Expliquer les enjeux et les limites de la dénazification.
Comment sont évalués les Allemands sur leur degré d'implication dans le régime nazi ?
Pour quelles raisons le processus de dénazification est-il ralenti ?
Durant quelle période a lieu le procès de Nuremberg ?
Combien de personnes sont déportées dans la zone allemande sous contrôle soviétique ?
Qu'est-ce que la décartellisation ?
La dénazification a deux objectifs, punir et rééduquer, mais cette politique a des limites.
Dans un premier temps, le nazisme doit être puni. Le procès de Nuremberg, se déroulant du 20 octobre 1945 au 1er novembre 1946, juge les criminels de guerre, les organisations criminelles nazies et le gouvernement de l'État-major. Au total, 22 dirigeants nazis sont jugés pour crime de guerre, crime contre la paix et crime contre l'humanité. Il est suivi des procès donnés par les tribunaux militaires de chaque zone d'occupation, dont les 12 "procès successeurs".
De plus, l'administration et les médias sont épurés : les personnes compromises avec le régime nazi en sont exclues ou sont privées de leurs droits civiques. Ainsi, un million de fonctionnaires et de militaires sont renvoyés avec une interdiction d'exercer un emploi public. Chaque Allemand majeur voulant travailler doit remplir un formulaire de 131 questions pour être classé en cinq catégories de degré de participation au régime nazi afin d'être jugé, de l'acquittement à la peine de mort. À partir des années 1950, la dénazification prend peu à peu fin, même si encore aujourd'hui des responsables nazis sont jugés.
La population doit également être rééduquée. On doit modifier les comportements et la manière de penser des personnes jugées corrompues par l'idéologie nazie, perçue comme une maladie dont il faut guérir. La rééducation est différente selon les zones d'occupation. Pour les Soviétiques, on tente de diffuser le socialisme en Allemagne car selon eux, le nazisme est le capitalisme. Pour les Français, le nazisme est le responsable de toutes les guerres ayant opposé la France et l'Allemagne, ils veulent installer la démocratie en Allemagne pour empêcher tout retour d'un pouvoir d'un seul homme.
Les libertés sont rétablies, les médias et l'art ne sont plus censurés, les programmes scolaires sont réécrits et les universités sont rouvertes dès 1946. Les premières élections ont lieu dès 1945 et les partis politiques s'établissent sur des valeurs démocratiques et libérales, comme le CDU de Konrad Adenauer.
Le bilan de cette dénazification est cependant mitigé. Le processus pour évaluer le degré d'implication des populations dans le régime nazi est très lourd et long. De plus, elle dérange la majorité des Allemands qui ne voient pas réellement son utilité et se sentent incompris, d'autant que certains d'entre eux ont résisté face au nazisme. Les résultats sont inégaux car les critères d'évaluation d'implication dans le régime nazi et la sévérité des punitions varient selon les zones d'occupation.
Par ailleurs, les débuts de la guerre froide ralentissent le processus de dénazification, puisque celui-ci passe au second plan après la lutte entre les blocs Est et Ouest. Les zones d'occupation occidentales de l'Allemagne fusionnent en mars pour favoriser la formation de nouveaux gouvernements comme celui de Konrad Adenauer devenant le chancelier de la République fédérale allemande (RFA) dès 1949 à l'Ouest. Il fait face à la RDA à l'Est, incarné par l'URSS, qui pense que le communisme a vaincu le nazisme. De ce fait, beaucoup de ceux qui ont été punis lors de la dénazification sont réintégrés dans la société. Cela permet de stabiliser le pays, de le rendre plus démocratique et de limiter les rancœurs des vaincus.
- Dans un premier temps, la dénazification se traduit par la punition de ceux qui ont participé au nazisme. Le procès de Nuremberg a lieu de 1945 à 1946.
- Dans un second temps, la dénazification consiste à rééduquer, comme en réinstallant la démocratie.
- La dénazification est limitée par les débuts de la guerre froide et la lourdeur administrative.