Pour chacun des textes suivants, déterminer dans quelle phrase se trouve la figure de style d'exagération.
« Pour expliquer combien ce mobilier est vieux, crevassé, pourri, tremblant, rongé, manchot, borgne, invalide, expirant, il faudrait en faire une description qui retarderait trop l'intérêt de cette histoire, et que les gens pressés ne pardonneraient pas. Le carreau rouge est plein de vallées produites par le frottement ou par les mises en couleur. [...] Si elle n'a pas de fange encore, elle a des taches ; si elle n'a ni trous ni haillons, elle va tomber en pourriture. Cette pièce est dans tout son lustre au moment où, vers sept heures du matin, le chat de madame Vauquer précède sa maîtresse. »
(Honoré de Balzac, Le Père Goriot, 1835)
Dans ce texte, la figure de style d'exagération en bleu est une accumulation : « vieux, crevassé, pourri, tremblant, rongé, manchot, borgne, invalide, expirant ». Elle consiste à multiplier des mots voisins dans une énumération un peu longue. Ici, elle permet d'insister sur l'âge du mobilier.
« Poète, prends ton luth ; le vin de la jeunesse
Fermente cette nuit dans les veines de Dieu. [...]
Quand je te vis si pâle au toucher de mon aile,
Et que, les yeux en pleurs, tu tombas dans mes bras ?
Console-moi ce soir, je me meurs d'espérance ;
J'ai besoin de prier pour vivre jusqu'au jour. »
(Alfred de Musset, « La Nuit de mai », Poésies nouvelles, 1835)
Dans ce texte, la figure de style d'exagération en gris est une hyperbole : « je me meurs d'espérance ». C'est une figure de style par laquelle on exagère beaucoup la réalité. L'homme ne peut mourir d'espérance car ce n'est pas une maladie.
« [...] C'est la mère. Elle est seule. Et dehors, blanc d'écume,
Au ciel, aux vents, aux rocs, à la nuit, à la brume,
Le sinistre océan jette son noir sanglot.
L'homme est en mer. Depuis l'enfance matelot,
Il livre au hasard sombre une rude bataille.
Pluie ou bourrasque, il faut qu'il sorte, il faut qu'il aille, »
(Victor Hugo, « Les Pauvres Gens », La Légende des siècles, 1859)
Dans ce texte, la figure de style d'exagération en noir est une accumulation « au ciel, aux vents, aux rocs, à la nuit, à la brume ». Elle consiste à multiplier des mots voisins dans une énumération un peu longue. Ici, elle insiste sur l'océan.
« Il y avait en Westphalie, dans le château de M. le baron de Thunder-ten-tronckh, un jeune garçon à qui la nature avait donné les mœurs les plus douces. Sa physionomie annonçait son âme. Il avait le jugement assez droit [...] ; c'est, je crois, pour cette raison qu'on le nommait Candide. Les anciens domestiques de la maison soupçonnaient qu'il était fils de la sœur de monsieur le baron et d'un bon et honnête gentilhomme du voisinage, que cette demoiselle ne voulut jamais épouser parce qu'il n'avait pu prouver que soixante et onze quartiers, et que le reste de son arbre généalogique avait été perdu par l'injure du temps. »
(Voltaire, Candide, 1759)
Dans ce texte, la figure de style d'exagération en bleu est une hyperbole : « les mœurs les plus douces. » C'est une figure de style par laquelle on exagère beaucoup la réalité. Ici, cela permet d'insister sur les qualités du garçon.
« Peu de mots suffiront pour justifier physiologiquement la teinte presque infernale des figures parisiennes, car ce n'est pas seulement par plaisanterie que Paris a été nommé un enfer. Tenez ce mot pour vrai. Là, tout fume, tout brûle, tout brille, tout bouillonne, tout flambe, s'évapore, s'éteint, se rallume, étincelle, pétille et se consume. Jamais vie en aucun pays ne fut plus ardente, ni plus cuisante. »
(Honoré de Balzac, La Fille aux yeux d'or, 1833)
Dans ce texte, la figure de style d'exagération en orange est une accumulation : « tout fume, tout brûle, tout brille, tout bouillonne, tout flambe, s'évapore, s'éteint, se rallume, étincelle, pétille et se consume. » Elle consiste à multiplier des mots voisins dans une énumération un peu longue. Ici, le narrateur insiste sur la ville de Paris et ses effets.
« Ils étaient trois mille cinq cents. Ils faisaient un front d'un quart de lieue. C'étaient des hommes géants sur des chevaux colosses. [...] Le matin toute l'armée les avait admirés quand, à neuf heures, les clairons sonnant, toutes les musiques chantant Veillons au salut de l'empire, ils étaient venus, colonne épaisse, une de leurs batteries à leur flanc, l'autre à leur centre, se déployer sur deux rangs entre la chaussée de Genappe et Frischemont. »
(Victor Hugo, Les Misérables, 1862)
Dans ce texte, la figure de style d'exagération en orange est une hyperbole : « des hommes géants sur des chevaux colosses ». C'est une figure de style par laquelle on exagère beaucoup la réalité. Ici, elle permet de mettre en valeur l'armée et de susciter l'admiration chez le lecteur.