Étudier les aires de puissance, les pays émergents et ceux les moins avancés à l'aide de documents Etude de documents type bac

La mondialisation est dominée par des pôles et des aires de puissance.

Les trois aires de puissance majeures à l'échelle mondiale constituent la Triade. L'Amérique du Nord, l'Europe et l'Asie du Sud-Est sont les trois centres d'impulsion économiques qui dominent le monde. La majorité des échanges mondiaux de marchandises et de capitaux ont lieu entre ces trois pôles.

Les fondements de leur domination sont d'abord économiques. Leur PIB élevé est produit par des firmes transnationales. Parmi les 100 premières mondiales, on dénombre une majorité de sociétés américaines, européennes ou japonaises. Ces États assurent près des trois quarts du commerce mondial. La domination économique et commerciale de la Triade est accentuée par un monopole en matière de recherche et de développement. L'innovation technologique joue un rôle primordial dans la compétitivité économique et commerciale. Ces aires de puissance concentrent les trois quarts de l'effort de recherche mondial.

La mondialisation contribue également au phénomène de métropolisation. Les métropoles concentrent les habitants et les pouvoirs politiques et économiques. Ces espaces urbains ont de très fortes densités humaines et offrent une concentration exceptionnelle de pouvoirs. Leur quartier des affaires est le cœur de la puissance économique de ces villes : les bureaux des firmes transnationales, les banques et les grands centres commerciaux s'y concentrent. Les métropoles les plus puissantes se situent dans les pays les plus développés. Certaines métropoles mondiales sont intégrées à des mégalopoles : la Megalopolis, qui se situe sur la façade orientale des États-Unis, la mégalopole japonaise qui va de Fukuoka à Tokyo et la mégalopole européenne qui s'étend de Londres à Milan. Ces trois mégalopoles comportent des façades maritimes de premier plan, qui contribuent à leur rayonnement à l'échelle mondiale.

Des aires de puissance émergentes s'imposent désormais. Les pays émergents sont d'anciens pays en développement qui bénéficient d'une augmentation rapide de leur produit national brut, permise par la modernisation de leur économie. Le PIB de la Chine, pays émergent le plus dynamique, qui crée le plus de richesses, est équivalent à celui de l'Union européenne. Les pays émergents d'Asie sont ceux qui ont connu la plus forte progression de leur PIB par habitant. Ces pays émergents ont d'abord développé leurs activités industrielles, dans des secteurs traditionnels. Des entreprises transnationales des pays riches y ont créé des usines pour bénéficier d'une main-d'œuvre bon marché. Les produits fabriqués sont ensuite exportés dans le monde entier. Certaines entreprises des pays émergents investissent désormais à l'étranger et parviennent à conquérir des marchés face à la concurrence des sociétés américaines, japonaises ou européennes, dans des secteurs de hautes technologies.

Les richesses produites par les pays émergents sont très inégales. Les pays émergents les plus dynamiques sont d'abord les BRICS : le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud. En valeur cumulée, les BRICS concentrent plus de 20 % du PIB mondial, ce qui reste inférieur à la richesse produite par les États-Unis. Ces pays bénéficient de taux de croissance supérieurs à ceux des pays européens ou d'Amérique du Nord. Les progrès économiques s'accompagnent de la création d'une classe moyenne qui constitue une nouvelle société de consommation, mais une part importante de la population demeure cependant confrontée à des conditions de vie très difficiles.

Des territoires cumulent encore de multiples difficultés et demeurent en marge de la mondialisation.

Les espaces marginalisés à l'échelle du monde sont d'abord et surtout ceux qui ont un faible IDH. Les pays concernés sont d'abord des pays pauvres, agricoles, en particulier en Afrique subsaharienne. L'Indice de développement humain est un indicateur du niveau de développement d'un pays. Il est calculé à partir de trois critères : le PIB par habitant, l'espérance de vie à la naissance et l'accès à l'éducation. La moitié de la population mondiale vit avec moins de deux dollars par jour. Les Pays les moins avancés sont les plus vulnérables. Ce sont ceux qui produisent le moins de richesses. De nombreux habitants des PMA sont en situation de grande pauvreté (moins de deux dollars par jour) et sont confrontés à la malnutrition et au risque de famine.

Dans les pays qui ont un faible IDH, l'espérance de vie à la naissance est donc réduite. Ce constat est lié aux problèmes de sous-nutrition ou de malnutrition, mais aussi au manque d'eau potable, à la diffusion plus rapide des épidémies, au manque de médecins ou de médicaments, à l'insuffisante scolarisation des enfants. Ces pays sont marqués par une explosion urbaine : ils ont encore une population rurale nombreuse mais connaissent une augmentation rapide de leur population urbaine, phénomène qui s'accompagne de la multiplication des bidonvilles, dans lesquels les habitants sont soumis à des conditions de grande pauvreté.

Des territoires qui appartiennent aux aires de puissance sont aussi marginalisés. Certaines villes, autrefois dynamiques, sont désormais en crise, touchées par le déclin des activités économiques et de la production de richesses, la diminution du nombre d'habitants et la multiplication des signes de pauvreté, qui touche plus fortement certains quartiers (avec l'augmentation du chômage et de l'insécurité). Des inégalités se creusent également au sein des métropoles les plus dynamiques où des quartiers très pauvres peuvent être adjacents de quartiers qui concentrent les richesses. La pauvreté y génère une importance violence liée au trafic de drogues. La croissance économique des pays émergents s'accompagne également de fortes inégalités au sein de leur territoire. La situation dans les campagnes demeure notamment difficile. En Chine, par exemple, le revenu disponible par habitant dans les villes est 3 fois supérieur à celui dans les campagnes.