Après avoir lu le texte suivant, répondre aux questions qui permettront de l'étudier.
Histoire de ma vie
George Sand
1855
« J'étais fortement constituée, et, durant toute mon enfance, j'annonçais devoir être fort belle, promesse que je n'ai point tenue. Il y eut peut-être de ma faute, car à l'âge où la beauté fleurit, je passais déjà les nuits à lire et à écrire. Étant fille de deux êtres d'une beauté parfaite, j'aurais dû ne pas dégénérer, et ma pauvre mère, qui estimait la beauté plus que tout, m'en faisait souvent de naïfs reproches. Pour moi, je ne pus jamais m'astreindre à soigner ma personne. Autant j'aime l'extrême propreté, autant les recherches de la mollesse m'ont toujours paru insupportables.
Se priver de travail pour avoir l'œil frais, ne pas courir au soleil quand ce bon soleil de Dieu vous attire irrésistiblement, ne point marcher dans de bons gros sabots de peur de se déformer le cou-de-pied, porter des gants, c'est-à-dire renoncer à l'adresse et à la force de ses mains, se condamner à une éternelle gaucherie, à une éternelle débilité, ne jamais se fatiguer quand tout nous commande de ne point nous épargner, vivre enfin sous une cloche pour n'être ni halée, ni gercée, ni flétrie avant l'âge, voilà ce qu'il me fut impossible d'observer. Ma grand-mère renchérissait encore sur les réprimandes de ma mère, et le chapitre des chapeaux et des gants fit le désespoir de mon enfance ; mais, quoique je n'eus qu'un instant de fraîcheur et jamais de beauté. Mes traits étaient cependant assez bien formés, mais je ne songeais jamais à leur donner la moindre expression. […]
Somme toute, avec des cheveux, des yeux, des dents et aucune difformité, je ne fus ni laide ni belle dans ma jeunesse, avantage que je considère comme sérieux à mon point de vue, car la laideur inspire des préventions dans un sens, la beauté dans un autre. On attend trop d'un extérieur brillant, on se méfie trop d'un extérieur qui repousse. Il vaut mieux avoir une bonne figure qui n'éblouit et n'effraye personne, et je m'en suis bien trouvée avec mes amis des deux sexes. »
Quel est le genre littéraire de ce texte ?
Quel est le type de ce texte ?
Quel est le sujet abordé dans ce texte ?
Quels sont les éléments qui permettent de dire que ce texte est autobiographique ?
Quel aspect de la personnalité de George Sand est mis en évidence dans le deuxième paragraphe de cet extrait ?
Pour affirmer son désaccord avec sa mère et sa grand-mère, quel moyen lexical George Sand emploie-t-elle ?
Quel procédé d'écriture est utilisé dans cette phrase du deuxième paragraphe ?
« Se priver de travail pour avoir l'œil frais, ne pas courir au soleil quand ce bon soleil de Dieu vous attire irrésistiblement, ne point marcher dans de bons gros sabots de peur de se déformer le cou-de-pied, porter des gants, c'est-à-dire renoncer à l'adresse et à la force de ses mains, se condamner à une éternelle gaucherie, à une éternelle débilité, ne jamais se fatiguer quand tout nous commande de ne point nous épargner, vivre enfin sous une cloche pour n'être ni halée, ni gercée, ni flétrie avant l'âge, voilà ce qu'il me fut impossible d'observer. »
Quel est le radical de l'adjectif qualificatif « insupportables » ?
Quel est le suffixe de l'adverbe « irrésistiblement » ?
Quel degré de l'adjectif est exprimé dans l'expression « fort belle » ?
Quelle est la valeur du verbe « vaut » au présent de l'indicatif dans la phrase « Il vaut mieux avoir une bonne figure qui n'éblouit et n'effraye personne, et je m'en suis bien trouvée avec mes amis des deux sexes » ?