En utilisant les connaissances et les documents proposés, montrer que la végétalisation envisagée dans le cas étudié correspond bien à une mesure d'adaptation.
Les mesures d'adaptation
Le GIEC, Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, a été créé en 1988 afin d'étudier le mécanisme de réchauffement climatique planétaire.
Ce groupe d'experts, sous la dépendance de l'ONU, met rapidement en évidence deux grands types de réponses face aux changements climatiques :
- lutte contre les causes du réchauffement (diminution des rejets de gaz à effet de serre, développement des énergies renouvelables, etc.) ;
- lutte contre les conséquences du changement, ce qui suppose des changements de comportements, des changements sociétaux, économiques, etc., en réponse au changement climatique. Il s'agit des mesures d'adaptation. Ces mesures peuvent être locales, régionales, et être envisagées sur le moyen ou le long terme.
La notion d'adaptation ne signifie pas seulement la mise en place de moyens de résilience, d'ajustements à la situation climatique qui se dégrade. Elle intègre aussi l'idée même de la remise en question des fondements des systèmes énergétiques, économiques, sociaux et mêmes institutionnels qui sont en place à différentes échelles (communales, régionales, nationales, transnationales, etc.).
Une mesure : la végétalisation des zones urbaines
En région parisienne, des expérimentations ont été menées, consistant à végétaliser les zones urbaines :
- La végétalisation en toiture, qui a surtout permis de jouer un rôle d'isolant thermique, atténuant l'utilisation des systèmes de chauffage ou de climatisation.
- La végétalisation au sol, par des pelouses ou des zones arborées. Ces zones, surtout lorsqu'elles sont mixtes (pelouses et zones arborées) ont un effet de rafraîchissement très net. Et plus la végétalisation est importante, plus cet effet de rafraîchissement est marqué.
Ainsi, la végétalisation a des effets positifs variés : diminution de l'utilisation d'énergie, effet de lutte contre le phénomène d'îlot de chaleur urbain, développement d'une biodiversité spécifique, etc.
Le phénomène des îlots de chaleur urbains
Les villes sont très zones très artificialisées : présence de bâtiments pouvant absorber la chaleur le jour et la rejeter la nuit, rues étroites limitant la circulation de l'air, etc. Ces facteurs font qu'il règne un véritable climat singulier dans les villes.
Il est habituel d'observer, dans les rues d'une ville, des températures plus élevées de plusieurs degrés de celles qui peuvent être mesurées dans la campagne alentour (la « surchauffe » pouvant atteindre 10 °C) : c'est le phénomène d'îlot de chaleur urbain.
En outre, la température nocturne reste très élevée, et des périodes de canicule de plus en plus fréquentes apparaissent en ville, entraînant parfois d'importants problèmes sanitaires (les décès de la canicule de 2003 sont en partie imputables à cette « surchauffe » nocturne).
Le réchauffement climatique est accentué en ville par ce phénomène. Les périodes de canicule restent encore exceptionnelles, mais les modèles indiquent que 11 jours de canicule pourraient se produire chaque année en région parisienne, à l'horizon 2100.
Enfin, l'utilisation croissante des appareils de climatisation aggrave encore ce phénomène : destinés à lutter contre un excédent de température à l'intérieur des maisons, les climatiseurs engendrent un rejet d'air chaud dans les rues.
Qu'est-ce que le GIEC ?
Le document 1 indique que le GIEC est le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat.
À quoi correspond le phénomène d'îlot de chaleur urbain ?
C'est le document 3 qui fournit cette réponse : il s'agit d'une « surchauffe » en milieu urbain.
Quel est le rôle des mécanismes d'adaptation ?
C'est le document 1 qui fournit la réponse : le rôle des mécanismes d'adaptation est la « Lutte contre les conséquences du changement ».
Vrai ou faux ? La végétalisation mixte au sol est plus efficace pour lutter contre le phénomène d'îlot de chaleur urbain que la végétalisation sur les toits.
Vrai. C'est ce que montrent les études réalisées en région parisienne (document 2).
Vrai ou faux ? La végétalisation au sol des zones urbaines est une méthode efficace pour limiter l'émission des GES et lutter contre la cause du réchauffement climatique.
Faux. La végétalisation des zones urbaines est une mesure d'adaptation qui lutte contre les effets indésirables du réchauffement, amplifiés en zone urbaine.
Le document 1 permet de définir ce qu'est une mesure d'adaptation : il s'agit d'une mesure destinée à lutter non contre les causes du réchauffement climatique (augmentation d'origine anthropique de l'effet de serre due à une surconsommation des combustibles fossiles et à la déforestation), mais contre les conséquences de ce réchauffement.
Le document 3 présente, justement, un de ces effets préoccupants : le phénomène des îlots de chaleur urbains. Il s'agit d'une « surchauffe » observée dans les centres-villes fortement anthropisés, dans lesquels la circulation de l'air est réduite et l'absorption de la chaleur par les bâtiments est importante. La température en ville peut alors être très supérieure à la température dans les campagnes environnantes, si bien que les températures nocturnes restent très élevés, ce qui nuit aux organismes, notamment les plus fragiles. Une surmortalité peut alors être observée lors d'épisodes caniculaires de plus en plus fréquents, du fait du réchauffement global.
Le document 2 présente la végétalisation en zone urbaine. La végétalisation sur les toitures permet de limiter l'utilisation des climatiseurs et des appareils de chauffage. Cela diminue donc la consommation d'énergie en ville. Il s'agit plutôt d'une lutte contre les causes du réchauffement climatique. En revanche, la végétalisation au sol, mêlant pelouses et arbres, exerce un effet de refroidissement net. Cela permet donc de lutter contre une conséquence du réchauffement : la multiplication des périodes de canicules liées aux îlots de chaleur urbains.
La végétalisation en zone urbaine est donc bien une mesure d'adaptation au réchauffement climatique.