Sommaire
ILes milieux naturels d'Afrique australe et leurs ressourcesALes milieux naturels d'Afrique australe1Un ensemble régional composé de plusieurs États2Un territoire dominé par les hauts plateaux3Des climats à dominante tropicaleBLes ressources de l'Afrique australe et leur répartition1Les ressources minières et énergétiques2L'inégale répartition des ressourcesIIL'Afrique australe, un territoire sous pressionAL'eau, une ressource rareBUn territoire soumis aux catastrophes naturelles et aux risques majeursIIIDes milieux à préserverALes effets négatifs de l'exploitation des ressources1La dégradation de l'environnement2La fragilisation des populationsBDes actions pour préserver les milieux d'Afrique australe1L'utilisation de nouvelles énergies pour réduire la consommation en charbon2L'émergence de nouvelles pratiques agricolesL'Afrique australe est caractérisée par des milieux naturels riches en ressources minières et énergétiques. Le territoire est toutefois sous pression, l'eau devient rare et les catastrophes naturelles peuvent entraîner des risques majeurs. Il faut donc préserver et ménager ces milieux naturels.
Quels sont les ressources de l'Afrique australe, en quoi le territoire est-il sous pression et comment le préserver ?
Les milieux naturels d'Afrique australe et leurs ressources
Les milieux naturels d'Afrique australe regroupent plusieurs pays qui se caractérisent par des hauts plateaux et un climat plutôt tropical. Les ressources sont abondantes en Afrique australe.
Les milieux naturels d'Afrique australe
L'Afrique australe est constituée de plusieurs États. L'ensemble du territoire est dominé par des hauts plateaux. Les climats sont plutôt tropicaux.
Un ensemble régional composé de plusieurs États
L'Afrique australe est un territoire dont les limites peuvent varier selon les ouvrages. Le plus souvent, cet ensemble régional comprend les pays suivants : l'Angola, la Zambie, le Malawi, le Mozambique, le Zimbabwe, le Botswana, la Namibie, le Swaziland, le Lesotho, l'Afrique du Sud, les îles de l'océan Indien, Madagascar et les Comores.
Les États qui composent l'Afrique australe
Un territoire dominé par les hauts plateaux
L'Afrique australe se caractérise par la prédominance de hauts plateaux qui se situent à plus de 1 000 mètres d'altitude.
Quelques chaînes montagneuses se démarquent, avec un point culminant à plus de 2 500 mètres en Namibie et surtout le Drakensberg, massif d'Afrique du Sud dont le point culminant dépasse 3 400 mètres. Les plaines sont étroites et littorales.
Les principaux reliefs en Afrique australe
Des climats à dominante tropicale
L'Afrique australe se situe au sud de l'équateur. Les territoires les plus au nord se caractérisent par un climat nettement plus humide, avec une saison des pluies plus marquée (favorisant une végétation de forêt dense puis de savane), mais la majorité du territoire de l'Afrique australe présente un climat tropical sec ou aride. Les territoires les plus au sud se situent dans la zone tempérée, avec notamment un climat méditerranéen au sud de l'Afrique du Sud.
Climat tropical
Un climat tropical se caractérise par des températures élevées et par l'alternance d'une saison sèche et d'une saison humide (plus ou moins longues selon que l'on s'éloigne ou que l'on se rapproche de l'équateur).
Les principaux domaines climatiques en Afrique australe
Les ressources de l'Afrique australe et leur répartition
Les ressources minières sont importantes en Afrique australe, que l'on appelle « l'Afrique des mines ». On trouve également des ressources énergétiques. Les ressources minières et les ressources énergétiques sont inégalement réparties sur le territoire.
Les ressources minières et énergétiques
L'Afrique australe est considérée comme « l'Afrique des mines ». Elle possède des ressources importantes en platine, vanadium, diamant, etc. De nombreuses activités sont tournées vers l'extraction de ces ressources. l'Afrique australe possède également des ressources énergétiques comme le pétrole et le gaz.
L'extraction de platine, de vanadium (métal utilisé dans la fabrication de l'acier) et de diamant en Afrique australe représente plus de la moitié de la production mondiale de chacune de ces ressources minières. La production d'or et de cobalt (respectivement 36 % et 20 % de la production mondiale) sont d'autres sources de richesse.
Les richesses minières de l'Afrique australe en pourcentage de la production mondiale
L'exploitation de ces ressources minières a favorisé l'essor de l'activité industrielle et a donné lieu à la construction d'infrastructures de transport, essentiellement pour relier les zones d'extraction aux zones portuaires.
Les revenus générés contribuent également à l'amélioration du niveau de développement de certains pays.
Niveau de développement
Le niveau de développement se mesure avec l'IDH, Indice de développement humain, qui est calculé à partir de trois indicateurs : les richesses produites, l'espérance de vie des habitants et le taux de scolarisation des enfants.
Parmi les ressources énergétiques d'Afrique australe, on trouve du pétrole et également d'immenses gisements de gaz offshore.
L'inégale répartition des ressources
Les ressources minières ne profitent pas de la même façon à tous les pays de l'Afrique australe.
En 2015, l'exploitation des ressources minières représente 18 % du PIB de l'Afrique du Sud, pays qui bénéficie des ressources les plus abondantes et variées (charbon, diamant, or, fer uranium, cuivre) mais 5 % de celui du Mozambique.
Le Botswana se distingue par ses mines de diamant. Lorsque le pays acquiert son indépendance en 1966, il est l'un des plus pauvres du monde. Puis des mines diamantaires sont découvertes à la fin des années 1960 et durant les années 1970, dont certaines font partie des plus riches du monde.
Parmi les ressources énergétiques d'Afrique australe, le pétrole n'est une richesse qu'en Angola, tandis que d'immenses gisements de gaz offshore ont été découverts sur la côte nord du Mozambique.
Les ressources énergétiques et minières en Afrique australe
L'Afrique australe, un territoire sous pression
L'Afrique australe est un territoire sous pression car l'eau est une ressource rare et le territoire est soumis à des risques à cause des catastrophes naturelles.
L'eau, une ressource rare
L'eau est une ressource rare en Afrique australe. Les ressources naturelles renouvelables sont parfois très faibles, il faut des aménagements. Certains pays souffrent gravement de cette pénurie d'eau.
Ressources en eau renouvelables
Les ressources en eau renouvelables correspondent aux ressources en eau naturelles (la pluie et les réserves souterraines).
L'accès inégal à l'eau potable en Afrique australe
Les territoires situés à proximité des littoraux et des montagnes profitent de précipitations plus importantes et de réserves d'eau souterraine plus abondantes. En Afrique du Sud, l'approvisionnement de la population est garanti grâce aux aménagements hydrauliques pour une large part des habitants malgré un climat plus sec :
- construction de nombreux barrages ;
- endiguement des rivières ;
- création de canalisations pour détourner les cours d'eau.
Le barrage de Katse au Lesotho
© Wikimedia Commons
La pénurie d'eau est un grave problème en Afrique. L'Angola et le Mozambique sont les deux États dans lesquels les populations sont les plus touchées par les difficultés d'accès à l'eau potable alors que ce sont des pays qui ont les climats parmi les moins arides. Ce sont des pays très pauvres, dont le faible niveau de développement ne garantit pas une bonne gestion des ressources naturelles.
Un territoire soumis aux catastrophes naturelles et aux risques majeurs
L'Afrique australe est menacée par de multiples catastrophes naturelles ce qui peut entraîner des risques majeurs. Les épisodes de catastrophes naturelles très graves se sont multipliés au cours des dernières années en Afrique australe à cause du réchauffement climatique. Les pays les plus pauvres d'Afrique australe sont très vulnérables face aux risques majeurs (danger qui peut faire de nombreuses victimes) à cause du manque de moyens de prévention et de protection des population. Ces pays sont souvent incapables de faire face à une catastrophe sans l'aide humanitaire des ONG ou des pays les plus riches.
Les catastrophes naturelles se multiplient notamment au Mozambique :
- En 2019, le cyclone Idai a fait plus de 600 morts et plus de 800 000 sinistrés au Mozambique, et plus de 250 morts au Zimbabwe.
- En 2015, le fleuve Licungo, au nord du pays, déborde de 12 mètres et dévaste la province de Zambézie.
- En 2000, le cyclone Eline fait déborder les fleuves Save et Limopo. Les inondations dévastent la ville de Chokwe, pourtant située à 100 kilomètres dans les terres, après la rupture d'un barrage. Cette inondation provoque la mort de 800 personnes, tandis que 50 000 habitants sont sans abri.
La communauté scientifique a depuis longtemps prédit que les phénomènes cycloniques se feront plus fréquents et plus violents dans cette partie du monde, à cause du réchauffement de l'océan Indien, dont la température augmente plus rapidement qu'ailleurs.
En 2019, après le passage du cyclone Idai qui plonge le Mozambique dans une situation humanitaire dramatique, l'Union européenne décide d'apporter une aide financière de 7 millions d'euros. Le but est de renforcer les capacités du pays à faire face aux catastrophes :
- en améliorant la formation du personnel local responsable des secours ;
- en améliorant l'information des habitants les plus exposés aux aléas ;
- en investissant sur du matériel permettant de mieux observer les aléas naturels susceptibles de représenter un risque majeur.
Des milieux à préserver
L'exploitation des ressources de l'Afrique australe entraîne la dégradation De l'environnement et la fragilisation des populations. Des actions existent pour protéger plus durablement ces milieux.
Les effets négatifs de l'exploitation des ressources
L'exploitation des ressources de l'Afrique australe a des effets négatifs sur l'environnement et les populations locales.
La dégradation de l'environnement
L'exploitation des ressources et la consommation de charbon en Afrique australe provoque une importante dégradation de l'environnement : pollution des sols, de l'eau et de l'air.
L'Afrique du Sud est le pays d'Afrique australe et plus globalement du continent africain qui consomme le plus d'énergie :
- La population (plus de 55 millions d'habitants) représente 5 % de la population africaine et consomme environ 30 % de toute l'énergie consommée sur le continent.
- Le charbon génère plus de 90 % de l'énergie consommée.
Or, l'exploitation et la consommation de charbon sont sources de pollution des eaux souterraines et de l'atmosphère.
L'exploitation des ressources minières provoque la pollution des cours d'eau puis des nappes phréatiques par le rejet des déchets industriels, et parfois la destruction de terres cultivées.
Centrale à charbon d'Arnot à Middelburg
© Wikimedia Commons
La fragilisation des populations
Les conditions de travail dans les exploitations minières sont très précaires. Aux efforts physiques s'ajoutent l'inhalation de poussières, de gaz toxiques, le manque d'eau potable disponible, les risques d'accidents, pour des salaires qui sont faibles et des contrats de travail qui n'assurent pas la sécurité de l'emploi.
En Afrique du Sud, les accidents mortels dont sont victimes les mineurs sont nombreux, en particulier dans les mines d'or et de cuivre :
- 73 accidents mortels en 2016 ;
- 82 accidents mortels en 2017.
Si les conditions d'exploitation sont bien meilleures que pendant l'apartheid, les dangers sont accrus pour les 500 000 mineurs employés dans les industries minières car ils doivent désormais descendre à plus de 3 kilomètres sous terre pour extraire des quantités suffisantes. Les températures auxquelles ils sont soumis sont très élevées, les risques d'effondrement y sont très importants, les maladies pulmonaires développées par ces mineurs sont fréquentes.
Des actions pour préserver les milieux d'Afrique australe
Pour préserver les milieux d'Afrique australe, des mesures ont été mises en place, comme l'utilisation de nouvelles énergies et de nouvelles pratiques agricoles plus durables.
L'utilisation de nouvelles énergies pour réduire la consommation en charbon
L'utilisation de nouvelles énergies a permis la réduction de l'exploitation des mines de charbon et l'utilisation du charbon. On assiste ainsi à l'aménagement d'éoliennes ou de panneaux photovoltaïques, la construction de barrages ou en encore l'utilisation du nucléaire.
Ainsi, des aménagements d'éoliennes ou de panneaux photovoltaïques (une centrale solaire a été inaugurée en 2019) sont multipliés.
L'évolution de l'installation de panneaux photovoltaïques en Afrique du Sud
L'Afrique du Sud s'intéresse également au projet de construction d'un grand barrage sur le fleuve Congo par la République du Congo à laquelle elle achèterait une partie importante de l'électricité produite.
Pour diversifier son énergie, l'Afrique du Sud compte aussi sur le nucléaire. Elle exploite déjà la seule centrale nucléaire du continent, à Koeberg, près du Cap. Le gouvernement a annoncé des projets portant sur six à huit nouveaux réacteurs à l'horizon 2025.
L'émergence de nouvelles pratiques agricoles
Depuis 2012, la FAO (institution de l'ONU en charge des questions alimentaires) et l'Union européenne développent des programmes avec des pays d'Afrique australe. Ces programmes ont pour but de changer les productions agricoles pour améliorer la sécurité alimentaire des habitants, tout en tenant compte des enjeux liés au changement climatique.
Au Zimbabwe, la FAO a lancé un projet de 40 millions de dollars, pour aider les petites exploitations à améliorer la gestion de l'eau, la diversification des cultures et de l'élevage, l'agroforesterie.
En parallèle, une ONG (le Centre international d'amélioration du maïs et du blé) travaille sur la création de cultures hybrides capables de résister à la fois à la sécheresse et aux fortes températures, afin de produire des variétés de maïs permettant de réduire de 60 % la quantité d'eau nécessaire pour les faire pousser.