Nommer chacune des figures de style de ressemblance notées en gras.
« Il neigeait. On était vaincu par sa conquête.
Pour la première fois l'aigle baissait la tête.
Sombres jours ! L'empereur revenait lentement,
Laissant derrière lui brûler Moscou fumant.
Il neigeait. L'âpre hiver fondait en avalanche. »
(Victor Hugo, « L'Expiation », Les Châtiments, 1852)
La figure de style de ressemblance mise en évidence dans le texte précédent est une métaphore : « l'aigle baissait la tête. » Elle consiste à rapprocher comparé et comparant sans outil de comparaison. Ici, l'aigle désigne en réalité l'empereur Napoléon, mentionné dans le vers suivant : « L'empereur revenait lentement ».
« La vie humaine est semblable à un chemin dont l'issue est un précipice affreux. On nous en avertit dès les premiers pas, mais la loi est portée : il faut avancer toujours, je voudrais retourner en arrière… Marche, marche. Un poids invincible, une force irrésistible nous entraîne : il faut sans cesse avancer vers le précipice. Mille traverses, mille peines nous fatiguent, et nous inquiètent sur la route. Encore si je pouvais éviter ce précipice affreux ! »
(Jacques-Bénigne Bossuet, Sermon pour le jour de Pâques, 1772)
La figure de style de ressemblance mise en évidence dans le texte précédent est une comparaison : « La vie humaine est semblable à un chemin dont l'issue est un précipice affreux. » Elle consiste à rapprocher deux éléments, le comparant et le comparé, au moyen d'un outil de comparaison, ici l'adjectif « semblable » suivi de la préposition « à ».
« Adolphe essaie de cacher l'ennui que lui donne ce torrent de paroles, qui commence à moitié chemin de son domicile et qui ne trouve pas de mer où se jeter. Quand Caroline est dans sa chambre, elle continue toujours :
— Tu vois que si des raisons pouvaient me rendre la santé, m'empêcher de souhaiter un exercice que la nature m'indique, je ne manquerais pas de raisons à me donner, que je connais toutes les raisons à donner, et que je me les suis données avant de te parler.
Ceci, mesdames, peut d'autant mieux s'appeler le prologue du drame conjugal, que c'est rudement débité, commenté de gestes, orné de regards et autres vignettes avec lesquels vous illustrez ces chefs-d'œuvre. »
(Honoré de Balzac, Petites misères de la vie conjugale, 1830)
La figure de style de ressemblance mise en évidence dans le texte précédent est une métaphore : « Adolphe essaie de cacher l'ennui que lui donne ce torrent de paroles, qui commence à moitié chemin de son domicile et qui ne trouve pas de mer où se jeter. » Elle consiste à rapprocher comparé et comparant sans outil de comparaison.
« Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur. »
(Victor Hugo, « Demain, dès l'aube », Les Contemplations, 1856)
La figure de style de ressemblance mise en évidence dans le texte précédent est une métonymie : « Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur ». Elle consiste à remplacer un mot par un autre, auquel il est lié logiquement par le sens : remplacer le contenu par son contenant, l'objet par sa matière, ou le tout par l'une de ses parties. Ici, les voiles désignent les bateaux.
« Colin, debout au coin de la place, attendait Chloé. La place était ronde et il y avait une église, des pigeons, un square, des bancs, et, devant, des autos et des autobus, sur du macadam. Le soleil aussi attendait Chloé, mais lui pouvait s'amuser à faire des ombres, à faire germer des graines de haricot sauvage dans les interstices adéquats, à pousser des volets et rendre honteux un réverbère allumé pour raison d'inconscience de la part d'un Cépédéiste. Colin roulait le bord de ses gants et préparait sa première phrase. Celle-ci se modifiait de plus en plus rapidement à mesure qu'approchait l'heure. Il ne savait pas que faire avec Chloé. »
(Boris Vian, L'Écume des jours, © Gallimard, 1947)
La figure de style de ressemblance mise en évidence dans le texte précédent est une personnification : « Le soleil aussi attendait Chloé ». Elle consiste à attribuer des comportements humains à des animaux, des objets ou des éléments naturels. Ici, le soleil à un comportement humain : il attend.