Étudier l'engagement et la résistance dans un extrait d'« Antigone » de Jean Anouilh Brevet - Questions sur document

Le genre littéraire de ce texte est théâtral. Cette pièce intitulée Antigone est écrite par Jean Anouilh.

Les personnages de cet extrait sont Créon, le roi de Thèbes et Antigone comme l'indiquent la mention des personnages en caractère gras avant chaque réplique. On apprend par Créon son statut : « Un matin, je me suis réveillé roi de Thèbes. »

Le sujet de cet extrait d'Antigone est la liberté de penser, de dire, d'agir sans obligation que son seul libre arbitre. Antigone est libre de dire ce qu'elle pense, d'accepter ou de refuser selon si ce qu'elle pense est juste ou pas, bon ou mauvais. En cela, elle est libre, à la différence de Créon qui doit tenir compte de son peuple, de son statut et qui prend plaisir à jouer de son pouvoir pour exercer sa tyrannie. Antigone explique cela dans sa réplique : « Eh bien, tant pis pour vous. Moi, je n'ai pas dit "oui" ! Qu'est-ce que vous voulez que cela me fasse, à moi, votre politique, votre nécessité, vos pauvres histoires ? Moi, je peux dire "non" encore à tout ce que je n'aime pas et je suis seul juge. Et vous, avec votre couronne, avec vos gardes, avec votre attirail, vous pouvez seulement me faire mourir par ce que vous avez dit "oui". »

On peut définir le caractère d'Antigone par les adjectifs qualificatifs suivants : forte, libre, déterminée, intelligente. Antigone ose tenir tête au roi Créon, elle dit librement ce qu'elle pense sur ses propres idées et sur le statut même de roi (« Eh bien, tant pis pour vous. Moi, je n'ai pas dit "oui" ! Qu'est-ce que vous voulez que cela me fasse, à moi, votre politique, votre nécessité, vos pauvres histoires ? Moi, je peux dire "non" encore à tout ce que je n'aime pas et je suis seul juge. Et vous, avec votre couronne, avec vos gardes, avec votre attirail, vous pouvez seulement me faire mourir par ce que vous avez dit "oui". ») Elle s'affirme et impose son refus comme le suggère l'emploi de la négation : « Si je veux, moi, je peux ne pas vous écouter. », « Je n'ai plus rien à apprendre de vous. » Antigone fait également preuve d'intelligence car elle a très bien compris la tyrannie du roi Créon et sait parfaitement ce qui l'attend : « Mais vous allez tout de même me faire mourir tout à l'heure, vous le savez, et c'est pour cela que vous avez peur. » Pour toutes ces raisons, Antigone, même si elle n'est pas le roi, elle est plus forte que Créon et elle le domine.

En disant à Créon « Vous êtes trop sensible pour faire un bon tyran, voilà tout », Antigone insinue que Créon ne parvient pas à être ce qu'il souhaiterait, à savoir un tyran. Antigone lui montre qu'il ne parvient pas à se mesurer à elle, à l'empêcher d'être libre, à l'empêcher de penser et de dire librement. Il ne peut que la tuer car c'est le roi. Échouant le contrôle de sa propre pensée, Antigone souligne à Créon qu'il échoue dans son ambition d'être tyran.

La figure de style utilisée dans la phrase « Seulement, je me suis senti tout d'un coup comme un ouvrier qui refusait un ouvrage. » est la comparaison mise en évidence par l'outil de comparaison « comme ». Créon suggère qu'il n'a pas eu le choix de refuser, qu'il s'est senti obligé d'accepter sa posture de roi.

Le type de phrase utilisé dans la première réplique « Vous êtes odieux ! » est exclamatif comme le souligne le point d'exclamation placé à la fin de la phrase. Antigone relève d'emblée un trait de caractère de Créon que la suite de l'extrait justifiera tant il abuse de son pouvoir.

Le type de phrase utilisé dans cette réplique d'Antigone « Qu'est-ce que vous voulez que cela me fasse, à moi, votre politique, votre nécessité, vos pauvres histoires ? » est interrogatif comme le prouvent le point d'interrogation à la fin de la phrase et l'inversion sujet-verbe dans l'outil interrogatif « qu'est-ce que ». Par cette question, Antigone montre son désaccord avec Créon et son pouvoir pour mieux affirmer son propre libre arbitre même si elle ne possède pas le même pouvoir politique que lui.

La forme de la phrase utilisée dans cette réplique de Créon « C'est le métier qui le veut » est emphatique car le présentatif « c'est » et la subordonnée relative permettent de mettre en évidence le groupe nominal « le métier ». Créon souligne ainsi qu'il n'est responsable de rien, il ne fait que répondre aux exigences et attentes de sa fonction de roi.

La forme de la phrase utilisée dans cette réplique d'Antigone « Je n'ai plus rien à apprendre de vous. » est négative, comme le souligne l'utilisation de la négation « n'…plus ». Antigone marque son refus envers Créon qu'elle ose exprimer pour mieux positionner sa liberté d'agir et de penser.