Définir le phénotype immunitaire Exercice de connaissances

Le phénotype décrit toutes les caractéristiques à l'échelle moléculaire, cellulaire, des organes, d'un individu. On peut définir un phénotype immunitaire pour chaque individu qui correspond à la diversité des cellules immunitaires qu'il possède. Nous verrons ici comment le phénotype immunitaire se met en place et comment il évolue au cours de la vie d'un individu.

À la naissance un individu possède une grande diversité de lymphocytes B et lymphocytes T. Ceux-ci possèdent chacun un type d'anticorps membranaire spécifique ou un type de récepteur T spécifique. Comme ils n'ont jamais rencontré leur antigène on parle de lymphocytes naïfs. Ces lymphocytes naïfs sont directement liés au génotype de l'individu. L'entrée d'un pathogène dans l'organisme va déclencher une réponse immunitaire primaire, les lymphocytes B et T naïfs spécifiques des antigènes du pathogène vont être sélectionnés, on parle de sélection clonale. Ils vont ensuite se multiplier et se différencier d'une part en cellules effectrices (plasmocytes, lymphocytes T auxiliaires, lymphocytes T cytotoxiques), mais également des cellules mémoires. Les cellules mémoires enrichissent le phénotype immunitaire. Ainsi, chaque rencontre avec un pathogène modifie légèrement le phénotype immunitaire de l'individu.

Ce phénotype va évoluer tout au long de sa vie en fonction de l'environnement et donc des antigènes rencontrés. Ainsi, le phénotype immunitaire résulte d'une interaction complexe entre le génotype (pool de lymphocytes B et T naïfs) et l'environnement (lymphocytes mémoires pour les antigènes déjà rencontrés). La production de lymphocytes naïfs a lieu tout au long de la vie au niveau de la moelle osseuse, mais elle diminue progressivement avec l'âge. Au cours de la vie, la rencontre avec des antigènes de l'environnement augmente, donc la quantité de lymphocytes mémoires augmente lui aussi. Ainsi avec l'âge, la proportion de lymphocytes naïfs diminue, alors que celle de lymphocytes mémoires augmente.

Le phénotype immunitaire est propre à chaque individu en fonction de son génotype et de l'environnement, mais il peut également être modifié artificiellement. En effet la vaccination va entraîner une réponse primaire artificielle et permettre la formation de cellules immunitaires mémoires pour l'antigène choisi. Dans le cas où un vaccin est généralisé dans une population, tous les individus de la population vont présenter les cellules mémoires pour cet antigène. Ainsi la vaccination peut entraîner une disparition quasi-totale de certains virus dans les populations vaccinées. Cependant, si la vaccination cesse chez les jeunes, alors certaines maladies rares pourront réapparaître et s'étendre de nouveau dans la population chez les personnes non immunisées.