Des chrétiens dans l’Empire romain Cours

Les Évangiles sont rédigés durant la seconde moitié du I^er siècle. Ils racontent la vie de Jésus, sa crucifixion, sa résurrection, et sont la source de la croyance des chrétiens.

Pour les historiens, Jésus est un Juif de la province romaine de Palestine, qui a vécu à Nazareth et dont ils disposent de peu de traces. Au début du I^er siècle apr. J.-C., il développe un enseignement religieux et se fait connaître. Les autorités juives ne voient pas en lui le messie qu'ils attendent mais un imposteur.

Jésus est alors livré aux Romains qui le condamnent à mort par crucifixion.

Pour les chrétiens, Jésus est considéré comme le fils de Dieu. Après sa mort, certains de ses disciples, les Apôtres, font le récit de sa vie et transmettent son enseignement à travers des écrits, les Évangiles.

Ces écrits constituent la première partie du Nouveau Testament et la source de la croyance des chrétiens. Ils permettent aussi de distinguer dès la fin du I^er siècle le christianisme du judaïsme, ils fixent des pratiques religieuses propres aux chrétiens.

Selon les croyances chrétiennes, Jésus aurait commencé à propager un message d'amour et d'égalité entre les hommes dans la Palestine lorsqu'il avait 30 ans. Promettant la « vie éternelle » après la mort dans le « royaume des cieux », il aurait ressuscité après sa crucifixion et aurait rejoint Dieu lors de l'Ascension. C'est ce que l'on appelle la « résurrection ».

Après la mort de Jésus, les premières communautés chrétiennes apparaissent en Palestine, grâce à la transmission de son enseignement par les Apôtres. Elles se développent ensuite à travers l'Empire romain.

Dès la deuxième moitié du I^er siècle, de plus en plus d'hommes et de femmes voient en Jésus le messie attendu. Sous l'impulsion de l'apôtre Pierre, une nouvelle religion apparaît et les premières communautés de chrétiens commencent à se regrouper et à s'organiser.

L'apôtre Paul de Tarse joue également un rôle important dans la diffusion de la parole de Jésus. D'abord juif et citoyen romain, Saul de Tarse se convertit au christianisme et prend le nom de Paul. Il voyage alors en Asie Mineure et en Grèce et y diffuse le message de Jésus. Les Épîtres qu'il rédige font partie du Nouveau Testament : ce sont des lettres écrites aux premières communautés chrétiennes qu'il encourage et conseille. Ces écrits sont les plus anciens documents attestant la présence de ces premiers chrétiens. On le suppose mort durant la première persécution à Rome en 65.

Dans les premières communautés chrétiennes, les chrétiens doivent suivre les règles de vie fondées sur les actes et les paroles de Jésus. Pour être admis dans ces communautés, il faut être baptisé.

Chaque semaine, les chrétiens se réunissent pour commémorer le dernier repas de Jésus. Ils partagent alors le pain et le vin : c'est la communion. Les chrétiens respectent aussi différentes fêtes religieuses dont la plus importante est Pâques, qui célèbre la résurrection de Jésus.

Mal connues, les pratiques religieuses des chrétiens inquiètent les Romains, qui les considèrent comme de mauvais citoyens. Des persécutions sont menées jusqu'à la fin du III^e siècle.

La tolérance envers les cultes dans l'Empire romain est conditionnée par le respect des lois de l'empire et notamment le culte envers l'empereur. Les chrétiens refusent en effet le culte impérial car ils affirment que leur dieu est le seul vrai dieu.

Les chrétiens sont donc considérés comme une menace et subissent des persécutions de la part des Romains.

Les chrétiens exécutés sont considérés comme des martyrs par leur communauté.

En 64, l'empereur Néron accuse les chrétiens de l'incendie de Rome et lance des persécutions. Celles-ci se poursuivent périodiquement, jusqu'à la fin du III^e siècle. Ces violences ne contiennent pas la propagation du christianisme. Les conversions se poursuivent et les chrétiens vivent leur religion en secret, notamment dans les catacombes de Rome.

Malgré les persécutions, la communauté chrétienne ne cesse de s'agrandir. Constantin, premier empereur chrétien, autorise le christianisme en 313. À la fin du IV^e siècle, le christianisme devient la religion officielle de l'Empire romain.

Jusqu'au début du IV^e siècle, les premiers chrétiens n'ont pas le droit de se rassembler publiquement ni d'avoir de lieux de culte. En 313, l'édit de Milan accorde la possibilité aux chrétiens de suivre librement leur religion.

À l'instar de Constantin, les empereurs romains se convertissent ensuite au christianisme.

À la fin du IV^e siècle, le christianisme devient la seule religion autorisée avec l'édit de Thessalonique de 380, avant de devenir la religion officielle de l'empire en 391. Le polythéisme est donc interdit.

Depuis le III^e siècle, les communautés chrétiennes sont dirigées par un évêque. Le soutien des empereurs permet ensuite au christianisme de s'organiser autour de lieux de culte et de définir plus précisément les croyances à travers des conciles.

Les communautés chrétiennes élisent leurs évêques pour célébrer leur culte (la messe) et enseigner la foi.

Les prêtres assistent les évêques dans l'accompagnement des fidèles. Les premières églises, construites sur le modèle des basiliques romaines, se multiplient. La basilique Sainte-Sabine, construite à Rome au V^e siècle, porte le nom d'une célèbre martyre. Elle a été construite à côté d'un ancien temple romain, dont 24 colonnes ont été utilisées pour construire la structure de la basilique.

Au IV^e siècle, les conciles fixent définitivement les croyances fondamentales des chrétiens, leurs pratiques et leurs fêtes religieuses.

Le premier concile est réuni à Nicée, en Asie Mineure, en 325. Il se déroule à l'initiative de l'empereur Constantin, pour faire taire les désaccords qui divisent la communauté chrétienne. Ceux qui ne respectent pas les décisions du concile de Nicée sont excommuniés, c'est-à-dire exclus de la communauté des chrétiens.