La conflictualité sociale : pathologie, facteur de cohésion ou moteur de changement social ? Théories

Albert Hirschamn (1915 - 2012) est un économiste et philosophe américain d'origine allemande. Hirschamn s'interroge sur les stratégies possibles dont disposent les individus pour répondre à une injustice.

Il distingue ainsi :

• La loyauté : les individus sont fidèles malgré une injustice. Si la loyauté est nécessaire à l'organisation pour survivre, cela signifie toutefois que le changement social n'est pas possible.
• La défection : c'est l'abandon qui peut se traduire par une mise en retrait, voire un changement d'organisation. L'existence d'une concurrence accrue favorise les comportements de défection : plus le système est pluraliste, plus les individus sont tentés de changer d'association ou de parti.
• La prise de parole : elle vise à modifier l'état des choses, de façon individuelle ou collective, en mobilisant l'opinion publique. Elle exprime donc un conflit. Cela suppose un engagement et des moyens.

Hirschman s'interroge également sur les conditions d'émergence ou de non-émergence de l'action collective. Cette dernière est fortement corrélée à la question des possibilités qui s'offrent aux individus, la quantité de choix, mais aussi aux moyens dont ils disposent.

Georg Simmel est un sociologue et philosophe allemand (1858 - 1918), dont la démarche se distingue de Durkheim et Weber. Simmel pense que le sociologue doit organiser le réel à partir de modèle (représentation idéalisée). Pour lui, il faut observer particulièrement les interactions socialisantes comme le conflit, la domination ou encore la mode.
Simmel montre que la société est fondée sur les actions réciproques que les individus entretiennent entre eux.

Ainsi, Simmel considère le conflit comme une forme de socialisation car l'interaction entre individus est socialisation et le conflit est une forme d'interaction.
Les conflits résultent de tension, d'intérêts contraires et sont à l'origine de la dynamique de la société.

Émile Durkheim est un sociologue français (1858 - 1917). Il étudie particulièrement la question du processus d'intégration sociale et de leurs défaillances dans une société où l'individu est plus autonome.

L'intégration se fonde sur le partage de croyances et de comportements. Durkheim étudie ainsi les conséquences de la division du travail et montre comment elle modifie les liens sociaux et provoque le passage d'une solidarité mécanique à une solidarité organique.
Les règles sociales permettent la cohésion sociale.
Certaines évolutions économiques et sociales engendrent un dérèglement des relations entre les individus et la société : c'est une forme pathologique du lien social que Durkheim nomme l'anomie.