Les débuts de l'humanité Cours

Comme le montrent les recherches scientifiques, c'est en Afrique qu'apparaissent les premiers hominidés. On y a retrouvé des fossiles, comme Lucy.

C'est en Afrique qu'apparaissent les premiers hominidés comme Toumaï, qui a vécu il y a 7 millions d'années. Il a été découvert au nord du Tchad en 2001 et les dimensions de son crâne ont permis aux paléontologues d'affirmer que Toumaï est l'un des premiers hominidés. Les hominidés se sont donc séparés des ancêtres des singes il y a environ 8 à 6 millions d'années.

L'Afrique est considérée comme le « berceau de l'humanité » : aucun fossile d'hominidé datant de plus de 2 millions d'années n'a encore été retrouvé en dehors de ce continent.

De nombreux autres fossiles d'anciens hominidés, comme les Australopithèques, ont également été trouvés en Afrique. La célèbre Lucy, dont le squelette a été retrouvé en 1971 en Afrique, aurait ainsi vécu il y a environ 3 millions d'années.

L'Homo habilis, « être humain habile », est un bipède qui vit en Afrique de l'Est et du Sud. Il est le plus ancien représentant du genre Homo.

Les plus anciens représentants du genre Homo habilis connus ont été découverts à Lokalalei, au Kenya. Ils dateraient d'il y a 2,7 millions d'années et auraient fabriqué les premiers outils en pierre.

D'autres espèces apparaissent ensuite :

• l'Homo ergaster (« l'être humain artisan ») ;
• l'Homo erectus (« l'être humain debout ») ;
• l'Homo neanderthalensis (« l'être humain de Néandertal ») ;
• et enfin l'Homo sapiens (« l'être humain qui sait »), il y a 200 000 ans.

Aujourd'hui, tous les êtres humains de la planète sont des Homo sapiens.

Ces humains partagent des caractéristiques communes, qui évoluent dans le temps :

• Leurs mains se perfectionnent, avec un grand pouce qui permet une plus grande précision des gestes.
• Leur boîte crânienne s'arrondit et s'agrandit.
• Ils fabriquent des outils.
• Ils sont nomades et vivent dans des abris temporaires.
• Ils sont presque exclusivement bipèdes.

Les migrations se sont étalées sur des centaines de milliers d'années. Les fouilles paléontologiques et archéologiques permettent d'en comprendre les raisons.

Lors des fouilles, la comparaison entre les fossiles et les outils donne des indications sur les migrations. De petits groupes d'êtres humains se sont déplacés en fonction de leurs besoins et des ressources disponibles en nourriture végétale et animale, au gré des saisons. Il est probable que des changements climatiques aient également provoqué les déplacements des premiers humains puis des Homo sapiens.

Après avoir migré au sein de l'Afrique, les êtres humains ont quitté ce continent en direction de l'Asie, puis de l'Europe.

Le plus ancien site préhistorique découvert hors d'Afrique est celui de Dmanissi, en Géorgie, daté d'il y a 1,8 million d'années. Le suivant se situe en Chine à Majuangou et date d'il y a 1,6 million d'années. Il s'agit donc de migrations très lentes, qui auraient suivi l'itinéraire du couloir levantin (au Proche-Orient, entre l'actuelle Égypte et Israël).

La dernière espèce humaine, l'Homo sapiens, partie également d'Afrique il y a environ 180 000 ans, a ensuite peuplé le reste du monde dans différentes directions :

• D'abord vers l'Asie, il y a 70 000 ans environ.
• Puis vers la péninsule Arabique il y a environ 60 000 ans.
• Les Homo sapiens s'installent définitivement en Europe il y a environ 40 000 ans comme l'attestent plusieurs sites préhistoriques comme celui de la grotte Chauvet en Ardèche (datée de plus de 35 000 ans). Au même moment, l'Océanie connaît également ses premières occupations.

Les migrations vers le continent américain font encore débat, notamment sur l'origine de leur installation, il y a environ 15 000 ans. Plusieurs découvertes semblent cependant prouver que les Homo sapiens d'Amérique seraient arrivés d'Asie en passant par le détroit de Béring (l'actuelle Alaska), à une période où la présence de glace permettait de circuler entre les deux continents.

Le mode de vie nomade des premiers humains les oblige à suivre les animaux qu'ils chassent et à trouver des plantes qui leur conviennent. On appelle les Homo sapiens des « chasseurs-cueilleurs ».

Homo sapiens, doté d'une boîte crânienne et d'un cerveau plus important, a plus de facilité que ses ancêtres. Il a de meilleures connaissances dans la construction d'outils, notamment pour la pêche ou la chasse. Ses outils sont perfectionnés et réalisés à partir d'ossements. Ils sont donc plus fins, plus légers et plus aiguisés.

En Europe, l'Homo sapiens rencontre l'homme de Néandertal, avec lequel il cohabite parfois sur certains territoires. Les hommes de Néandertal, connus pour être également d'excellents chasseurs, se sont éteints il y a plus de 24 000 ans.

La maîtrise du feu est très importante dans l'évolution humaine. Le foyer (endroit où brûle le feu) permet aux Homo erectus de se réunir en tribu ou en famille et de développer une vie sociale plus organisée. L'utilisation du feu devient systématique avec les hommes de Néandertal.

Les premières représentations picturales des humains donnent des indications sur la faune et sur leurs habitudes. Elles restent cependant sources de nombreux mystères. Ce sont les premières traces de l'art humain, que l'on appelle « art pariétal ».

En inventant une forme d'art en pratiquant l'art pariétal, les Homo sapiens laissent penser qu'ils ont élaboré des croyances. Visibles dans des centaines de sites préhistoriques comme celui de la grotte Chauvet, les décorations dans les cavernes semblent illustrer surtout des scènes de chasse de la vie quotidienne.

Toutefois, on ne comprend pas véritablement leurs sens. En effet, les spécialistes ne peuvent que soulever des questions sans véritables réponses :

• Ces peintures étaient-elles liées à des croyances ?
• Pourquoi étaient-elles réalisées principalement au fond des grottes ?
• Pourquoi les êtres préhistoriques s'y représentaient-ils très peu ?

De nombreuses techniques et couleurs utilisées illustrent l'ingéniosité des êtres préhistoriques :

• des pigments de manganèse ou des ocres pour le rouge, le jaune, le brun, le blanc ;
• du charbon de bois pour le noir.

Ces couleurs sont apposées sur les parois avec les mains, avec des pinceaux en poils d'animaux ou parfois soufflées, grâce à un tube creusé dans un os.