Sommaire
IDes cités indépendantes et rivalesAL'organisation d'une cité grecqueBDes cités rivales en guerreCLa colonisation grecque en MéditerranéeIIL'unité du monde grecAUne culture communeBUne religion communeCLes sanctuaires panhelléniquesIIIAthènes, berceau de la démocratieALa naissance de la démocratieBLe rôle des citoyens dans la démocratieÀ partir du VIIIe siècle av. J.-C., le monde grec est un ensemble composé de cités en Grèce et de colonies tout autour du littoral de la mer Méditerranée et de la mer Noire. Ces cités rivales se font régulièrement la guerre. Les Grecs sont pourtant unis par leur religion. Ils vénèrent les mêmes divinités et sont polythéistes. Ils partagent aussi la même culture : la langue, l'alphabet, la mythologie, etc. C'est en Grèce et notamment à Athènes au Ve siècle av. J.-C. que naît la démocratie, fondée sur la participation des citoyens à la vie politique.
Des cités indépendantes et rivales
À partir du VIIIe siècle av. J.-C., les Grecs fondent des cités en Grèce autour de la mer Égée, puis des colonies autour de la mer Méditerranée et la mer Noire. Ces cités s'affrontent régulièrement pour la domination du monde grec.
L'organisation d'une cité grecque
Les cités grecques présentent beaucoup de points communs dans leur organisation et dans les bâtiments qui les composent : une agora, des temples, des remparts, des terres agricoles, un théâtre, etc.
Dès le VIIIe siècle av. J.-C., les populations se regroupent et forment des cités. Celles-ci sont composées par des bâtiments ou espaces que l'on retrouve dans la plupart d'entre elles :
- L'agora est la place publique rassemblant une communauté de citoyens. C'est le centre religieux, politique et civique de la cité. On y trouve également des commerces.
- Les temples sont les lieux de culte des Grecs. Ils y vénèrent leurs dieux et y réalisent des sacrifices en leur honneur. Les temples se situent souvent sur les hauteurs de la ville : la colline de l'Acropole, qui domine le reste de la cité et renferme son trésor.
- Les remparts servent à protéger la cité des attaques extérieures. À l'extérieur se trouvent quelques villages et surtout les terres agricoles, qui contribuent à nourrir la population.
- D'autres bâtiments aux fonctions récréatives se trouvent également dans les cités grecques : le théâtre, la fontaine, l'hippodrome (où l'on assiste à des courses de chevaux), etc.
Des cités rivales en guerre
La Grèce est constituée de plusieurs cités avec chacune ses lois et son gouvernement. Elles se font régulièrement la guerre : les guerres médiques ou la guerre du Péloponnèse sont des conflits importants.
La Grèce n'est pas un royaume. Elle est constituée de plusieurs cités qui sont de petits États indépendants. Chaque cité a ses propres lois et son propre gouvernement.
La cité peut adopter diverses formes de gouvernement :
- une monarchie, avec un roi à sa tête ;
- une démocratie, gouvernée par ses citoyens ;
- une oligarchie, gouvernée par une famille riche et puissante.
Les cités s'affrontent régulièrement pour la domination du monde grec. Ces guerres visent à obliger les autres cités à adopter les principes de la cité belliqueuse ou tout simplement à agrandir son territoire.
Au début du Ve siècle av. J.-C., face à la menace d'une invasion, les Athéniens remportent les guerres médiques contre les Perses lors de retentissantes batailles comme à Marathon et à Salamine. Après ces victoires, Athènes fonde la ligue de Délos pour défendre certaines cités grecques alliées.
Sparte conteste l'hégémonie qu'Athènes tente d'imposer à toute la Grèce. C'est ainsi que Sparte et Athènes, deux cités parmi les plus puissantes du monde grec au Ve siècle av. J.-C., s'affrontent ensuite lors de la guerre du Péloponnèse, de 431 av. J.-C. à 404 av. J.-C. Le monde grec est alors divisé en deux camps :
- d'un côté la ligue du Péloponnèse, du nom de la région où se trouve Sparte ;
- de l'autre côté la ligue de Délos, qui regroupe Athènes et ses cités alliées.
Selon l'historien athénien Thucydide, la guerre a été provoquée par les Spartiates qui s'inquiétaient de l'expansion d'Athènes en Grèce et autour de la mer Égée.
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La colonisation grecque en Méditerranée
À partir du VIIIe siècle av. J.-C., les Grecs fondent de nombreuses cités autour de la Méditerranée : ce sont les colonies.
Colonie
Une colonie est un territoire conquis, administré et exploité par un État en dehors de ses frontières.
Plusieurs raisons poussent les Grecs à prendre la mer et à fonder des colonies très loin de leurs cités :
- Les contraintes climatiques et physiques : le climat sec, avec peu de terres cultivables, rend difficile la production agricole.
- La volonté de faire du commerce : toutes les colonies fondées par les Grecs développent des liens commerciaux avec leur cité d'origine.
Massalia (actuellement Marseille), fondée en 600 av. J.-C., est une colonie de Phocée. Les archéologues ont retrouvé dans la mer autour de Marseille de nombreux navires et amphores, ce qui prouve que le commerce était florissant autour de la colonie. Le « trésor des Marseillais », retrouvé à Delphes dans un sanctuaire, témoigne également des liens entretenus entre la métropole et la colonie.
L'unité du monde grec
Malgré leurs rivalités légendaires, les Grecs chantent les mêmes héros et partagent une culture commune. Ils sont également unis par la religion : ils ont les mêmes croyances et les mêmes dieux. Enfin, ils partagent les mêmes sanctuaires.
Une culture commune
Le mode de vie est commun à tous les Grecs. Ils ont la même langue, le même alphabet, la même mythologie et ils s'inspirent tous des récits d'Homère : l'Iliade et l'Odyssée.
Les Grecs apprennent à lire avec les poèmes d'Homère : l'Iliade et l'Odyssée. Ces poèmes contiennent une morale et des modèles de comportement qui guident les Grecs dans leur vie quotidienne. Ces récits sont des légendes qui servent de base à l'éducation des jeunes Grecs.
Légende
Une légende est un récit fabuleux qui fait intervenir des personnages aux pouvoirs parfois proches de ceux des dieux. Ils sont à distinguer de l'histoire car les historiens ne peuvent prouver leur réelle existence qu'à partir de leurs recherches.
Les jeunes Grecs connaissent par cœur des passages de l'Iliade et de l'Odyssée et s'identifient aux personnages comme Achille, Hector ou Ulysse, des héros s'illustrant par leur force, leur bravoure ou encore leur ruse.
Héros grec
Un héros grec est un être humain qui a vécu des expériences fantastiques. Ce sont souvent des demi-dieux, c'est-à-dire qu'ils sont le fruit d'une union entre un dieu et un être humain.
Les poèmes d'Homère sont écrits dans la langue grecque, parlée et lue dans toutes les cités du monde grec.
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Les Grecs partagent également le même amour pour la poterie, la sculpture ou le théâtre. Ils aiment cultiver la vigne et l'olivier.
Une religion commune
Les Grecs sont polythéistes. Ils vénèrent les mêmes divinités, mais s'attachent parfois davantage à certaines d'entre elles.
Les Grecs ont des dieux pour tous leurs aspects de leur vie quotidienne (Héra, déesse du mariage, Hermès, dieu du commerce, etc.). Ils croient que les dieux interviennent dans leur vie et leur demandent ainsi de l'aide de plusieurs façons :
- en leur faisant des offrandes ;
- en les priant ;
- en organisant des processions en leur honneur ;
- en construisant des temples et des statues en leur honneur.
Les dieux ont toujours une apparence humaine, ce qui les rend proches des Grecs. Dans les mythes grecs, ils se comportent comme les humains et peuvent être en colère, jaloux, menteurs, amoureux, etc.
Mythe
Un mythe est un récit légendaire qui raconte les actions des dieux, héros, créatures ou mortels.
Les sanctuaires panhelléniques
Les Grecs partagent des sanctuaires communs. Ceux-ci consacrent généralement un dieu en particulier et sont des lieux de célébrations communes très importantes pour l'unité du monde grec.
Panhellénique
« Panhellénique » signifie « qui se rapporte à tous les Grecs ».
En plus des temples construits par chaque cité, il existe des sanctuaires panhelléniques que se partagent tous les Grecs. Chacun d'entre eux est dédié à un dieu en particulier.
Plusieurs sanctuaires consacrent dans le monde grec des divinités très importantes :
- le sanctuaire d'Olympie pour Zeus ;
- le sanctuaire de Paphos (Chypre) pour Aphrodite ;
- le sanctuaire de Delphes pour Apollon ;
- le sanctuaire de Corinthe pour Déméter.
Dans ces sanctuaires, les Grecs de toute la Méditerranée se retrouvent régulièrement pour honorer un dieu. Dans le cadre de cette rencontre, différents concours ont lieu (musicaux, sportifs, etc.). Ces concours ont tous une vocation religieuse, comme à Olympie, où se déroulent les Jeux olympiques en l'honneur de Zeus, roi des dieux.
À Delphes ont lieu d'autres jeux qui célèbrent Apollon, dieu des arts. Pour accueillir les visiteurs et les athlètes, un théâtre de 5 000 places a été construit juste à côté du temple d'Apollon. Dans ce théâtre, les spectateurs assistent à des représentations de pièces tragiques ou comiques.
Lors de la tenue des jeux, si les Grecs sont en guerre, une trêve est décrétée.
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Athènes, berceau de la démocratie
Dans la cité d'Athènes, la démocratie apparaît à la fin du VIe siècle av. J.-C. Les réformes de Clisthène puis celles de Périclès fixent une nouvelle organisation politique, en distinguant les citoyens du reste de la population.
La naissance de la démocratie
Pendant des siècles, Athènes est dirigée par un petit nombre de riches familles. En 508 av. J.-C., Clisthène fait adopter des réformes qui donnent un nouveau gouvernement à la cité. C'est le début de la démocratie.
Au VIe siècle av. J.-C., Pisistrate et ses fils s'emparent du pouvoir par la force : ils exercent une tyrannie.
Tyrannie
Une tyrannie est une forme de gouvernement dans lequel le pouvoir est détenu par un seul homme et par la force.
À la tête d'une révolte populaire, Clisthène parvient à renverser les tyrans qui tenaient Athènes par la force. Il installe alors, pour la première fois en Grèce, les principes démocratiques à Athènes. Ces principes reposent sur plusieurs aspects :
- Les citoyens élisent leurs magistrats, dont dix stratèges qui dirigent l'armée et gouvernent la cité pour une année. Parmi les plus connus, Périclès a dirigé la cité pendant quinze années consécutives.
- Les juges et les conseillers qui préparent les lois sont tirés au sort parmi les citoyens, quelle que soit leur richesse.
- Ce n'est donc pas un roi qui dirige mais l'ensemble des citoyens.
- Les citoyens votent les lois, votent l'ostracisme, votent la guerre et la paix à l'Ecclésia, sur la colline de la Pnyx, face à l'Acropole.
Citoyen
Un citoyen à Athènes est un homme qui a des droits politiques et des devoirs envers sa cité.
Ecclésia
L'Ecclésia est l'assemblée des citoyens à Athènes.
Ostracisme
L'ostracisme est le bannissement d'un citoyen pendant dix ans, par décision de l'Ecclésia.
« Quand le peuple eut repris le pouvoir, il se laissa diriger par Clisthène à qui on devait l'expulsion des tyrans. Clisthène fit ses réformes. Il commença par répartir les Athéniens dans dix tribus. Jusque-là, il n'y en avait eu que quatre. Mais Clisthène voulait mêler davantage les citoyens les uns aux autres et faire participer un plus grand nombre d'hommes à la vie politique. […] Il porta le nombre des conseillers de 400 à 500, cinquante par tribus. […] Après ces réformes, la constitution fut beaucoup plus démocratique. Clisthène avait en effet établi de nouvelles lois comme celle sur l'ostracisme. »
Aristote
Constitution d'Athènes, XXI, XXII
IVe siècle av. J.-C.
C'est ainsi que naît la démocratie.
Démocratie
La démocratie est une forme de gouvernement dans lequel les citoyens dirigent la vie de la cité.
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Le rôle des citoyens dans la démocratie
Les citoyens à Athènes ont des droits et des devoirs. Au nombre d'environ 40 000, ils ne représentent que 10 % de la population totale. La démocratie athénienne est donc très différente de celle pratiquée aujourd'hui en France.
Seules les personnes nées de père et de mère athéniens peuvent être citoyens, ce qui limite déjà fortement la possibilité d'obtenir la citoyenneté à Athènes. La majorité des habitants est donc exclue de la citoyenneté :
- Les étrangers, qui viennent d'autres cités grecques mais qui n'ont pas la citoyenneté athénienne.
- Les femmes et les enfants de citoyens, qui ne participent pas à la vie politique ni aux devoirs civiques.
- Les esclaves, qui n'ont aucun droit.
La démocratie athénienne est donc limitée par rapport à celle que nous connaissons aujourd'hui. Seuls les citoyens prennent part aux décisions politiques, tandis que les plus pauvres n'ont pas le temps de participer aux débats car ils travaillent.
Les citoyens athéniens doivent aussi remplir des devoirs au nom de leur cité :
- Le citoyen doit combattre pour sa cité, il doit également acheter son matériel militaire et ses propres armes.
- Il doit respecter les lois.
- Il participe aux fêtes religieuses et civiques de la cité, comme les fêtes des Panathénées.
Tous les quatre ans, les Panathénées sont organisées à Athènes en l'honneur d'Athéna, la déesse protectrice de la cité. Elles débutent par une grande procession avec les animaux destinés au sacrifice. Tout le monde prend part à la procession qui traverse la ville. On porte des présents à la statue de la déesse, située sur l'Acropole.
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