L'extrait de poème suivant, tiré de "L'expiation" de Victor Hugo, est-il lyrique ?
Napoléon les vit s'écouler comme un fleuve ;
Hommes, chevaux, tambours, drapeaux ; - et dans l'épreuve
Sentant confusément revenir son remords,
Levant les mains au ciel, il dit: "Mes soldats morts,
Moi vaincu ! mon empire est brisé comme verre.
Est-ce le châtiment cette fois, Dieu sévère ?"
Alors parmi les cris, les rumeurs, le canon,
Il entendit la voix qui lui répondait : Non !
L'extrait de poème suivant, tiré du "Pain" de Francis Ponge, est-il lyrique ?
Ainsi donc une masse amorphe en train d'éructer fut glissée pour nous dans le four stellaire, où durcissant elle s'est façonnée en vallées, crêtes, ondulations, crevasses... Et tous ces plans dès lors si nettement articulés, ces dalles minces où la lumière avec application couche ses feux, - sans un regard pour la mollesse ignoble sous-jacente.
L'extrait de poème suivant, tiré du "Loup et l'Agneau" de Jean de La Fontaine, est-il lyrique ?
La raison du plus fort est toujours la meilleure :
Nous l'allons montrer tout à l'heure.
Un Agneau se désaltérait
Dans le courant d'une onde pure.
Un Loup survient à jeun, qui cherchait aventure,
Et que la faim en ces lieux attirait.
L'extrait de poème suivant, tiré de "Chanson d'automne" de Paul Verlaine, est-il lyrique ?
Les sanglots longs
Des violons
De l'automne
Blessent mon cœur
D'une langueur
Monotone.
L'extrait de poème suivant, tiré du recueil Sonnets pour Hélène de Pierre de Ronsard, est-il lyrique ?
Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,
Assise auprès du feu, dévidant et filant,
Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant :
Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle
L'extrait de poème suivant, tiré du "Crapaud" de Joachim Du Bellay, est-il lyrique?
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?
L'extrait de poème suivant, tiré de "L'huître" de Francis Ponge, est-il lyrique ?
L'huître, de la grosseur d'un galet moyen, est d'une apparence plus rugueuse, d'une couleur moins unie, brillamment blanchâtre. C'est un monde opiniâtrement clos. Pourtant on peut l'ouvrir : il faut alors la tenir au creux d'un torchon, se servir d'un couteau ébréché et peu franc, s'y reprendre à plusieurs fois. Les doigts curieux s'y coupent, s'y cassent les ongles : c'est un travail grossier. Les coups qu'on lui porte marquent son enveloppe de ronds blancs, d'une sorte de halos.