Sommaire
ILes flux migratoires en Afrique australe et leurs conséquencesADes flux migratoires complexes1Les principaux flux migratoires régionaux2Des migrations plus nombreuses de la campagne vers la ville3Une ouverture progressive aux migrations internationalesBLes conséquences des flux migratoires1La multiplication des camps de réfugiés2Les réactions xénophobesIIL'augmentation des mobilités touristiquesADes territoires touristiques variés1Les principaux sites naturels2Les autres sites touristiques attractifsBLe développement du tourisme de masse et de l'écotourisme1Le développement du tourisme de masse2La valorisation de l'écotourisme face aux risques du tourisme de masseLes territoires d'Afrique australe sont traversés par des flux migratoires complexes qui remodèlent le paysage. Ces flux sont mondiaux et régionaux, et concernent de plus en plus le tourisme. Ils engendrent des défis importants, comme la gestion des réfugiés et les problèmes causés sur l'environnement.
Quels sont les principaux flux migratoires et les principales mobilités en Afrique australe ? Quels sont les défis engendrés par ces flux ?
Les flux migratoires en Afrique australe et leurs conséquences
Les flux migratoires en Afrique australe sont complexes. Ces flux peuvent avoir des conséquences négatives : la création de plus en plus de camps de réfugiés et la multiplication de réactions xénophobes.
Des flux migratoires complexes
Les flux migratoires sont importants en Afrique australe. Les flux migratoires se font entre les différents pays à l'échelle régionale. Ils sont plus importants des campagnes vers les villes : on parle d'exode rural. On observe une ouverture progressive des flux vers l'international.
Les principaux flux migratoires régionaux
Dans leur majorité, les flux migratoires se font à l'intérieur de l'Afrique australe, entre les différentes pays. Ce sont des flux migratoires régionaux. Certains territoires sont plus attractifs, ils bénéficient de plus de ressources et de travail. Les flux migratoires sont également motivés par des raisons politiques. l'Afrique du Sud est le principal pays d'accueil de la région.
Les flux migratoires au sein de l'Afrique australe se caractérisent par l'attractivité de certains territoires : les régions minières et les métropoles, en particulier celles qui sont littorales, polarisent les migrations. Les flux migratoires participent à la forte croissance démographique de certaines villes et au peuplement de leurs bidonvilles. Le pays qui attire le plus de nouveaux habitants est l'Afrique du Sud, pays le plus dynamique sur le plan économique.
Des migrants fuient l'instabilité politique, l'insécurité dont ils sont victimes dans leur pays. Les réfugiés du Mozambique ou d'Angola espèrent trouver asile dans les pays voisins, qui sont parfois la destination finale envisagée, ou parfois seulement une étape vers un pays plus lointain. L'Afrique du Sud est le principal pays d'accueil d'Afrique australe car c'est le plus développé de la région.
Les principaux flux migratoires
Des migrations plus nombreuses de la campagne vers la ville
Les migrations sont de plus en plus importantes de la campagne vers la ville, motivées surtout par la recherche d'un emploi. On parle d'exode rural. Ces migrations touchent surtout les plus jeunes. Ils envoient de l'argent à leurs familles restées dans les villages. Ces jeunes peuvent revenir régulièrement à la campagne.
Les jeunes, qui font face à un sous-emploi et à un taux de chômage élevés, quittent les campagnes pour échapper à la pauvreté, à l'insécurité alimentaire ou au manque d'emploi. Pour certains, la ville est aussi le lieu pour faire des études.
Nombreux sont ceux qui envoient de l'argent à leurs familles restées au village, ce qui leur permet de ne pas rompre le lien avec leurs familles ni avec les autres membres de la communauté villageoise. C'est ainsi que l'on observe l'essor d'une nouvelle forme de migration entre les campagnes et les villes. Il s'agit d'une migration qui n'est pas définitive mais circulaire et saisonnière. Elle se caractérise par un retour régulier de la ville vers la campagne.
En Afrique du Sud, les femmes représentent 48 % des migrations des campagnes vers les villes. Elles migrent pour des activités temporaires (emplois saisonniers) puis reviennent dans leur village. Environ 40 % des migrants sont des pères de familles. Ils vont en ville pour trouver un emploi qui leur rapporterait davantage de revenus. Ils en envoient une partie à leur famille restée au village, et ne reviennent parfois que quelques années plus tard.
Une ouverture progressive aux migrations internationales
Les migrations internationales concernent aussi l'Afrique australe. On dénombre environ 6 millions de migrants internationaux (4 fois plus que dans les années 2000) qui se sont installés en Afrique australe. Ils ont des profils différents. On note également de nombreuses migrations de l'Afrique australe vers l'Union européenne ou la Chine.
Parmi les migrants internationaux qui s'installent en Afrique australe, on trouve :
- près de 500 000 réfugiés ou demandeurs d'asile ;
- de plus en plus d'Européens ;
- des retraités ;
- des jeunes chômeurs à la recherche de nouvelles opportunités professionnelles ;
- des investisseurs.
De nombreux Portugais s'installent au Mozambique ou en Angola.
Les migrants qui quittent l'Afrique australe ne sont plus seulement des personnes peu qualifiées qui fuient la misère et espèrent une vie matérielle meilleure dans un pays d'Europe. On trouve aussi :
- des étudiants ;
- des commerçants ;
- des travailleurs qualifiés.
Le durcissement des politiques migratoires de l'Union européenne tend cependant à réduire l'émigration depuis l'Afrique australe. De nouveaux flux de migrants vont vers la Chine : en effet, les étudiants d'Afrique australe apprennent de plus en plus le chinois pour migrer vers la Chine et y développer des affaires.
Les conséquences des flux migratoires
Certains flux migratoires ont des conséquences négatives, comme la multiplication des camps de réfugiés et la montée de réactions xénophobes.
La multiplication des camps de réfugiés
Le flux des migrants pose un vrai défi, celui de loger ces personnes qui fuient leur pays. En Afrique australe, de nombreux camps de réfugiés se sont développés.
Les deux plus grands camps de réfugiés en 2019 sont :
- celui de Dzaleka au Malawi (plus de 30 000 personnes) ;
- celui de Tongogara au Zimbabwe (ancien camp établi en 1984 pour recueillir les réfugiés du Mozambique victimes d'une guerre civile, qui accueille aujourd'hui environ 10 000 personnes).
Quand les gens ont afflué au Malawi, ils se sont installés là où ils pouvaient, se construisant des abris de fortune à base d'herbe et de bois. En tout, ce sont des centaines de petits abris qui s'entassent les uns sur les autres [...].
La moitié des consultations dans le centre de santé de MSF sont liées à des cas de paludisme : rien que la semaine dernière, nous avons soigné 388 patients atteints de palu. Les réfugiés sont dans un état d'extrême vulnérabilité, mais jusque-là, nous avons au moins eu la chance de ne pas avoir de maladies contagieuses dans le camp. La surpopulation et le manque de sanitaires constituent deux risques majeurs. Par exemple, pour respecter les conditions humanitaires minimales, il nous faudrait au moins 225 latrines pour les 5 500 occupants actuels, mais en réalité, il n'y en a que quinze en état de fonctionnement. Mais, malgré le besoin urgent de nouvelles installations, le manque d'espace nous empêche d'en aménager un nombre suffisant.
[...] Nous avons depuis longtemps dépassé la capacité d'accueil du camp pour pouvoir héberger autant de gens. Par exemple, le seul cours d'eau régulier s'est asséché et les réfugiés, généralement les femmes, doivent maintenant attendre en moyenne 2 h 30 pour pouvoir remplir leurs jerricans. Chaque personne dispose d'environ 8 litres d'eau par jour, c'est à peine assez pour boire et cuisiner, et bien en dessous des 15 à 20 litres minimum recommandés par les normes humanitaires au sein d'installations d'urgence. [...]
De plus, la frontière avec le Mozambique n'est qu'à 300 mètres à peine, une distance bien inférieure à celle recommandée dans ce type de situations où une population fuit la violence dans son pays.
Au Malawi, un camp de réfugiés aux capacités d'accueil dépassées
D'après un article paru sur le site https://www.msf.fr
17 février 2016
Les réactions xénophobes
Les flux migratoires provoquent des réactions xénophobes dans les pays d'accueil. C'est surtout le cas en Afrique du Sud qui reçoit beaucoup de migrants. Les migrants vivent dans les quartiers les plus pauvres et subissent différentes formes de violence.
En mai 2018, dans trois bidonvilles de Durban, une association de businessmen sud-africains pose un ultimatum aux commerçants étrangers, majoritairement somaliens et éthiopiens. Ces derniers sont forcés de fermer boutique sous peine de représailles physiques.
L'année 2019 a été marquée par une flambée de violences xénophobes.
À Johannesburg, les populations nigérianes ont été accusées d'être responsables de la montée du chômage. Des actes de pillage de commerces tenus par des migrants ont entraîné plusieurs décès. En 2008, 62 personnes immigrées avaient déjà perdu la vie. 7 autres personnes sont décédées en 2015 suite à des manifestations de violence.
Dans les villes les migrants s'installent souvent dans les quartiers les plus pauvres, les bidonvilles. Ils sont victimes de violence. Les habitants des pays d'accueil les accusent de nourrir la pauvreté, de prendre leur travail et leurs logements.
L'augmentation des mobilités touristiques
En Afrique australe, on observe une augmentation des mobilités touristiques. Plusieurs territoires accueillent des touristes. On note le développement d'un tourisme de masse et de l'écotourisme, pour contrer les impacts du tourisme de masse notamment sur l'environnement.
Des territoires touristiques variés
L'Afrique australe attire les touristes surtout grâce à ses sites naturels. D'autres territoires attirent les touristes comme les villes et les littoraux.
Les principaux sites naturels
Les principaux sites touristiques en Afrique australe sont des sites naturels. En Afrique du Sud, on compte plus de 200 réserves et parcs animaliers, dont 17 sont des parcs nationaux parmi les plus vastes d'Afrique.
Cape Point (Afrique du Sud) est une réserve naturelle célèbre pour ses falaises et la vue depuis le phare. C'est le lieu où se rejoignent les océans Indien et Atlantique.
© Wikimedia Commons
Table Mountain (Afrique du Sud) fait partie des 7 nouvelles merveilles de la nature nommées en 2011. C'est une montagne qui surplombe la ville du Cap.
© Wikimedia Commons
Les chutes Victoria (Zambie et Zimbabwe) sont inscrites au patrimoine mondial de l'Unesco. Elles mesurent plus de 100 mètres de hauteur et figurent ainsi parmi les chutes d'eau les plus spectaculaires du monde.
© Wikimedia Commons
Le désert du Namib (en Namibie) se caractérise par des dunes qui sont parmi les plus hautes du monde, au milieu desquelles se trouvent des lacs asséchés, dans l'une des régions les plus arides du monde.
© Wikimedia Commons
Le delta de l'Okavango (au Bostwana) est également inscrit au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco. C'est le second plus grand delta intérieur du monde (après le delta intérieur du Niger), qui abrite une grande diversité d'animaux.
© Wikimedia Commons
Le Fish River Canyon (Namibie) est le second plus grand canyon du monde, après le Grand Canyon américain.
© Wikimedia Commons
Les autres sites touristiques attractifs
D'autres sites attirent les touristes en Afrique australe, notamment les villes et les littoraux. Le tourisme urbain concerne essentiellement Johannesburg et Le Cap, qui sont les deux villes d'Afrique les plus visitées.
En 2016, 4,57 millions de visiteurs sont passés par Johannesburg et 1,52 million de visiteurs sont passés au Cap.
Le tourisme urbain a un aspect culture. Il se concentre pour l'essentiel en Afrique du Sud, dont la particularité est la valorisation des sites dédiés à la lutte contre le régime de l'apartheid.
La prison où fut détenu Nelson Mandela à Robben Island ou sa maison à Soweto sont très visitées.
Le tourisme sur les littoraux, permis par la construction de stations balnéaires, est développé pour l'essentiel en Afrique du Sud, au Mozambique et à Madagascar.
Le développement du tourisme de masse et de l'écotourisme
On parle de tourisme de masse lorsqu'un site touristique est très fréquenté (plusieurs millions de visiteurs). Ce tourisme émerge en Afrique australe, particulièrement en Afrique du Sud. Face aux soucis que posent ce tourisme de masse, l'écotourisme se développe.
Le développement du tourisme de masse
Le tourisme de masse concerne surtout l'Afrique du Sud qui est une destination privilégiée en Afrique australe. Le Mozambique ou le Zimbabwe sont également de plus en plus visités.
L'Afrique du Sud a accueilli 15 millions de visiteurs étrangers en 2017 :
- Les vacanciers représentent \dfrac{2}{3} de ces visiteurs, dont \dfrac{1}{3} dans le cadre de voyages d'affaires.
- L'activité touristique génère 1,5 million d'emplois et représente 8,6 % de l'activité économique du pays.
Le tourisme en Afrique du Sud
Le Golden Mile de Durban symbolise ce que peut être le tourisme balnéaire de masse. De vastes plages sont destinées aux sports nautiques et à la baignade. Elles sont longées par de nombreux immeubles.
Le Golden Mile de Durban
© Wikimedia Commons
De nouvelles destinations sont gagnées par le tourisme de masse, comme le Mozambique ou le Zimbabwe.
Le Mozambique est l'une des nouvelles destinations favorites des chaînes hôtelières internationales. L'attractivité de ce pays repose non seulement sur ses sites naturels, ses parcs et ses plages, mais aussi sur une politique de visa très ouverte. En effet, il n'est pas nécessaire d'obtenir un visa pour les touristes venus de plusieurs pays étrangers.
Le Mozambique a ainsi accueilli environ 2,5 millions de visiteurs en 2018. Plus de 3,5 millions sont envisagés dans les prévisions pour 2028.
Les autres pays très visités sont :
- le Zimbabwe avec plus de 2 millions de touristes accueillis chaque année ;
- la Namibie et le Botswana, avec plus de 1,5 million de touristes chaque année, essentiellement grâce à leurs sites naturels ;
- la Zambie qui a atteint le seuil du million de touristes en 2016 (plus de 900 000 dès 2015).
La valorisation de l'écotourisme face aux risques du tourisme de masse
Le tourisme de masse représentant des risques importants pour l'environnement et les populations locales, l'écotourisme est de plus en plus valorisé en Afrique australe. Plusieurs projets et initiatives en faveur du développement de l'écotourisme ont vu le jour.
En Namibie, le gouvernement a développé le concept des « conservancies ». Ce sont des territoires où les communautés locales gardent la responsabilité de protéger l'environnement naturel et veillent au respect des règles imposées aux entreprises touristiques. Celles-ci ont l'obligation d'embaucher les villageois et de leur verser une part des bénéfices pour construire des écoles, des dispensaires, ou installer des réseaux électriques.
En Afrique du Sud, l'écotourisme a contribué à la préservation de la biodiversité de nombreux parcs naturels. Les parcs nationaux attirent chaque année plusieurs millions de visiteurs. Les mesures de protection des espèces animales au sein de ces parcs ont permis de sauver certaines espèces menacées d'extinction. L'écotourisme se préoccupe également de l'impact de l'activité touristique sur les populations locales.
Dans le parc Hluhluwe-Imfolozi, plus d'une centaine de personnes sont recrutées dans les villages environnants. Des marchés permettent aux villageois de vendre leurs produits agricoles ou artisanaux, et une partie de l'argent généré par l'activité touristique est réinvestie dans des équipements pour améliorer la vie quotidienne dans les villages.