Sommaire
ILa culture et les pratiques culturellesALa culture1La culture au sens anthropologique2La culture au sens sociologiqueBLes pratiques culturellesIILes facteurs qui influencent les choix culturelsAL'âgeBLa profession et le niveau de diplômesCLe genreIIIL'évolution des pratiques culturellesALa culture de masseBLe mélange des cultures et les inégalités de pratiques culturellesLes pratiques culturelles des individus dépendent de la culture du pays dans lequel les individus concernés vivent. Elles dépendent également de plusieurs variables sociologiques telles que l'âge, la profession, le niveau de diplômes ou encore le sexe de l'individu. Même si certaines évolutions permettent l'accès au plus grand nombre à certaines pratiques culturelles (culture de masse), les inégalités de pratiques culturelles existent toujours au sein de la société.
La culture et les pratiques culturelles
La culture
La culture au sens anthropologique
Les manières de dire "bonjour" varient d'un pays à l'autre à cause de la culture propre à chaque pays que l'on appelle culture anthropologique (les manières de faire, les coutumes, les mœurs sont différentes).
Par exemple, les manières de se dire "bonjour" varient d'un pays à l'autre : en France on se fait la bise ou on se serre la main, au Japon on se salue, en Russie on s'embrasse sur la bouche.
La culture au sens sociologique
Culture
La culture (au sens sociologique) est l'ensemble des valeurs, normes et pratiques sociales et culturelles propres à un groupe et intériorisées pendant le processus de socialisation.
Le fait de manger avec des couverts (norme), d'être respectueux (valeur) et d'aller au cinéma forment la culture au sens sociologique d'un pays.
Les pratiques culturelles
Pratique culturelle
Une pratique culturelle au sens sociologique est une pratique qui fait intervenir la culture des individus, les manières de faire et de penser propres à une collectivité humaine ou un groupe social déterminé.
La lecture, les sorties, le bricolage, le jardinage sont des pratiques culturelles car ce sont des manières de faire propres à une collectivité humaine.
Les sociologues distinguent des catégories différentes de pratiques culturelles :
- Les pratiques culturelles dites "légitimes" appartiennent aux classes supérieures : elles sont valorisées dans la société, considérées comme plus prestigieuses que d'autres.
- Les pratiques culturelles populaires sont souvent exécutées par les classes moins favorisées.
Les sorties au musée sont des pratiques culturelles légitimes car ce sont souvent les classes supérieures qui se rendent au musée tandis que la pêche est considérée comme une pratique culturelle populaire car elle est souvent pratiquée par les classes sociales les moins favorisées.
On retrouve dans les pratiques culturelles les mêmes mécanismes que dans les autres types de consommation de biens et services :
- Il y a des effets d'imitation entre des personnes d'un même statut ou de la part des classes populaires qui peuvent imiter les pratiques des milieux les plus favorisés.
- Il y a également des effets de distinction des classes supérieures qui se distinguent du reste de la société grâce à des pratiques culturelles légitimes particulières.
Les facteurs qui influencent les choix culturels
L'âge
On peut dire que l'âge est un facteur qui influence les choix culturels, car les individus d'âges différents n'ont pas les mêmes pratiques culturelles. Par exemple, en ce qui concerne les écrans :
- Les principaux téléspectateurs ont 65 ans ou plus.
- Les principaux utilisateurs des nouveaux écrans (ordinateurs, jeux vidéo) sont jeunes (entre 15 et 24 ans).
L'utilisation des écrans n'est donc pas la même selon l'âge des individus : les jeunes sont souvent sur l'ordinateur et les plus âgés devant la télévision. En d'autres termes, la télévision et les nouveaux écrans sont deux pratiques concurrentes : plus on regarde la télévision, moins on utilise les nouveaux écrans, et inversement.
Plus généralement, beaucoup de pratiques culturelles (la télévision mais également les sorties au cinéma, la lecture, etc.) varient selon l'âge des individus.
La profession et le niveau de diplômes
Capital culturel
Le capital culturel regroupe l'ensemble des diplômes, des savoirs et savoir-faire et des biens culturels possédés (livres, tableaux, etc.) par un individu.
La possession du baccalauréat, savoir changer une roue, connaître les principales dates de l'Histoire de France ainsi que l'ensemble des livres d'un individu font partie de son capital culturel.
Les individus ayant une profession de statut social élevé (cadres, professions intellectuelles supérieures par exemple) ont par exemple comme pratiques culturelles :
- Le musée : même si visiter un musée n'est pas cher (certains musées sont gratuits le dimanche, par exemple), les individus s'y rendant ont pour la plupart un niveau de diplômes élevé et ont des connaissances sur les œuvres du musée (capital culturel élevé) ce qui les encourage à se rendre au musée.
- La musique classique : généralement, ils ont des parents d'un statut social élevé et ils sont donc socialisés à ce genre de musique depuis leur enfance.
On remarque que dans presque tous les domaines, les pratiques culturelles des cadres sont plus intenses que celles des ouvriers.
Plus de 50 % des cadres ont lu plus de 10 livres en un an contre 17 % des ouvriers.
Néanmoins, il existe des activités dans lesquelles les ouvriers surpassent les cadres. Parmi elles, on trouve la télévision et les fêtes foraines.
Ces chiffres peuvent s'expliquer à première vue car les cadres ont des revenus plus élevés que les ouvriers : ils peuvent acheter plus de livres, de places de théâtre et de concert, etc.
Cependant, le salaire n'est pas le seul déterminant des pratiques culturelles.
Les ouvriers sont, en moyenne, mieux payés que les employés (1464 euros en moyenne par mois pour les premiers contre 1393 euros pour les seconds) mais les ouvriers ont des pratiques culturelles moins intenses que celles des employés (par exemple, 17 % des ouvriers ont lu plus de 10 livres en un an contre 27 % des employés).
Le salaire n'est donc pas le seul déterminant des pratiques culturelles : il y a également la culture propre à chaque groupe social qui détermine la fréquence des pratiques culturelles.
Plus l'individu a un niveau de diplôme élevé, plus il lit des livres (10 % des individus n'ayant aucun diplôme ont lu 20 livres ou plus en un an tandis qu'ils sont 39 % pour les bac +4 et bac +5).
Le genre
Le fait d'être un homme ou une femme détermine en partie ses pratiques culturelles.
En ce qui concerne la lecture, en moyenne, les femmes lisent plus de livres que les hommes : en 2008, sur 100 femmes, 25 n'ont lu aucun livre tandis que sur 100 hommes, ils sont 36 dans ce cas.
Au sein d'une même pratique culturelle, le genre peut également avoir une influence.
Les contenus de la lecture peuvent aussi varier selon que l'individu est un homme ou une femme. Il existe une presse spécifique à destination des femmes : les magazines "féminins". Ils traitent de sujets perçus comme féminins : mode, beauté, etc. Il existe aussi des magazines spécialisés dans des sujets perçus comme masculins (qui traitent de chasse, de mécanique, etc.). Cette différenciation s'appuie sur des centres d'intérêts différents, résultats d'une socialisation différenciée.
L'évolution des pratiques culturelles
La culture de masse
Culture de masse
La culture de masse est une culture produite par les industries culturelles et les médias de masse. Elle concerne le plus grand nombre d'individus, et se diffuse dans toute la société, indépendamment de la catégorie sociale.
La télévision est un objet de transmission de la culture de masse car les émissions diffusées sont produites par les industries culturelles et la très grande majorité des individus possèdent une télévision.
- La culture de masse apparaît en France entre 1850 et 1900.
- Les premiers éléments de la culture de masse sont les journaux quotidiens à grande diffusion (comme Le Petit Journal, Le Petit Parisien, etc.), des expositions (comme l'Exposition universelle de 1867), la bicyclette et le cinématographe.
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la culture de masse a pu se développer grâce à plusieurs facteurs :
- L'industrialisation puis la robotisation ont permis une production de masse et la création d'objets (la télévision, la voiture) ou de contenus (les informations, la littérature populaire) économiquement accessibles à un large public.
- La dématérialisation des contenus permet de s'informer sans avoir besoin d'acheter des éléments matériels (comme des journaux) ce qui facilite la diffusion des informations.
- La généralisation de l'Internet haut débit permet de s'informer de manière rapide, sans déplacement.
- Le coût des ordinateurs, des consoles de jeux et des téléphones a baissé, ce qui a permis à la majorité des ménages de s'équiper et de créer une culture de masse autour de ces objets.
Le mélange des cultures et les inégalités de pratiques culturelles
Les individus des classes supérieures semblent avoir des pratiques culturelles de plus en plus variées (éclectisme) :
- Ils aiment la culture savante : ils vont à l'opéra, regardent Arte, lisent des livres, etc.
- Mais ils pratiquent également la culture populaire : ils regardent la télévision, écoutent des chansons de variété, vont aux fêtes foraines, etc.
Il y a donc un certain mélange des cultures : il existe des pratiques culturelles réalisées à la fois par des individus de différentes catégorie sociales.
Cependant, cela ne signifie pas qu'il n'y a plus d'inégalités culturelles.
- D'une part, il existe toujours des différences dans les choix culturels : les cadres vont toujours plus au théâtre et à des concerts de musique classique que les ouvriers.
- D'autre part, ce sont surtout les individus issus des classes supérieures qui ont des pratiques de plus en plus variées, alors que les individus issus de classes populaires ont des goûts moins variés. Il semble donc que la consommation de produits culturels variés soit un élément de distinction des classes supérieures par rapport aux milieux plus populaires.