Définir l'organisme vivant Exercice fondamental

Le concept de "vie" est si polysémique qu'il semble illusoire de vouloir le définir de manière précise et définitive. Cependant, on peut proposer une définition de l'organisme vivant, qui permettra de se demander dans quelle mesure la philosophie importe, à côté de la biologie, dans la définition du vivant.

Comme le suggère le mot "organisme", un organisme vivant correspond en général à un système complexe, généralement formé d'organes, qui possède un principe interne d'organisation et une faculté d'adaptation, et qui a pour but sa propre conservation. Parmi les autres êtres naturels (comme une pierre, par exemple), le vivant frappe en effet par l'apparente finalité qu'il révèle. Plante, homme ou animal, le vivant possède une faculté, à la fois individuelle et transgénérationnelle, à s'adapter à son environnement en vue de sa survie. L'être vivant a également pour caractéristique de pouvoir se reproduire, que ce soit de manière sexuée ou asexuée. La capacité de se mouvoir et de répondre à des stimuli sont également des caractéristiques très répandues chez les organismes vivants, même si elles ne sont pas universelles. Enfin, tout organisme vivant est mortel.

Ainsi, on peut isoler certaines caractéristiques présentées par tous les organismes vivants, dont l'organisation, la finalité, la capacité à se reproduire, et celle à s'adapter. Mais on voit que la simple description de ces phénomènes ne permet pas d'expliquer de manière satisfaisante la nature des êtres vivants. Une simple description objective ne peut rendre compte de la finalité, du désir de vivre propre à tout vivant ; il faut pour cela recourir à la philosophie, qui par certains concepts comme le conatus de Spinoza, la volonté de puissance nietzschéenne, ou l'élan vital bergsonien, ont tenté de comprendre le sens ou l'origine de cette volonté de vivre nécessaire à définir l'organisme vivant.