Après avoir lu le texte suivant, répondre aux questions qui permettront de l'étudier.
L'Avare, acte I, scène 2
Molière
1668
« CLÉANTE.
Je suis bien aise de vous trouver seule, ma sœur ; et je brûlais de vous parler, pour m'ouvrir à vous d'un secret.
ÉLISE.
Me voilà prête à vous ouïr, mon frère. Qu'avez-vous à me dire ?
CLÉANTE.
Bien des choses, ma sœur, enveloppées d'un mot : j'aime.
ÉLISE.
Vous aimez.
CLÉANTE.
Oui, j'aime. Mais avant que d'aller plus loin, je sais que je dépends d'un père, et que le nom de fils me soumet à ses volontés ; que nous ne devons point engager notre foi sans le consentement de ceux dont nous tenons le jour ; que le Ciel les fait les maîtres de nos vœux, et qu'il nous est enjoint de n'en disposer que par leur conduite ; que n'étant prévenus d'aucune folle ardeur, ils sont en état de se tromper bien moins que nous, et de voir beaucoup mieux ce qui nous est propre ; qu'il en faut plutôt croire les lumières de leur prudence que l'aveuglement de notre passion ; et que l'emportement de la jeunesse nous entraîne le plus souvent dans des précipices fâcheux. Je vous dis tout cela, ma sœur, afin que vous ne vous donniez pas la peine de me le dire ; car enfin mon amour ne veut rien écouter, et je vous prie de ne me point faire de remontrances.
ÉLISE.
Vous êtes-vous engagé, mon frère, avec celle que vous aimez ?
CLÉANTE.
Non, mais j'y suis résolu ; et je vous conjure encore une fois de ne me point apporter de raisons pour m'en dissuader.
ÉLISE.
Suis-je, mon frère, une si étrange personne ?
CLÉANTE.
Non, ma sœur ; mais vous n'aimez pas : vous ignorez la douce violence qu'un tendre amour fait sur nos cœurs ; et j'appréhende votre sagesse.
ÉLISE.
Hélas ! Mon frère, ne parlons point de ma sagesse. Il n'est personne qui n'en manque, du moins une fois en sa vie ; et si je vous ouvre mon cœur, peut-être serai-je à vos yeux bien moins sage que vous.
CLÉANTE.
Ah ! Plût au Ciel que votre âme, comme la mienne...
ÉLISE.
Finissons auparavant votre affaire, et me dites qui est celle que vous aimez. »
Quel lien unit Cléante et Élise ?
Quel aveu Cléante fait-il à Élise ?
Quelle figure de style est utilisée dans l'extrait ci-dessous ?
« je brûlais de vous parler »
Pourquoi, selon Cléante, Élise ne peut-elle pas comprendre réellement sa situation ?
Quelle figure de style est utilisée dans l'extrait suivant ?
« vous ignorez la douce violence qu'un tendre amour fait sur nos cœurs »
Quel aveu indirect Élise fait-elle à Cléante dans l'extrait suivant ?
« Hélas ! Mon frère, ne parlons point de ma sagesse. Il n'est personne qui n'en manque, du moins une fois en sa vie ; et si je vous ouvre mon cœur, peut-être serai-je à vos yeux bien moins sage que vous. »
Quelle relation unit Cléante et Élise ?
Quelle personne risque de s'opposer à l'amour qu'éprouve Cléante ?
Quelle figure de style est utilisée dans l'extrait suivant ?
« il en faut plutôt croire les lumières de leur prudence que l'aveuglement de notre passion »
Quelle est l'intention de Cléante ?
Quelle figure le père de Cléante incarne-t-il ?
Quelle relation semble unir Cléante et son père ?