Sommaire
ILes mutations et l'inégal dynamisme des espaces agricolesALes principaux espaces agricoles en France1Des espaces de polyculture et d'agriculture extensive2Des espaces d'agriculture intensiveBLes transformations des exploitations agricoles1Des exploitations moins nombreuses et plus vastes2Des exploitations spécialisées et modernesIILes mutations et l'inégal dynamisme des espaces industrielsADes espaces industriels dynamiquesBDes espaces industriels en difficultéIIILes mutations et l'inégal dynamisme des espaces de servicesALa diversité des activités de servicesBLes espaces touristiquesUn espace productif est un espace aménagé et mis en valeur par l'homme, pour développer une activité économique. Il existe trois types d'espaces productifs : ceux destinés à la production agricole, à la production industrielle et à la production de services. Ces activités se répartissent inégalement sur le territoire français et se caractérisent par des contrastes de dynamisme, dans le contexte de la mondialisation.
Quels sont les principaux espaces productifs en France et leurs évolutions récentes face à la mondialisation ?
Les mutations et l'inégal dynamisme des espaces agricoles
La France est une grande puissance agricole. Les principales productions sont les céréales, l'élevage et des productions spécialisées (la viticulture, la production de fruits et légumes, la production de plantes aromatiques). Les espaces agricoles, dont le dynamisme est inégal, ont connu de profondes transformations avec la spécialisation et l'intensification des productions, l'accroissement de la taille des exploitations et leur modernisation.
Les principaux espaces agricoles en France
Les espaces agricoles sont répartis sur tout le territoire français. Des espaces sont encore marqués par la polyculture, avec une production extensive, tandis que d'autres sont plus spécialisés et l'agriculture y est intensive.
Des espaces de polyculture et d'agriculture extensive
Les espaces agricoles de polyculture et d'agriculture extensive sont moins dynamiques. Les productions sont moins volumineuses, mais la qualité des produits contribue à leur valorisation.
Les régions de montagne et du centre du territoire sont encore fortement marquées par la polyculture.
Polyculture
La polyculture est une agriculture qui associe plusieurs productions, par exemple l'élevage et la production de céréales.
L'agriculture pratiquée dans ces espaces est extensive.
Agriculture extensive
L'agriculture extensive est une agriculture qui se pratique sur de vastes espaces et qui respecte la croissance naturelle des animaux et l'environnement naturel.
Le pastoralisme est un élevage extensif dans les prairies naturelles. C'est une pratique agricole extensive.
© Wikimedia Commons
L'agriculture extensive est plus respectueuse de l'environnement. Elle est souvent raisonnée, parfois biologique, et répond à la demande croissante des habitants de pouvoir consommer des produits de bonne qualité.
Les labels et les AOC (Appellations d'origine contrôlée) se développent afin de garantir le respect d'un certain nombre d'exigences de qualité.
Agriculture biologique
L'agriculture biologique est une agriculture qui n'utilise aucun engrais ou pesticide dans sa production.
Agriculture raisonnée
L'agriculture raisonnée est une agriculture qui limite l'utilisation des produits chimiques.
Des espaces d'agriculture intensive
Les espaces d'agriculture intensive se caractérisent par une productivité et des rendements élevés.
L'agriculture intensive ou productiviste occupe des superficies de plus en plus vastes. Le premier objectif de cette agriculture est l'augmentation des productions, grâce à une forte productivité et à une forte rentabilité.
Productivité
La productivité est le rapport entre le travail fourni et les productions obtenues.
Rendement
Le rendement est la quantité de produit récolté sur une surface agricole.
Cette agriculture est une agriculture commerciale, qui est fortement liée à la filière agroalimentaire.
Filière agroalimentaire
La filière agroalimentaire est l'ensemble des entreprises qui transforment les produits agricoles en produits de consommation.
Les transformations des exploitations agricoles
Les exploitations agricoles sont de moins en moins nombreuses et de plus en plus vastes. Elles sont de plus en plus spécialisées et modernes.
Des exploitations moins nombreuses et plus vastes
Depuis les années 1950, en France, le nombre d'agriculteurs a fortement diminué. C'est la raison pour laquelle les exploitations restantes aujourd'hui sont plus vastes.
En France, le nombre d'exploitants agricoles a fortement diminué depuis les années 1950. De nombreux agriculteurs sont partis à la retraite sans qu'un membre de leur famille décide de reprendre l'exploitation. D'autres ont dû mettre un terme à leur activité, n'étant plus capables de faire les investissements indispensables à la modernisation de leur exploitation.
La main-d'œuvre agricole ne représente aujourd'hui que 3 % de la population active (contre 27 % en 1955). Chaque année, pour un jeune agriculteur qui s'installe, 4 partent à la retraite.
Avec le départ de nombreux agriculteurs, les exploitations ont diminué et celles qui restaient se sont agrandies (via le rachat ou la location des terres qui n'étaient plus exploitées).
On dénombre moins de 500 000 exploitations aujourd'hui contre plus de 2 000 000 en 1955. La taille moyenne de ces exploitations est d'environ 80 hectares aujourd'hui contre 22 hectares dans les années 1950.
Évolution du nombre d'exploitations agricoles en France, en milliers
© Insee
1955 | 1970 | 1988 | 2005 | 2016 | |
Ensemble des exploitations | 2 280 | 1 588 | 1 017 | 545 | 437 |
De moins de 20 hectares | 1 791 | 1 098 | 557 | 237 | 175 |
De plus de 50 hectares | 95 | 120 | 172 | 200 | 188 |
Des exploitations spécialisées et modernes
La modernisation des exploitations est liée à leur spécialisation, au développement de la mécanisation, de la motorisation, de l'utilisation de produits chimiques, de l'irrigation et de technologies modernes.
Pour améliorer leurs performances, les exploitations ont délaissé la polyculture et se sont spécialisées.
© Wikimedia Commons
Les grandes cultures de céréales se situent essentiellement dans le Bassin parisien et en particulier en Beauce, qui est la première région productrice de céréales du pays et l'une des premières d'Europe.
Les exploitations agricoles produisent de plus grandes quantités car elles sont plus modernes. Les agriculteurs sont mieux formés et ont recours à des technologies de pointe.
La mécanisation s'est accrue avec l'utilisation de machines de plus en plus puissantes et perfectionnées.
Les agriculteurs peuvent désormais utiliser des outils numériques comme les GPS qui leur permettent de connaître précisément la composition du sol de leurs champs afin d'adapter au mieux les quantités d'engrais utilisées.
Entre 1950 et 2000, le nombre de tracteurs a été multiplié par 10 et le nombre de moissonneuses-batteuses a été multiplié par 20.
De nouvelles variétés créées en laboratoire sont cultivées.
Les agriculteurs peuvent semer de nouvelles variétés de céréales, en particulier du maïs, qui nécessitent moins d'eau et permettent de réduire l'irrigation.
L'irrigation et le recours aux engrais et pesticides augmentent les rendements.
Les mutations et l'inégal dynamisme des espaces industriels
La France est une puissance industrielle dont le dynamisme s'accompagne de profondes mutations. Les régions sur lesquelles repose ce dynamisme ont changé. Certaines s'affirment comme des régions très performantes tandis que d'autres sont confrontées à la désindustrialisation.
Des espaces industriels dynamiques
Les régions les plus dynamiques sont les vallées fluviales, les régions proches des métropoles, des littoraux, et des espaces frontaliers. Les régions industrielles dynamiques bénéficient de l'essor des nouvelles technologies. Elles se situent également sur des territoires favorisés par l'ouverture européenne et la mondialisation.
Les régions industrielles les plus dynamiques sont la région parisienne et la vallée de la Seine, la région lyonnaise et la vallée du Rhône, l'Alsace et la vallée du Rhin, les régions littorales de la Méditerranée et de l'Atlantique, les espaces industriels portuaires qui constituent des ZIP, les espaces industriels au sein des métropoles, en particulier ceux qui constituent des pôles de compétitivité.
Pôle de compétitivité
Un pôle de compétitivité est un regroupement sur un même territoire d'entreprises et d'établissements d'enseignement supérieur et de recherche pour élaborer des projets innovants.
Les ZIP (zones industrialo-portuaires) sont construites autour de ports qui permettent l'importation de pétrole et de gaz naturel. Elles se caractérisent par la présence de vastes zones sur lesquelles sont construites des cuves de stockage d'hydrocarbures, des usines pétrochimiques et sidérurgiques.
Dans le cadre de la mondialisation, les facteurs d'attractivité des espaces industriels ont changé. Les sites les plus dynamiques ne profitent plus de la proximité d'une matière première, comme autrefois les mines de charbon, mais de la présence d'une main-d'œuvre qualifiée et d'une bonne connexion aux réseaux de transport rapides.
Les métropoles sont connectées aux axes de transport rapides (autoroutes, LGV), disposent d'aéroports internationaux et bénéficient de la présence d'une main-d'œuvre qualifiée. Ces atouts en font des espaces propices à l'installation de ces nouvelles industries.
Des espaces industriels en difficulté
Les régions sur lesquelles reposait le dynamisme industriel de la France au XIXe siècle sont aujourd'hui confrontées à de multiples difficultés, malgré les politiques de reconversion. Certaines régions rurales, peu peuplées, n'ont pas bénéficié du développement de l'activité industrielle.
Jusqu'aux années 1950, les espaces industriels français se concentraient au Nord-Est de la France. Les activités industrielles étaient regroupées à proximité des sources de matières premières qu'elles exploitaient (fer, charbon, etc.). La crise de l'industrie lourde (l'industrie textile, la sidérurgie) liée à l'épuisement, à la fermeture des mines de charbon et aux délocalisations des usines de production vers des pays pauvres où la main-d'œuvre est moins chère a provoqué la désindustrialisation de ces régions. Ces espaces ont donc subi la fermeture d'usines, la hausse du chômage et la multiplication de friches industrielles.
Délocalisation
La délocalisation est le transfert d'activités vers des pays bénéficiant d'avantages comme une main-d'œuvre peu chère.
Désindustrialisation
La désindustrialisation est la diminution de l'activité industrielle.
Friche industrielle
Une friche industrielle est un ancien lieu de production industrielle, laissé à l'abandon.
© Rémi Jouan via Wikimedia Commons
Les espaces ruraux sont peu industrialisés, malgré la présence d'usines agroalimentaires qui transforment les produits de l'agriculture.
En Normandie, qui est une grande région d'élevage et de production de lait, une usine de production de poudre de lait infantile est installée par l'entreprise Isigny Sainte-Mère dans la petite commune rurale d'Isigny-sur-Mer en 2015.
Des petites industries traditionnelles exploitent également parfois une matière première locale pour développer une activité spécialisée.
Autour des vignobles du Bordelais, des scieries et des papeteries exploitent les forêts et produisent du papier pour les étiquettes des bouteilles de vin ou fabriquent les palettes ou les caisses en bois nécessaires au transport des bouteilles.
Les mutations et l'inégal dynamisme des espaces de services
Les activités de services représentent aujourd'hui plus des \dfrac{3}{4} de l'emploi en France. Ces activités sont variées et certaines contribuent au dynamisme économique du pays, en particulier celles liées au développement du tourisme.
La diversité des activités de services
Le secteur des services domine l'économie française. Il emploie plus de 75 % de la population active du pays. Les activités de services sont marchandes ou non marchandes. Ces activités hiérarchisent différemment le territoire selon qu'il s'agit de services banals, de services intermédiaires ou de services de pointe.
Services marchands
Les services marchands sont les services aux entreprises (informatique, publicité), les services aux particuliers (hôtels, cafés, restaurants, etc.), les activités immobilières (location immobilière, administration de biens, etc.).
Services non marchands
Les services non marchands sont les services comme l'éducation ou la santé qui ne sont pas ou peu payés par la population car ils sont en grande partie financés par l'État.
Les espaces de services sont nombreux dans les aires urbaines, dans les centres-villes (administrations, commerces, quartiers des affaires) ou dans les espaces périurbains (zones commerciales et d'activités).
La densité de services des aires urbaines est plus importante que celle des campagnes. Les espaces ruraux isolés bénéficient de peu de services. Peu de commerces souhaitent s'y implanter et certains services publics ferment peu à peu en raison de populations trop peu nombreuses à servir par rapport au coût du service.
Ces activités de services sont nombreuses dans les centres-villes, où elles se situent à proximité des zones d'habitation. Les quartiers d'affaires, que l'on retrouve dans les plus grandes métropoles, se distinguent par leurs immeubles plus modernes et plus élevés (à Paris, à Lyon, à Marseille). Certaines entreprises de services sont installées dans les espaces périphériques des aires urbaines (aéroports, parcs d'attractions, centres commerciaux).
© Zinneke via Wikimedia Commons
Le quartier des affaires de Paris regroupe des bureaux de grandes entreprises multinationales. Il est le plus puissant d'Europe avec la City de Londres.
Les services banals sont ceux les plus accessibles à la population, tandis que les services de pointe accentuent les inégalités au sein du territoire.
Les services hiérarchisent le territoire car tous ne sont pas répartis équitablement et ne sont pas disponibles pour tous les habitants :
- Les services les plus banals (petits commerces, médecins généralistes, pharmacies, etc.) se trouvent dans la plupart des communes, à l'exception de certaines communes rurales.
- Les services intermédiaires (laboratoires d'analyse médicale, dentistes, hôpitaux, bureaux de poste, supermarchés, librairies, magasins d'électroménager, banques, cinémas) ne sont implantés que dans les aires urbaines.
- Les services de pointe (universités, quartiers d'affaires, aéroports) ne sont disponibles que dans les plus grandes métropoles du pays.
Les espaces touristiques
La France est un grand pays touristique, le premier du monde du point de vue de l'accueil de touristes étrangers. Toutes les formes de tourisme y sont développées : le tourisme balnéaire, le tourisme de sports d'hiver, le tourisme culturel, le tourisme vert, le divertissement dans les parcs d'attractions.
Paris est la première destination touristique du pays. On s'y rend pour visiter des musées et des monuments mais le premier site du point de vue de la fréquentation est le parc d'attractions Disneyland Paris. Les autres régions touristiques françaises sont principalement les littoraux méditerranéen et atlantique, les Alpes et les Pyrénées.
La France est la première région touristique du monde. La diversité du territoire et de ses ressources permet le développement de toutes les formes de tourisme :
- Les littoraux accueillent un tourisme balnéaire.
- Les chaînes de montagnes sont très prisées durant les périodes propices à la pratique des sports d'hiver.
- Les grandes villes abritent la plupart des musées et du patrimoine culturel.
- Les périphéries urbaines accueillent les grands parcs de loisirs.
- À la campagne, le tourisme vert se développe.
Tourisme balnéaire
Le tourisme balnéaire est le tourisme centré sur les activités de bords de mer.
Tourisme culturel
Le tourisme culturel correspond à la visite de musées, de monuments historiques, et à la découverte du patrimoine d'un lieu.
Tourisme vert
Le tourisme vert correspond aux promenades, aux randonnées à la campagne, au tourisme à la ferme.
Le développement du tourisme a exigé la construction de multiples infrastructures d'accueil, qui ont fortement modifié les paysages. Des voies de transport rapides ont été construites, les plages ou les domaines skiables ont été aménagés, des infrastructures d'hébergement et des commerces se sont multipliés le long des littoraux ou au pied des pistes de ski.
Tourisme de masse
Le tourisme de masse est un tourisme qui attire des millions de visiteurs.
Le tourisme de masse transforme les paysages des littoraux, puisqu'il implique la construction d'hôtels, de résidences de vacances, de campings, de commerces, de restaurants. Les plages sont aménagées, du sable est parfois ajouté, des digues sont construites pour limiter les vagues et favoriser la baignade, des ports de plaisance sont aménagés.
Le tourisme de masse transforme également les massifs montagneux avec le développement des sports d'hiver qui a nécessité la multiplication d'immeubles, d'hôtels, de chalets, de commerces ainsi que la création de vastes domaines skiables.