Après avoir lu le texte suivant, répondre aux questions qui permettront de l'étudier.
« Correspondances », Les Fleurs du Mal
Charles Baudelaire
1857
« La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles ;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.
Comme de longs échos qui de loin se confondent,
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.
Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
— Et d'autres, corrompus, riches et triomphants.
Ayant l'expansion des choses infinies,
Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens. »
Quel est le genre littéraire de ce texte ?
Le genre littéraire de ce texte est poétique. C'est un poème écrit par Charles Baudelaire.
Quelle est la forme poétique de ce texte ?
La forme poétique de ce texte est un sonnet organisé en deux quatrains (strophe de 4 vers) et deux tercets (strophe de 3 vers).
Quel est le schéma de rimes utilisé dans ce poème ?
Le schéma de rimes utilisé dans ce poème est celui des rimes embrassées que l'on note de la manière suivante : ABBA, en l'occurrence « -liers/-oles/-oles/-liers ».
Quelle est la figure de style utilisée au premier vers, dès l'ouverture du sonnet, « La Nature est un temple où de vivants piliers » ?
La figure de style utilisée au premier vers, dès l'ouverture du sonnet, « La Nature est un temple où de vivants piliers », est la métaphore qui compare implicitement, sans outil de comparaison, la « Nature » à un « temple ».
Que signifie la métaphore du premier vers, « La Nature est un temple où de vivants piliers » ?
La métaphore du premier vers « La Nature est un temple où de vivants piliers » signifie que la nature est un lieu sacré comme l'est un temple. Baudelaire établit une correspondance entre la nature et ce lieu sacré. Pour bien comprendre la nature et son message, il doit être décrypté. Le poète doit déchiffrer le sens de la nature, le sens présent dans les « forêts de symboles » car chaque arbre, chaque élément naturel délivre un message à l'homme qui souhaite l'écouter.
Quelle est la valeur du présent de l'indicatif « est » utilisé dans le premier vers du poème : « La Nature est un temple où de vivants piliers » ?
La valeur du présent de l'indicatif « est » utilisé dans le premier vers du poème « La Nature est un temple où de vivants piliers » est vérité générale car le poète énonce ici une loi concernant la nature. Cette loi est valable tout le temps.
Quelle est la figure de style utilisée dans le vers « Vaste comme la nuit et comme la clarté » ?
La figure de style utilisée dans le vers « Vaste comme la nuit et comme la clarté, » est la comparaison et ce, deux fois, comme le suggère l'emploi de l'outil de comparaison « comme ». L'unité présente au sein de la constitution de la nature est comparée à la grandeur (« vaste ») de la nuit et de la clarté pour montrer toute la complexité de la nature et de son message mystérieux.
Quelle est la fonction grammaticale de « de symboles » dans le groupe nominal ?
La fonction grammaticale de « de symboles » dans le groupe nominal « des forêts de symboles » est complément du nom « forêts ». Le complément du nom est mis en évidence par la présence de la préposition « de » qui l'introduit. Il souligne le côté mystérieux de la nature et de ses forêts.
Quelle est la fonction grammaticale de l'adjectif qualificatif « vivants » dans le groupe nominal « de vivants piliers » ?
La fonction grammaticale de l'adjectif qualificatif « vivants » dans le groupe nominal « de vivants piliers » est épithète liée du nom « piliers ». Par son sens, l'adjectif souligne que la nature est remplie de vie et de sens.
Quel rôle fondamental joue le poète au sein de la nature ?
Le rôle fondamental que joue le poète au sein de la nature est de faire le lien entre l'homme et la nature pour en révéler le sens caché. Sa sensibilité et sa connaissance permettent au poète d'être apte à bien recevoir le message délivré par la nature, à bien le comprendre et à être capable de le donner à lire aux autres hommes. Pour cela, le poète utilise le système des synesthésies en associant, à l'aide de comparaisons, des sensations de natures différentes comme la relation entre l'odorat (« des parfums frais »), le toucher (« doux ») et l'ouïe (« hautbois »).