Les entreprises et le pouvoir de marché
La concurrence monopolistique est une structure de marché où les producteurs sont nombreux mais où ces derniers mettent en œuvre une stratégie de différenciation de leurs produits pour bénéficier d'une position commerciale ressemblant au monopole.
Paul Krugman
Économie internationale
2012
Dans cette citation, le prix Nobel d'économie Paul Krugman met en lumière l'une des situations des marchés imparfaits, la concurrence monopolistique. Dans cette situation, l'hypothèse d'homogénéité du produit n'est plus respectée. La différenciation du produit (qualité, niveau de technologie, valeur culturelle associée) permet alors à l'entreprise d'obtenir une sorte de monopole. Le produit fabriqué devient en quelque sorte "unique" et se différencie des autres productions similaires. Dans cette situation, l'entreprise exerce alors un fort pouvoir de marché et peut influencer les prix.
EDF est un monopole. Longtemps, l'entreprise EDF a disposé en France du monopole de l'électricité (monopole public). Il s'agissait à la fois d'un monopole naturel et réglementaire. Monopole naturel car la production et distribution de l'électricité nécessitait de lourds investissements en termes d'infrastructures. Dans ce cas, il est optimal qu'une seule entreprise existe, car elle peut exploiter les économies d'échelle et proposer les prix les plus bas. C'est pour cela que l'État a garanti en 1946 à EDF l'exclusivité de la fourniture d'électricité. Pour faire jouer la concurrence au niveau européen, l'Union européenne a poussé la France à réintroduire de la concurrence sur le marché de l'électricité, et EDF a été en partie privatisée en 2004.
Les prix étudiants constituent une discrimination par les prix. Les tarifs étudiants dans les cinémas sont un exemple de discrimination par les prix. Les cinémas font payer les étudiants moins cher que les actifs, car ils supposent que les étudiants ne viendraient pas au cinéma si le prix des places était le même pour tout le monde. De plus, les cinémas n'ont pas intérêt à fixer un seul prix moyen (entre le tarif étudiant et le tarif normal), car les actifs sont prêts à payer plus cher que le tarif étudiant pour aller au cinéma.
La politique de concurrence
Sont incompatibles avec le marché commun, dans la mesure où elles affectent les échanges entre États membres, les aides accordées par les États ou au moyen de ressources d'État sous quelque forme que ce soit qui faussent ou qui menacent de fausser la concurrence en favorisant certaines entreprises ou certaines productions.
Traité sur le fonctionnement européen
Article 107
2011
Cet article du traité de fonctionnement européen évoque l'un des volets de la politique de concurrence en Europe : le contrôle des aides publiques. La politique de concurrence a pour objectif l'efficience des marchés (efficience productive, allocative et dynamique). Dans cet article est mis en place l'interdiction des aides publiques qui engendrent des situations de monopole (stratégique par exemple comme dans l'énergie ou le transport). Ce volet de la politique européenne de concurrence est ambigu car il entre en conflit avec les politiques industrielles des États membres.
Microsoft est un exemple d'abus de position dominante. La société informatique américaine a été condamnée en 2004 pour avoir refusé de livrer des informations à un prix "raisonnable" aux éditeurs de logiciels qui cherchaient à éditer des logiciels compatibles avec son système d'exploitation. Microsoft a par la suite fait l'objet d'autres condamnations pour abus de position dominante, notamment par rapport à ses suites logicielles et son navigateur Internet installé automatiquement.
La Poste est un exemple de privatisation des services publics. En 2010, La Poste, opérateur historique de la distribution de courrier, est devenue une SA pour répondre aux exigences européennes de libéralisation du marché. Les capitaux sont restés publics.
Si La Poste s'est engagée dans une politique active d'innovation et si sa qualité de service s'est améliorée, de nombreuses inquiétudes demeurent. La décroissance de la demande d'envois de courriers a été compensée par une hausse des tarifs, des emplois ont été perdus (en 2012, le nombre d'emplois à La Poste a diminué de 2500) et des agences ont été fermées, notamment dans les zones peu peuplées ou éloignées. Les nouveaux entrants pourraient s'approprier les activités les plus rentables et laisser le service universel à l'opérateur historique, qui deviendrait alors encore moins rentable.