Expliquer les inégalités à toutes les échelles dans l'Union européenne Exercice fondamental

Au sein de l'UE, le niveau du salaire moyen varie de 1 à 10. Quant aux seuils de pauvreté, ils passent de 1 à 5. Ces écarts considérables de niveau de développement se retrouvent à l'échelle continentale, nationale et locale.

Les inégalités de revenus ont augmenté en Europe avec la crise. Mais les pays ne sont pas touchés uniformément : les écarts ont fortement augmenté en Hongrie ou en Espagne, tandis qu'ils se sont réduits en Allemagne et au Portugal. L'indice de Gini, qui mesure les inégalités de revenus, a augmenté de 30,2 à 30,5 points entre 2008 et 2011 au sein de la zone euro, soit +0,3 point. Cette hausse est une moyenne qui regroupe des situations très différentes. En Hongrie, en Espagne et en Autriche, l'indicateur a gagné deux points. En Roumanie et aux Pays-Bas, il a baissé de 1,7 et 1,8 point. En France, l'augmentation des inégalités est deux fois plus forte que la moyenne de la zone euro (+0,6 point). On ne peut faire aucune lecture simple de l'effet de la crise : certains pays où la distribution des revenus est très inégalitaire (comme le Portugal ou la Roumanie) voient les inégalités se réduire, tout comme des pays qui étaient déjà à un niveau faible, comme les Pays-Bas. Inversement, la Hongrie, qui figurait avec la Suède parmi les deux pays les moins inégalitaires sur le plan des revenus en 2008, a connu une très forte croissance des écarts. L'Irlande, que l'on a longtemps surnommée "le tigre celtique" du fait de sa remarquable croissance économique dans les années 1993 - 2006, a subi très durement les effets de la crise. Avec le Portugal, l'Irlande, la Grèce et l'Espagne, elle forme le groupe appelé PIGS : souffrant d'un endettement croissant rapidement, ces pays connaissent actuellement une crise importante (Grèce, -7% PIB en 2011).

Les inégalités socio-spatiales ne se trouvent pas uniquement entre les États, mais aussi entre les régions européennes, et à l'intérieur même des États les plus riches. Pour la France, l'Île-de-France représente 29% du PIB français alors que le Limousin n'en représente qu'1% ; le taux de chômage est de 27,1% à la Réunion pour un taux de 10% en métropole. Pour l'Italie, le Mezzogiorno connaît un taux de chômage toujours supérieur à 15% alors que le Nord-Est de l'Italie connaît un taux inférieur à 5%. En Allemagne, les régions de l'Est (ancienne Allemagne de l'Est) sont encore en retard par rapport à l'Ouest du pays plus de 20 ans après la réunification.

Localement enfin, des inégalités socio-économiques se développent également. De grands écarts existent entre différentes parties de certaines métropoles comme à Paris avec Barbès dans le XVIIIe, cosmopolite avec des populations aux faibles revenus face au quartier du Marais dans le 1er arrondissement abritant des populations plus aisées. C'est également le cas à Londres où les écarts dans le centre sont beaucoup plus importants qu'à Paris. Dans les pays les moins développés de l'Union les écarts de développement les plus importants concernent les villes et les campagnes.