Heisenberg, quant à elle, montre que l'on ne peut connaître à la fois précisément la position et la quantité de mouvement d'un objet.
Ainsi, bien que la connaissance ne présente pas de fin, elle présente tout de même certaines limites : des limites externes, comme le temps, les moyens techniques mis à sa disposition et les éventuels problèmes éthiques qu'elle pose, mais également des limites internes, qui empêchent de penser que l'on puisse créer un système de toutes les connaissances, ou que l'on puisse connaître avec précision toutes les propriétés d'un objet.
- La connaissance est un processus virtuellement infini : on ne pourra jamais en arriver à bout.
- La connaissance présente cependant certaines limites, aussi bien externes (moyens techniques, temps, éthique) qu'internes (impossibilité d'un système regroupant toutes les connaissances).