Sommaire
IL'Union européenne : une union de 27 ÉtatsAUn territoire à géométrie variable1Des valeurs communes2Une inégale intégration des États membresBUn territoire contrasté1Des inégalités importantes2Une volonté de réduire les inégalitésIILa France dans l'Union européenneAUn pays moteur de l'Union européenne1Un poids important2Le dynamisme des régions transfrontalièresBUne domination fragilisée1Des fragilités économiques2La montée de l'euroscepticismeL'Union européenne est en 2020 une union de 27 pays européens qui possèdent des institutions et mettent en œuvre des politiques communes. Tous les pays membres partagent la même volonté de protéger la paix en Europe et de défendre des valeurs communes. Tous ne sont cependant pas impliqués de la même façon dans le projet et les contrastes entre les pays membres demeurent importants malgré les liens de solidarité qui les lient. Pays fondateur de l'Union européenne, la France s'intègre pleinement à ce territoire et y joue un rôle important.
Quels sont les liens qui unissent les pays de l'Union européenne et quelle est la place de la France au sein de ce territoire ?
L'Union européenne : une union de 27 États
La construction de l'Union européenne débute au lendemain de la Seconde Guerre mondiale avec l'ambition de garantir la paix en Europe. L'Union européenne repose sur des valeurs communes mais les 27 États sont inégalement intégrés à l'Union européenne. Il existe également des inégalités fortes entre les différents pays membres.
Un territoire à géométrie variable
L'élargissement progressif de l'Union européenne rapproche des États qui partagent des valeurs communes et s'engagent dans un projet de coopération. Cependant, tous les États ne participent pas à cette construction commune avec le même niveau d'engagement.
Des valeurs communes
Les valeurs communes partagées par les Européens sont le respect des droits fondamentaux des êtres humains et le respect des principes de la démocratie.
Les États membres de l'Union européenne doivent garantir le respect des libertés fondamentales, l'égalité des peuples, la tolérance et le refus des discriminations, le droit à la sécurité, la démocratie fondée sur le partage des pouvoirs et la souveraineté de la nation de citoyens. Les élections permettent à chaque citoyen de choisir ses représentants.
Lorsqu'un pays se déclare candidat à l'adhésion à l'Union européenne, le respect de ces principes est une condition indispensable.
En 2014, l'Albanie est officiellement candidate. L'Union européenne valide cette candidature en précisant que l'Albanie doit « poursuivre la lutte contre la criminalité organisée […], intensifier ses efforts en matière de respect des Droits de l'homme et de politiques contre la discrimination, principalement envers les minorités ».
Une inégale intégration des États membres
Les créations de l'espace Schengen (1995) et de la zone euro (1999) devaient permettre le renforcement des liens entre les pays membres. Cependant, certains pays membres de l'Union européenne ont décidé de rester à l'écart de ces deux projets.
En 1995, l'Union européenne a créé l'espace Schengen pour tenter de renforcer les liens politiques et favoriser la libre circulation entre ses États membres : les États signataires ont supprimé toutes leurs frontières internes pour ne garder qu'une frontière extérieure unique. Mais certains pays membres ont refusé d'adhérer à cet espace.
L'espace Schengen ne rassemble que 21 des 27 membres de l'Union Européenne : l'Irlande, la Bulgarie, la Roumanie, Chypre et la Croatie n'en font pas partie.
La création de l'euro en 1999 devait aussi renforcer la cohésion économique. Certains pays membres n'ont pas adopté la monnaie unique, sur décision des dirigeants politiques ou après référendum auprès des citoyens. Cela s'est souvent fait par volonté de ralentir l'intégration européenne de leur pays et de maintenir une souveraineté nationale.
Dans l'Union européenne, 7 pays n'utilisent pas l'euro en 2020 : la Bulgarie, la Croatie, la République tchèque, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie, la Suède. Le Royaume-Uni n'utilisait pas l'euro avant le Brexit.
Un territoire contrasté
À l'échelle mondiale, l'Union européenne est un espace riche et développé. Pourtant, elle est marquée par de fortes inégalités. Une politique de cohésion des territoires est menée pour réduire ces inégalités.
Des inégalités importantes
Les régions de l'Union européenne peuvent être classées en trois grands ensembles. Les pays de l'Ouest et du Nord sont riches et développés, avec une mégalopole qui concentre les territoires les plus riches et les plus dynamiques. Les pays d'Europe du Sud (la Grèce, l'Espagne, l'Italie) ont une économie plus fragile. Les pays d'Europe centrale et orientale sont les plus pauvres et les moins développés.
Mégalopole européenne
La mégalopole européenne est le territoire qui s'étend de Londres à Milan, et qui concentre les territoires les plus dynamiques, les plus peuplés et qui bénéficient des réseaux de transport les plus denses.
L'Europe du Nord-Ouest concentre les richesses, les métropoles les plus puissantes et les infrastructures de communication les plus denses. C'est une région très densément peuplée, qui constitue un marché de consommation à fort pouvoir d'achat. L'économie de ces pays est la plus dynamique de l'Union européenne. L'agriculture, moderne, obtient les rendements les plus élevés de la planète. Les multinationales industrielles concurrencent les entreprises des États-Unis ou du Japon. Les villes constituent un réseau européen de métropoles, qui concentrent la population et des activités plus prestigieuses.
Paris est une métropole mondiale. Les bourses de Paris, Francfort, Amsterdam et Bruxelles font de cet ensemble la 2e place financière mondiale derrière les États-Unis. Francfort, Bruxelles, Strasbourg et Luxembourg sont les capitales des institutions de l'Union européenne.
L'Europe du Sud n'a pas bénéficié de l'essor des industries au XIXe siècle. Cependant, depuis les années 1980, son agriculture et son industrie se modernisent, sa croissance économique permet d'améliorer le niveau de vie de sa population. Le dynamisme économique de ces pays repose en grande partie sur l'activité touristique. Malgré les progrès réalisés, ce territoire est lui-même très contrasté.
Le Nord de l'Espagne et le Nord de l'Italie sont de plus en plus intégrés à l'Europe dynamique et riche. Madrid, Lisbonne ou Rome sont intégrées au réseau des métropoles européennes. Les littoraux et les îles touristiques se distinguent aussi par leur attractivité. La Grèce, le Sud de l'Italie, le Portugal et le Sud de l'Espagne sont par contre des régions plus en retard, peu industrialisées.
En Europe de l'Est, l'agriculture est peu modernisée, l'industrie est pénalisée par de vieilles installations, peu dynamiques et polluantes. Cependant, des usines plus modernes apparaissent, créées par des entreprises d'Europe de l'Ouest attirées par la main-d'œuvre bon marché.
En 2017, l'entreprise Whirlpool décide de délocaliser son usine installée à Amiens vers la Pologne. En Pologne, un ouvrier est payé 3 euros bruts de l'heure, soit environ 3 fois moins qu'en France.
Une volonté de réduire les inégalités
Pour réduire les inégalités, l'Union européenne mène une politique de cohésion des territoires. Cette politique s'est fixée trois objectifs principaux et finance des projets grâce à des fonds régionaux tels que le Fonds européen de développement régional (FEDER), le Fonds social européen (FSE), ou bien encore le Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER).
Pour la période 2014-2020, la politique de cohésion a défini trois objectifs prioritaires :
- le soutien de la croissance et de l'emploi ;
- la lutte contre le changement climatique ;
- la lutte contre l'exclusion sociale.
Pour atteindre ces objectifs, la politique de cohésion finance des projets par l'intermédiaire de fonds régionaux qui apportent une aide à la réalisation de projets locaux, nationaux ou transnationaux. Le Fonds européen de développement régional (FEDER) fournit l'aide financière la plus importante.
© Wikimedia Commons
Le Fonds social européen (FSE) et le Fonds de cohésion participent également au financement de projets de développement.
Le Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER) finance le développement des régions rurales en difficulté.
Pour soutenir la croissance économique des régions rurales en retard, le FEADER finance des aides à l'installation de jeunes agriculteurs afin de lutter contre la désertification des campagnes. Il soutient la construction ou la rénovation d'hébergements touristiques et l'aménagement de pistes cyclables et de chemins de randonnée pour favoriser le développement du tourisme vert.
La Pologne est le pays qui reçoit le plus de crédits européens dans le cadre de la politique de cohésion.
Les régions les plus défavorisées d'Europe ont pu profiter d'aides basées sur la solidarité européenne.
Pour lutter contre l'exclusion sociale, la stratégie « Europe 2020 » fixe comme objectif la réduction de 25 % (20 millions de personnes) du nombre d'Européens vivant au-dessous du seuil de pauvreté. La volonté est aussi d'aider les personnes les plus fragiles à améliorer leur maîtrise de la lecture, de l'écriture, du calcul et des outils numériques, afin de renforcer leur niveau de qualification professionnelle.
La France dans l'Union européenne
La France a joué un rôle de premier plan dans la naissance du projet européen. Elle est un pays moteur sur le plan politique. Sa place est cependant fragilisée par ses difficultés économiques et financières.
Un pays moteur de l'Union européenne
La France est le 2e pays le plus peuplé d'Europe. Elle bénéficie d'un poids important dans les institutions européennes. Elle est la 2e puissance économique de l'Union européenne. Ses espaces transfrontaliers sont désormais parmi les territoires les plus dynamiques du pays.
Un poids important
La France est un pays moteur de l'Union européenne. Elle compte beaucoup d'habitants, son influence diplomatique est importante. Ses espaces productifs agricoles, industriels et touristiques sont très dynamiques. Elle tient une place de premier plan dans les échanges commerciaux européens.
© Eurostat 2020
Le poids démographique de la France est très important dans l'Union européenne :
- La France est le deuxième pays le plus peuplé de l'Union européenne.
- Elle est aussi le deuxième pays pour le nombre de naissances (750 000 en 2019).
- Le taux de fécondité y est le plus élevé avec 1,88 enfant par femme (la moyenne européenne est de 1,55 enfant par femme).
Le nombre d'habitants dans les 27 pays de l'Union européenne est de 447 millions en 2020. L'Allemagne est le pays le plus peuplé de l'Union européenne avec 83 millions d'habitants, la France est le deuxième pays le plus peuplé avec 67 millions d'habitants.
La France domine sur le plan politique. Elle est le deuxième pays après l'Allemagne pour le nombre de députés au Parlement européen, dont le siège se trouve à Strasbourg.
Parlement européen
Le Parlement européen est l'institution qui réunit les députés européens qui sont chargés de voter les lois européennes.
Il réunit au total 705 députés, dont 79 députés français. Les trois pays les plus représentés sont l'Allemagne (96 députés), la France et l'Italie (76 députés).
Le président français et le chancelier allemand sont les deux personnalités les plus influentes de la diplomatie de l'Union européenne.
La France est aussi un pays moteur sur le plan économique. Elle bénéficie d'une position de carrefour pour les échanges au sein de l'Union européenne, dont elle est la première puissance agricole, l'une des premières puissances industrielles, et le premier pays pour l'accueil de touristes étrangers.
Le premier partenaire commercial de la France est l'Allemagne, avec laquelle elle réalise environ 15 % de ses échanges commerciaux.
La France est le deuxième pays de l'Union européenne pour la production de richesses : elle a produit 2 426 milliards d'euros de richesse en 2019, soit 17 % des richesses produites dans toute l'Union européenne. Elle se situe derrière l'Allemagne qui a produit 3 450 milliards d'euros.
Le dynamisme des régions transfrontalières
Avec l'ouverture des frontières, on assiste à la multiplication des flux de marchandises et des mobilités de travailleurs de part et d'autre des frontières de la France.
De nombreuses mobilités quotidiennes concernent les travailleurs français qui traversent la frontière pour exercer un emploi dans un autre pays. Plusieurs raisons expliquent ces mobilités pour le travail :
- L'ouverture des frontières et les infrastructures de transport facilitent les déplacements quotidiens.
- Le niveau de salaire est plus élevé dans certains pays frontaliers.
- Il y a plus d'emplois dans certains pays frontaliers.
Plus de 360 000 Français vont travailler dans les pays voisins, dont la moitié vers la Suisse, 75 000 vers le Luxembourg, 45 000 vers l'Allemagne et 35 000 vers la Belgique.
Les mobilités transfrontalières concernent également les déplacements des habitants des régions frontalières qui se rendent dans le pays voisin pour les loisirs ou pour effectuer des achats de consommation courante.
La marque Ikea a implanté un magasin en 2018 au Luxembourg, à Sterpenich. La clientèle est pour 60 % luxembourgeoise, pour 27 % belge et pour 10 % française.
Une domination fragilisée
Les difficultés de l'économie française au cours des années 2000 et la montée de l'euroscepticisme ont eu un effet négatif sur le rôle de la France en Europe.
Des fragilités économiques
La puissance économique de la France est pénalisée par l'augmentation de la dette publique. Elle a été multipliée par plus de 20 depuis les années 1980. L'augmentation des richesses produites ralentit depuis le début des années 2000.
Dette publique
La dette publique est la dette d'un État dont les dépenses sont plus importantes que les richesses qu'il produit.
La dette publique de la France augmente car elle dépense plus d'argent pour ses achats (importations) qu'elle n'en gagne par ses ventes (exportations). L'augmentation des importations est liée à la hausse du prix de l'énergie (pétrole), de certaines matières premières nécessaires à ses industries ou de produits achetés à des pays comme la Chine.
© dettepublique.fr
Le taux de chômage est élevé. La France est plus touchée que la moyenne des pays de l'Union européenne.
Le taux de chômage atteint 10 % de la population active en France, il est d'environ 7,5 % dans l'Union européenne et de 4 % en Allemagne.
La montée de l'euroscepticisme
Les Français sont parmi les habitants les plus nombreux de l'Union européenne à faire part de leur sentiment antieuropéen.
Euroscepticisme
L'euroscepticisme est la remise en cause de l'intégration de la France dans l'Union européenne.
Les citoyens de l'Union européenne sont très partagés vis-à-vis du projet européen. La moitié seulement environ y est favorable.
Les Français qui expriment leur volonté de poursuivre l'intégration de la France à l'Union européenne représentent moins de 40 % de la population du pays.
L'euroscepticisme des Français s'explique de plusieurs façons :
- Certains sont défavorables aux flux migratoires et souhaitent une fermeture des frontières.
- Certains refusent d'aider les pays les plus fragiles économiquement dans l'Union européenne, alors que la France est elle-même endettée.
- Certains veulent que la France retrouve sa souveraineté, ils jugent qu'elle est trop soumise aux décisions prises par les autorités européennes.