Répondre aux questions suivantes qui permettront de traiter le sujet : « Quels sont les fondements de l'industrialisation en France au XIXe siècle ? »
Vrai ou faux ? Le processus d'industrialisation désigne le passage d'une économie qui repose sur l'industrie à une économie agricole et artisanale.
Faux. Le processus d'industrialisation désigne le passage d'une économie agricole et artisanale à une économie qui repose sur l'industrie.
Dans quel pays le processus d'industrialisation naît-il ?
Le processus d'industrialisation naît en Angleterre dans le dernier tiers du XVIIIe siècle et se diffuse en Europe au XIXe siècle.
Compléter la phrase suivante en choisissant la proposition qui convient.
Quand l'industrialisation de la France commence-t-elle véritablement ?
L'industrialisation de la France commence véritablement dans les années 1830, pour ensuite s'accélérer dans les années 1850 sous le Second Empire.
Vrai ou faux ? La première industrialisation repose sur la combinaison des sources d'énergie du charbon et du prétrole.
Faux. La première industrialisation repose sur la combinaison des sources d'énergie de la houille et de la vapeur.
Compléter la phrase suivante en choisissant la proposition qui convient.
Vrai ou faux ? La première industrialisation s'appuie sur la mécanisation.
Avec le processus d'industrialisation, où le travail se concentre-t-il ?
Le processus d'industrialisation amène progressivement à concentrer le travail, non plus dans de petits ateliers à domicile, mais dans les usines, qui deviennent le nouveau cadre de la production industrielle. Les travailleurs continuent leur activité, dans les usines, à la périphérie des villes, le but étant qu'ils produisent davantage et plus rapidement.
Vrai ou faux ? Les ouvriers sont soumis à une nouvelle organisation de la production, au rythme des machines-outils.
Par qui l'industrialisation de la France est-elle encouragée ?
L'industrialisation de la France est encouragée par l'État, particulièrement sous le Second Empire. Pour l'État, les mutations des modes de production doivent continuer à dynamiser le textile et la sidérurgie, deux secteurs moteurs de l'économie.
Compléter la phrase suivante en choisissant la proposition qui convient.
Compléter la phrase suivante en choisissant la proposition qui convient.
Quelles sont les deux parties qui conviendraient le mieux à ce sujet ?
Associer chaque sous-partie à la partie qui lui correspond.
Des innovations techniques propices à la production industrielle
L'usine, un nouveau cadre de travail
L'État et les entrepreneurs, des acteurs majeurs du processus d'industrialisation
Une productivité améliorée
De nouveaux espaces de la production industrielle
De nouvelles sources d'énergie comme moteur de la production industrielle
I - Une transformation des modes de production
II - Les conséquences de la transformation des modes de productions
L'industrialisation de la France commence dans les années 1830, pour ensuite s'accélérer dans les années 1850. Elle s'appuie sur de nouvelles sources d'énergie qui permettent aux entreprises d'augmenter la productivité et de baisser les coûts de production. L'usine devient le nouveau cadre de la production industrielle. Après avoir étudié dans une première partie la transformation des modes de production, il convient de voir dans une deuxième partie les conséquences liées à leur mutation.
Une transformation des modes de production
L'industrialisation française repose sur l'utilisation de nouvelles sources d'énergie qui permettent aux industries des gains de production.
De nouvelles sources d'énergie comme moteur de la production industrielle
Jusqu'au XIXe siècle, la production est qualifiée de proto-industrielle : la machine est alimentée par des énergies naturelles (éolien, hydraulique), humaines et animales. À partir du XIXe siècle, la production devient industrielle grâce à l'association de deux nouvelles sources d'énergie, la houille et la vapeur d'eau. Avec la machine à vapeur de James Watt, inventée vers 1780, apparait le moteur universel. La machine à vapeur, alimentée par le charbon carboné, est ainsi en mesure de remplacer la machine hydraulique par une machine mécanique. Elle donne aux machines-outils une énergie relativement continue et plus puissante que celle liée aux énergies naturelles, humaines et animales.
Des innovations techniques propices à la production industrielle
La machine à vapeur est d'abord introduite dans les deux secteurs clefs de l'économie française que sont l'industrie textile et la métallurgie puis, à partir des années 1840, dans les transports (locomotive et navire à vapeur).
La métallurgie connait une série d'innovations, dont le marteau-pilon à vapeur, qui permet de forger l'acier chaud en grosse pièce en le martelant. Grâce à cette innovation technique on peut désormais fabriquer massivement des pièces d'acier volumineuses en vue de fabriquer des armes, comme les canons, des locomotives à vapeur ou bien des ponts métalliques. Ainsi, le nombre de constructions de locomotives à vapeur a quasiment triplé en France, pour passer de 96 en 1848 à 299 en 1870.
Une productivité améliorée
L'industrialisation repose donc sur la mécanisation. Grâce à l'utilisation de machines-outils, actionnées par un moteur universel, la productivité est améliorée. Cela se traduit par une réduction des rapports distance/temps, coût/distance et coût/fabrication. Alors qu'il faut environ 112 heures pour relier Paris à Marseille en diligence en 1814, il n'en faut plus que 14 par le chemin de fer en 1893. Cette réduction du rapport temps/distance favorise la circulation des marchandises sur le territoire national à mesure du développement du réseau ferré.
Les conséquences de la transformation des modes de productions
L'industrialisation marque, par la transformation des modes de production, le passage d'une production proto-industrielle à une production industrielle. Cette mutation de l'appareil productif a des conséquences sur les lieux et les acteurs de la production.
De nouveaux espaces de la production industrielle
Le processus d'industrialisation modifie les lieux de la production industrielle. Elle se concentre désormais dans les usines. En effet, la mécanisation amène progressivement à concentrer le travail, non plus dans de petits ateliers à domicile, mais dans les usines, qui deviennent le nouveau cadre de la production industrielle.
Néanmoins, le processus d'industrialisation se diffuse inégalement sur le territoire national. Il fait émerger des centres et des régions industriels : Paris, Lyon, Le Creusot, d'un côté ; le Nord, la Lorraine et le Forez, de l'autre.
L'usine, un nouveau cadre de travail
L'industrialisation met en valeur, dans les usines, un nouveau type de travailleur, l'ouvrier. Par rapport aux industries proto-industrielles, les ouvriers sont soumis à une nouvelle organisation de la production, au rythme des machines-outils. Ainsi, utilisent-ils, dans la métallurgie, le marteau-pilon, une innovation technique qui permet de produire massivement des locomotives et des armes.
Parallèlement, la discipline au travail s'impose à eux par des règlements d'usine et la surveillance de contremaîtres.
Le règlement de 1855 de l'usine de fabrication de caoutchouc Hutchinson à Montargis prévoit que les ouvriers doivent venir travailler à heures fixes, de 5 h 30 à 19 heures, du lundi au samedi. En outre, il précise que ceux qui s'opposeraient au contremaître sont passibles d'une amende équivalente à une journée de salaire.
À cette discipline au travail s'ajoutent pour les ouvriers de nouvelles formes de rémunération. Les ouvriers sont désormais des salariés rémunérés par un salaire. Ce dernier correspond soit à un temps de travail, soit à un nombre de produits fabriqués. Le salaire dépend du degré de qualification de l'ouvrier. L'ouvrier qualifié (souffleur de verre, typographe) a un salaire jusqu'à cinq fois supérieur à celui du textile.
L'État et les entrepreneurs, des acteurs majeurs du processus d'industrialisation
L'industrialisation de la France est encouragée par l'État, particulièrement sous le Second Empire. Pour l'État, les mutations des modes de production doivent continuer à dynamiser le textile et la sidérurgie, deux secteurs moteurs de l'économie.
Pour ce faire, l'État fait deux choses.
Il promeut le libéralisme économique. Il stimule les investissements, d'une part, en ayant recours à l'endettement public et, d'autre part, en mettant en place un environnement juridique favorable aux entreprises, qui peuvent, à partir de 1867, se transformer en société anonyme. La modernisation du système bancaire donne naissance à de grandes banques de crédit, à l'instar du Crédit Mobilier des frères Pereire (1852), du Crédit Lyonnais (1863) d'Henri Germain et de la Société Générale (1864) d'Eugène Schneider, qui prennent des participations dans les entreprises.
L'État signe en 1860 un traité de libre-échange avec le Royaume-Uni qui oblige les industriels français à innover pour rester compétitifs. Parallèlement, l'industrialisation de la France a été rendue possible par l'émergence d'entrepreneurs capitalistes. Ainsi, émerge-t-il, sous le Second Empire, une nouvelle génération d'entrepreneurs favorables à la propriété privée des moyens de production, la recherche de profit et la libre concurrence. À l'image des frères Pereire, ils investissent dans de nombreux secteurs de l'économie, à l'exemple de l'immobilier, des transports, ou encore des assurances.
Le processus d'industrialisation, favorisé par l'État et les entrepreneurs capitalistes, modifie en profondeur les modes de production. Grâce à l'utilisation combinée de la houille et de la vapeur d'eau, qui permet le fonctionnement de la machine à vapeur, les gains de productivité augmentent. La production devient ainsi industrielle et se fait dans un nouveau cadre, l'usine.