Sommaire
ILes causes des migrationsADes déplacements de main-d'œuvreBDes migrations forcéesIILes principaux flux migratoiresADes flux en augmentationBDes migrations révélatrices d'inégalitésIIILes conséquences des migrationsALes conséquences pour les pays de départBLes conséquences pour les pays d'arrivéeCLes migrations, sources de précarité et de tensionsIVSchéma bilanLes migrations consistent, pour une personne, à changer de lieu de résidence. Les migrations se réalisent à plusieurs échelles. On peut quitter son pays pour aller habiter dans un autre pays, il s'agit d'une migration internationale. On peut aussi quitter sa région pour aller habiter dans une autre région, ou encore se déplacer à l'intérieur d'une même région. Les migrations sont révélatrices des inégalités et des tensions dans le monde. Les migrants quittent des zones pauvres ou en crise pour rejoindre des pays plus riches ou plus sûrs. Les migrations ont de nombreuses conséquences, positives et négatives, sur les territoires.
Les causes des migrations
Des déplacements de main-d'œuvre
Les migrations s'expliquent par différentes raisons :
- De nombreux travailleurs quittent leur pays afin de s'éloigner de la pauvreté et de trouver un emploi mieux rémunéré dans un autre pays.
- Des personnes très qualifiées et très diplômées émigrent à la recherche d'emplois de haut niveau. On parle alors de « fuite des cerveaux » (ou brain drain). Ces migrations concernent des secteurs professionnels précis comme l'informatique ou la santé.
- À ces déplacements de main-d'œuvre s'ajoutent les déplacements des familles qui accompagnent les travailleurs migrants.
Ces migrations peuvent être légales, voire encouragées par les pays d'accueil, ou illégales.
Des migrations forcées
En parallèle des migrations volontaires, il existe des migrations qui se font sous la contrainte :
- Les réfugiés sont des migrants qui fuient la guerre ou les violences de leur pays. Ils fuient majoritairement dans les pays voisins. Beaucoup se retrouvent dans des camps de réfugiés.
- La migration des réfugiés obligés de quitter leur lieu d'habitation à cause de catastrophes naturelles est un phénomène majeur depuis une trentaine d'années. On parle alors de réfugiés climatiques ou environnementaux.
Réfugiés kurdes syriens
© Béatrice Dillies, Flickr
Les principaux flux migratoires
Des flux en augmentation
Les migrations sont en augmentation constante :
- Le nombre de migrants internationaux a doublé depuis 1990. Ils sont 250 millions en 2015.
- Le nombre de réfugiés connaît des niveaux jamais atteints. En 2015, 65 millions de réfugiés ont été recensés par le Haut Commissariat aux réfugiés. En moyenne, 24 personnes par minute ont été obligées de fuir leur pays en 2015.
L'augmentation de ces migrations a plusieurs raisons :
- En ce qui concerne les réfugiés, la hausse de leur nombre s'explique par la multiplication des conflits. Par exemple, plus de 4 millions de Syriens ont été obligés de fuir leur pays.
- L'augmentation de l'ensemble des flux migratoires s'explique aussi par l'amélioration des moyens de transport et une meilleure connaissance des opportunités dans les autres pays grâce aux moyens de communication modernes (Internet).
Des migrations révélatrices d'inégalités
Traditionnellement, les flux migratoires s'effectuent des pays les moins développés vers des pays plus développés. Désormais, les migrations d'un pays en développement vers un pays en développement sont plus importantes que les migrations des pays en développement vers les pays développés :
- L'Amérique du Nord, l'Europe de l'Ouest, le golfe Persique sont les principales zones d'immigration. Les pays qui accueillent le plus de migrants sont les États-Unis, l'Arabie saoudite, l'Allemagne, la Russie, les Émirats arabes unis, le Royaume-Uni, la France, le Canada, l'Espagne et l'Australie.
- L'Afrique, l'Asie et l'Amérique latine sont les principales zones d'émigration. Les dix premiers pays qui envoient le plus de migrants sont l'Inde, le Mexique, la Russie, la Chine, le Bangladesh, le Pakistan, les Philippines, l'Afghanistan, l'Ukraine et le Royaume-Uni.
- À l'échelle continentale, on observe de nombreuses migrations. Dans une même région, des flux migratoires s'opèrent entre les pays les plus riches de la zone. Par exemple, l'Afrique du Sud ou encore le Gabon attirent des migrants venus d'Afrique.
- Enfin, certains pays ont un rôle de transit. Plusieurs situations sont possibles. Par exemple, la France est un pays de transit pour de nombreux migrants qui souhaitent rejoindre le Royaume-Uni, mais c'est aussi un important pays d'immigration.
La pauvreté est le principal déterminant de l'émigration marocaine. Malgré une amélioration ces dernières années, le niveau de développement du Maroc (IDH de 0,628 en 2014) reste en dessous de la moyenne mondiale et très en dessous de la moyenne de ses voisins européens au nord (IDH de 0,871 en 2011 pour l'Union européenne). De plus, le chômage est très important chez les jeunes Marocains.
Les conséquences des migrations
Les conséquences pour les pays de départ
Les migrations ont de nombreuses conséquences pour les pays d'émigration :
- Les populations émigrées issues des pays pauvres envoient des remises (sommes d'argent) à leurs familles restées dans leur pays d'origine. Plus de 60 milliards de dollars ont été envoyés par les migrants à leur famille en 2015.
- Les émigrés vident leur pays d'origine des compétences et des travailleurs nécessaires à son développement. Cette perte de personnes qualifiées compromet le développement des pays de départ.
Les conséquences pour les pays d'arrivée
Les pays d'accueil sont très attentifs à la question des migrations qu'ils cherchent à contrôler. Les migrations de main-d'œuvre sont acceptées en fonction de la conjoncture économique.
Les migrations ont des conséquences sur les pays d'accueil :
- Les populations immigrées représentent une main-d'œuvre bon marché dans les pays du Nord qu'elles ont rejoints.
- Elles compensent le vieillissement démographique de ces pays.
- De plus, elles aident à l'enrichissement du pays d'accueil, notamment en payant leurs impôts dans le pays où elles travaillent sans pour autant bénéficier des aides sociales souvent réservées aux nationaux.
Les migrations, sources de précarité et de tensions
Les clandestins vivent dans l'illégalité dans le pays qu'ils ont rejoint, et connaissent donc des conditions de vie précaires. Nombreux sont ceux qui risquent leur vie lors des voyages migratoires. Par exemple, plus de 24 000 personnes sont mortes ou disparues en essayant de rejoindre l'Europe par la Méditerranée entre 2010 et 2013.
Dans de nombreux pays, ils subissent des discriminations et travaillent dans des conditions difficiles.
La frontière à Melilla (enclave espagnole au Maroc) clôturée afin d'empêcher l'arrivée de migrants
© Ongayo, Wikimedia Commons