Sommaire
IL'agriculture intensive : un modèle aux conséquences multiplesAUne population croissante à nourrirBLes conséquences négatives de l'agriculture intensiveIILes caractéristiques de l'agriculture durableADéfinition de l'agriculture durableBLa diversité des modèles agricoles durablesCLe rôle de la recherche agronomiqueCertaines pratiques utilisées en agriculture intensive ont des conséquences négatives sur la qualité des sols, sur l'environnement et sur la santé. Afin de limiter ces conséquences, mais tout en assurant la couverture des besoins de l'humanité, des pratiques agricoles durables se développent. Ces pratiquent se basent sur la recherche agronomique.
L'agriculture intensive : un modèle aux conséquences multiples
La croissance démographique impose de nourrir de plus en plus d'humains. L'agriculture intensive vise cet objectif. Cependant, certaines pratiques comme le recours massif aux intrants ont des conséquences négatives sur l'environnement et sur la santé des individus. L'agriculture intensive contribue ainsi à diminuer la fertilité des sols, réduire la biodiversité, polluer les sols et les eaux, et peut avoir des effets néfastes sur la santé.
Une population croissante à nourrir
Les êtres humains sont de plus en plus nombreux : ils sont 7,7 milliards en 2019. L'agriculture intensive, avec ses rendements élevés, permet de nourrir l'humanité.
En 2019, la population mondiale atteint le chiffre de 7,7 milliards d'individus. Cette croissance démographique est exponentielle : il y avait environ 1,5 milliard d'humains en 1900 et 2,5 milliards d'humains en 1950. Il faut fournir l'énergie, l'eau et la nourriture nécessaires à l'ensemble de cette humanité.
De plus, l'amélioration du niveau de vie dans divers pays, notamment dans les pays émergents, conduit les humains à consommer davantage.
La consommation de viande augmente à l'échelle planétaire. Pour produire cette viande, il faut plus d'animaux, et pour nourrir ces animaux, on produit toujours plus de végétaux. De nombreuses terres cultivables sont ainsi utilisées pour produire du soja ou du blé à destination des animaux, alors qu'elles pourraient être utilisées pour produire de la nourriture à destination des humains.
L'agriculture intensive repose sur des techniques de monoculture intensive et sur l'élevage intensif. C'est une solution face à la demande toujours plus forte en nourriture, puisqu'elle s'accompagne de rendements élevés.
Les conséquences négatives de l'agriculture intensive
L'agriculture intensive a un impact significativement plus élevé sur l'environnement que l'agriculture vivrière ou l'agriculture extensive.
Certaines pratiques utilisées en agriculture intensive sont à l'origine de l'érosion des sols.
Le labourage traditionnel, profond, modifie l'organisation du sol, en tassant l'humus. Lors des pluies, l'eau qui ne s'infiltre pas ruisselle en surface en emportant des particules du sol.
En France, chaque année, plus de 3 t/ha de sol sont érodés.
Par ailleurs, l'utilisation massive d'intrants tels que les engrais et les produits phytosanitaires a également des effets négatifs sur l'environnement proche et la santé des individus.
Lorsque l'agriculteur utilise trop d'engrais azotés, ceux-ci peuvent être entraînés par les eaux de pluie et contaminer les cours d'eau et les eaux souterraines.
Bioccumulation
La bioaccumulation désigne la capacité d'un organisme vivant à concentrer dans son organisme une substance chimique.
Le chlordécone est un produit phytosanitaire utilisé massivement de 1972 à 1993 aux Antilles afin de lutter contre le charançon du bananier, un insecte ravageur des bananeraies. Le chlordécone se répand dans tout l'environnement proche : dans les sols, les rivières, et une partie du littoral. Il contamine le corps des animaux aquatiques et s'accumule dans leur organisme par bioaccumulation le long des chaînes alimentaires. Le chlordécone est classé cancérogène par l'OMS.
De plus, les nitrates contenus dans les engrais stimulent la croissance de certaines algues qui prolifèrent : ce sont les marées vertes. Après leur mort, ces algues sont dégradées par des bactéries qui se multiplient à leur tour, en consommant le dioxygène dissous dans l'eau. La faune aquatique (mollusques, poissons, etc.) ne peut plus respirer et meurt.
Enfin, la consommation d'une eau dont la teneur en nitrates dépasse 50 mg/L peut modifier les globules du sang et faire apparaître une maladie, la méthémoglobinémie.
L'origine de la méthémoglobinémie, une anomalie du transport du dioxygène par le sang
Les caractéristiques de l'agriculture durable
Il existe une diversité de modèles agricoles durables qui permettent de limiter les impacts négatifs sur l'environnement et la santé. Les pratiques agricoles durables s'appuient sur les connaissances et les technologies apportées par la recherche agronomique.
Définition de l'agriculture durable
Agriculture durable
L'agriculture durable permet de répondre aux besoins actuels des êtres humains sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs.
La diversité des modèles agricoles durables
Il existe plusieurs modèles agricoles durables permettant de répondre aux besoins actuels des êtres humains sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. C'est le cas de l'agriculture biologique ou de l'agriculture de conservation. Leurs rendements sont généralement inférieurs à ceux de l'agriculture intensive.
L'agriculture biologique ne repose pas sur l'utilisation de produits chimiques de synthèse ni d'OGM. Elle limite les intrants. Une très courte liste de produits phytosanitaires est utilisée, contre environ 400 pour l'agriculture intensive. Le rendement agricole de l'agriculture biologique est souvent plus faible que celui de l'agriculture intensive.
Certains produits phytosanitaires utilisés dans l'agriculture biologique posent toutefois des problèmes de toxicité.
La bouillie bordelaise, autorisée en agriculture biologique, permet de lutter contre des maladies provoquées par des champignons. C'est un produit contenant du cuivre qui peut s'accumuler dans le sol et nuire à la biodiversité microbienne.
L'agriculture de conservation ne repose pas sur l'utilisation du labour traditionnel profond. Les sols sont recouverts de débris végétaux de l'année précédente, ce qui permet de réduire le recours aux engrais. Par ailleurs, on utilise souvent la rotation des cultures pour limiter l'utilisation d'intrants.
Sur une terre agricole, la première année, on cultive des fabacées (légumineuses). Le sol s'enrichit en azote, grâce au développement de bactéries fixatrices d'azote en symbiose avec les racines des végétaux. L'année suivante, on peut alors semer une espèce plus « gourmande » en azote, sans que cela ne nécessite un engrais azoté.
Le rendement agricole de l'agriculture biologique et de l'agriculture de conservation est souvent plus faible que celui de l'agriculture intensive.
Le rôle de la recherche agronomique
L'agriculture durable s'appuie sur les connaissances et les technologies apportées par la recherche agronomique.
Agronomie
L'agronomie est l'ensemble des sciences (sciences naturelles, sociologiques et économiques) et des techniques qui interviennent dans la compréhension et la pratique de l'agriculture.
Certains agriculteurs s'appuient sur des outils technologiques très récents pour estimer les besoins des sols et épandre la juste dose d'engrais. Ils disposent d'une cartographie de leurs terrains, obtenue par satellite, et d'un système de guidage par GPS de leurs machines agricoles.
Des agronomes ont mis au point des variétés de vigne peu sensibles à des maladies classiques de vigne, ce qui permet aux viticulteurs d'utiliser moins de produits phytosanitaires.